La force et la faiblesse de la proie

Le fait d'être une proie offre au cheval des qualités que nous, prédateurs, n'auront jamais. Une meilleure vision bien sûr, car ils doivent voir arriver le danger de loin, la vitesse et l'endurance, et surtout une attention permanente de ce qui les entourent. Un cheval vous observera dès que vous entrerez dans son champ de vision jusqu'à ce que vous en sortiez. Il apprendra chacun de vos gestes, chacune de vos attitudes, chaque émotion que vous dégagerez et agira fonction de ces principaux critères. Soyez calme et économe de gestes et de paroles. Même si vous avez l'impression qu'il est détendu, relaxé, inattentif, détrompez-vous, il est en tension permanente, prêt à fuir au moindre danger. Bien sûr qu'avec le travail adéquat qui fera de vous un dominant, il vous donnera sa toute confiance et se détendra un peu plus car c'est à vous qu'il remettra sa vie. Vous deviendrez sa vigie, comme l'étalon l'est dans le troupeau. Mais tout comme l'étalon, si vous faillez vous serez rejeté car vous serez inutile. Vous deviendrez LE responsable et notez bien l'importance de ce mot de moins en moins usité «RESPONSABLE». Tout ce qu'il lui arrivera en votre présence, vous en serez LE SEUL ET UNIQUE responsable. Pas d'excuse à chercher, pas la peine de se cacher derrière un «pas de chance». Votre attention et votre concentration seront mises à rude épreuve et vous comprendrez la difficulté d'être une proie, la difficulté de leur vie. Ce sont des paroles dures, voire très dures je le sais, mais c'est la réalité. Vous n'êtes pas prêts à l'accepter, ne vous engagez pas car avec un cheval il n'y a pas de demie mesure. Et pour refaire un tour par les murmureurs (non, non ce n'est pas de l'acharnement), c'est une chose qu'ils n'enseignent pas, la responsabilité. Donnez-moi un seul exemple du contraire et j'irai en personne le féliciter et le remercier en place des chevaux.