Write.as : c’est comme ça

Jean Miélot à l’écritoire (vers 1450).

Ce site est hébergé par Write.as. Certains et certaines l’auront peut-être remarqué. L’occasion pour moi de dire quelques mots de ce service de publication sur le Web atypique au concept plutôt original qui combine minimalisme éditorial, respect de l’anonymat (et même droit aux identités multiples), développement open source, et intégration à la fédiverse.

Créé il y a quelques années par Matt Baer, Write.as est d’une certaine façon une alternative à des plateformes propriétaires et commerciales comme Medium ou Tumblr. Un dispositif simple (juste les fonctionnalités nécessaires) et une interface minimaliste (et accessible) pour publier sur le Web en toute liberté. Avec une attention toute particulière pour le respect des données personnelles, tant pour les auteur·e·s que pour les lecteurs et lectrices.

Quand j’ai quitté l’école, il y a plusieurs années, et que je suis entrée dans le monde du travail, j’ai commencé à moins me soucier de chercher à devenir millionnaire et à penser davantage aux problèmes de notre monde – surtout quand il s’agit de technologie. J’ai vu des entreprises comme Facebook exploiter notre désir fondamental de communiquer, et j’ai pensé qu’il devrait y avoir de bien meilleures options. J’ai vu Apple et Google encourager tout le monde à caresser des plaques de verre et je me suis dit que nous y perdions peut-être quelque chose, même si nous y avons gagné en « connectivité ».

Pour Matt Baer publier sans avoir à s’authentifier, ni être pistés par une multitude de trackers qui cherchent à nous réduire à des profils commerciaux, devrait et doit être une liberté fondamentale. C’est même l’une des motivations majeure à la création de Write.as.

Sur cette plateforme il est ainsi possible de publier de façon anonyme, sans même avoir besoin de créer un compte personnel, et une passerelles sur le le réseau Tor (vous savez le trop fameux Darknet) a été mise en place. Write.as s’engage par ailleurs à une totale transparence sur d’éventuelles demandes de suppression de contenus ou d’identification d’un·e auteur·e de la part d’une quelconque autorité. Il y a même un système de « canari de garanti » pour certifier l’intégrité du service.

Dans le même temps Write.as est un système ouvert qui s’intègre à d’autres dispositifs. On peut par exemple suivre un site hébergé sur la plateforme à partir de n’importe quelle instance de la Fediverse, quel que soit le logiciel utilisé (Mastodon, Plemora, GNUsocial, etc.), et plus largement à partir de n’importe quel service supportant le protocole ActivityPub (NextCloud ou Hubzilla par exemple).

Loin d’avoir épuisé le sujet, je voudrais juste souligner un dernier point : si Write.as est une plateforme hébergée, qui combine services gratuits et services payants (à des prix plus que raisonnables) pour soutenir son développement, celle-ci s’appuie sur Write Freely un logiciel libre et open source (sous license AGPL) pour créer des sites web fédérés et/ou des communautés d’auteur·e·s. Écrit en Go, c’est un logiciel facile à installer et à configurer, et par ailleurs particulièrement économe en ressources serveur... Une belle promesse pour l’Internet fédéré et décentralisé tel qu'il se ré/invente.

En savoir plus :


Image : Jean Miélot à l’écritoire (enluminure, vers 1450).
Source : Bibliothèque Royale de Bruxelles.

Tags : #writeas #ActivityPub #opensource #libre #fediverse #Internet