La dominance et la manière de l'exercer

Dans «un commencement» je vous parlais de dominance. C'est un mot qui a toujours sonné durement à mes oreilles et même encore maintenant que je l'ai accepté. Plus jeune, à une époque où rides et cheveux blancs n'étaient qu'un lointain futur maintenant présent, j'étais «en guerre» avec mon instructeur qui affirmait qu'il n'y avait d'autre choix dans notre rapport avec un cheval que la dominance et la soumission. Deux mots qui me faisaient penser à quelque chose de barbare. Et bien j'avais tort car je pensais comme un humain et je considérais le cheval comme un humain et non comme un cheval. Il m'a fallu quelques années, quelques réflexions et quelques désagréments musculaires pour comprendre enfin que le cheval est un... cheval qui pense et agit comme un cheval. Si comme moi autrefois, ces mots barbares vous font dresser les cheveux sur la tête, grincer des dents et vous donnent des envies de meurtre à l'encontre de celui qui tient un tel discours, prenez le temps de lire les lignes qui suivent.

De par sa nature, le cheval est un animal qui ne demande que deux choses de vous : la sécurité et le bien-être qui en découle (nourriture, abri...). Pour lui apporter cette sécurité et ce bien-être, il est nécessaire qu'il vous soit soumis et donc que vous exerciez sur lui votre dominance. La dominance et la soumission ne peuvent être pleinement et entièrement acquises si celles-ci sont obtenues par la force et la violence. Un «bon» dominant n'exerce aucune contrainte physique et mentale envers le dominé. C'est une question de présence. Ce qu'il faut rechercher c'est une acceptation de la part de votre compagnon et elle ne s'obtiendra que dans le calme, la patience et la rigueur. C'est par ses mediums que vous obtiendrez une réelle soumission. Si vous entrez en lutte avec votre cheval et même si vous obtenez ce que vous désirez, vous avez perdu et n'obtiendrez qu'une soumission contrainte. Au lieu de vous énerver pour une petite rébellion au travail que vous lui demandez, ne sortez pas de ce travail et demandez à nouveau, de manière différente s'il le faut, car cela peut être juste de l'incompréhension de sa part. Cela n'empêche pas de parfois se fâcher, un cheval comprend très bien la réprimande, mais jamais dans l'énervement et la violence, cela il ne le comprendrait pas et je parle en connaissance de cause car cela m'est arrivé et le prix à payer a toujours été très élevé, aussi bien physiquement que mentalement. La soumission, la vraie, ne s'obtient que par le calme, la patience et la rigueur, c'est ce qui vous apportera une présence que votre cheval acceptera. Cette soumission, une fois obtenue, vous permettra d'être sûr de passer l'obstacle qui se présente à vous, quel qu'il soit : un fossé, un court d'eau, un tronc d'arbre, une bâche, une foule, une camion, un oxer... car votre compagnon saura que vous ne lui demanderez jamais quelque chose qui pourrait le blesser ou le mettre en danger. N'oubliez pas que votre cheval ne vous demande que sécurité et bien-être, ce qui est bien peu de choses en retour de ce qu'il vous donne et vous donnera.

J'ajoute à ce petit texte le lien vers un article de Henri Daffos sur la soumission https://goo.gl/BTG6ky à copier et mettre dans la barre de votre navigateur.