Réflexion sur l'éthologie équine

Il faut bien commencer par quelque chose, alors autant commencer par une chose qui fâche : les personnes que je nommerai «faux éthologues». Depuis le film «L'homme qui murmure à l'oreille des chevaux» basé sur la vie de Monty Roberts, homme que j'admire beaucoup au demeurant, ces «faux éthologues» fleurissent. L'éthologie équine ou étude du comportement équin est une chose sérieuse, qui demande de nombreuses années d'études universitaires et d'années d'études avec des chevaux en liberté. Petite présentation d'un éthologue : Jean-Claude Barrey était un scientifique, chargé de cours en éthologie pour la formation continue à Paris VI et intervenant en éthologie équine à l’Ecole Nationale d'Equitation (formation des élèves instructeurs) ainsi qu'aux Haras Nationaux ou dans des établissements d’enseignement aux métiers du cheval. Plus de renseignements à cette adresse https://goo.gl/41MT5e Jean-Claude Barrey est malheureusement décédé en décembre 2016 à l'âge de 84 ans et ses stages ne sont donc plus d'actualité. Aujourd'hui, après un stage chez un «faux éthologue» ou dans un «haras», beaucoup se déclarent éthologues et en profitent pour faire payer à leurs clients des sommes inconsidérées pour un débourrage ou une (re)mise au travail. Ces personnes ne font que reproduire ce qu'on leur a rapidement enseigné, sans réflexion personnelle, souvent sans métier et sans réelles connaissances des chevaux. Après quelques numéros de cirque (et ce n'est pas un jugement négatif, je connais des circassiens très talentueux, de véritables écuyers mais j'en parlerai dans un autre billet), leur travail se termine. Ils ne passent pas de temps avec leur propriétaire pour leur expliquer le comportement de leur cheval, ce qui a été travaillé et ce qu'il reste à faire, car ce n'est certainement pas en un mois qu'un jeune cheval est à mettre entre n'importe quelles mains, ni même un cheval remis au travail après une longue période d'inactivité ou un cheval récupéré après un débourrage raté. Ce qui me met en colère n'est pas tant leur manque de connaissance des chevaux car à 25-30 ans celle-ci, sauf cas exceptionnel, ne peut être suffisante, mais c'est le fait de faire croire à leurs clients qu'un débourrage ou une mise au travail est simple et facile, et qu'une fois partis de chez eux, ils arriveront à faire la même chose avec leurs chevaux. Il est important de faire un travail sur l'humain en même temps que sur le cheval. Il m'arrive parfois d'accueillir des chevaux avec leurs propriétaires passés par ces «faux éthologues», désespérés de n'y rien comprendre après quelques séances de travail seuls, car ils n'offrent pas de suivi post-débourrage. Il est pourtant nécessaire et pour le cheval et pour l'humain. Exiger ce suivi lorsque vous confiez votre cheval et surtout prenez le temps de les regarder vivre, ils vous offriront un tas de petits «trucs» pour progresser avec eux. Les chevaux nous enseignent continuellement leur manière de vivre, à nous qui en connaissons si peu. Chaque cheval est et sera toujours meilleur enseignant que n'importe quel être humain alors passez du temps avec eux.