Les langages

La moyenne de mots de vocabulaire d'un Français oscille entre 300 et 500. Quel rapport avec les chevaux me demanderez-vous ? C'est le langage, bien sûr. Le langage équin est très peu parlé. C'est un langage corporel très développé, les éthologues (scientifiques) le reconnaissent et nous n'en connaissons qu'une infime partie. C'est comme lorsque l'on apprend une nouvelle langue et que notre vocabulaire n'est pas encore suffisant, comme si au lieu de posséder les 300-500 mots nécessaires à un bon dialogue, nous n'en connaissions que 50 ou 100. Nous pouvons déchiffrer une conversation mais pas toujours son sens exact ou ses subtilités. Il en est de même pour nous et le langage équin. Nous possédons peut-être quelques mots de vocabulaire de leur langage corporel et sachant que la structure même de ce langage est totalement différent de notre langage parlé, nous ne faisons, au mieux, que déchiffrer leurs conversations, armés de nos faibles connaissances. Je pense même que le cheval est capable d'apprendre plus de mots de notre langue que nous de leur langage. Où voulais-je en venir ? Ah oui, le langage corporel du cheval et notre ignorance de celui-ci. Un homme que j'admire beaucoup, Jean d'Orgeix, trouvait inutile d'écouter le cheval. On peut être en désaccord avec des personnes que l'on admire et je le suis sur ce point. Tout mon travail est basé sur cette écoute, car le cheval nous parle en permanence tout comme il le fait avec ses congénères. Un regard, un mouvement d'oreille, un positionnement du corps, de la tête, le mouvement de la queue, etc... Tant de subtilités qui nous échappent. Nous devons apprendre ses langages tout comme il apprend les nôtres, notre langage parlé et notre langage corporel. Selon des tests scientifiques, un cheval est capable d'apprendre une cinquantaine de mots et nous pouvons le vérifier par nous-mêmes. Tous les chevaux connaissent : pas, trot, galop, arrêt, recule, back, stop, volte, diagonale, etc... Pouvons-nous en dire autant avec leur langage ? Alors prenez le temps d'observer vos chevaux lorsqu'ils sont au pré, au paddock, lorsque vous les brossez, lorsque vous les monter, lorsque vous tournez en longe ou que vous jouiez en liberté. Apprenez leur comportement, ils ne seront pas reconnaissant pour autant, mais votre relation avec eux s'en trouvera facilitée et vous évitera bien des écueils douloureux.