Les fleurs nocturnes

L'avant-bras soutien de l'embrasure de mon sein Faite pour accueillir le porteur La chaleur exhortée par la cohabitation de nos tissus Comme deux aquarelles baveuses au défi d'une conservation impossible L'incendie est tel Lorsque ta paume Dévouée à la caresse, attentive à chacun de mes vallons, de mes excroissances de velours Tu saisis mon pied minuscule Me revoilà préciosité conservée dans un écrin de mains rugueuses Mes boucles ne racontent plus l'hiver Dans cette cheminée tu t'enfouis et ta langue distribue des indices La vitre sue Le violoncelliste amateur de la cour pénètre l'appartement On l'écoute panser mes plaies Mes yeux ne pourront être des témoins fidèles à la réminiscence recroquevillée Pour seuls souvenirs Le cœur qui ne s'est pas arrêté