L'avenir de l'agroalimentation a cheminé dans l'imaginaire public

#agriculture #environnement #fr

Il y a deux ans, je publiais dans The Conversation un article faisant état de la grande distance entre les vertus attribuées à l'agriculture biologique et les faits avérés. Cet article a fait réagir bien des gens, positivement et négativement – le site de The Conversation montre un peu plus de 95 000 vues à ce jour.

From The Conversation: L’agriculture locale et bio est-elle vraiment meilleure pour l’environnement ? | La viabilité de l’agriculture reste intimement liée à son industrialisation. Un retour à une forme d’agriculture paysanne serait nocif pour l’environnement, la société et l’économie.

Depuis, la réflexion publique à ce sujet a cheminé. Georges Monbiot, probablement le journaliste en environnement le plus connu sur Terre, a vu les lobbies de l'agroalimentation récupérer le romantisme agricole dans leur opposition aux nouvelles technologies.

From the Guardian: The most damaging farm products? Organic, pasture-fed beef and lamb | Analysis: You may be amazed by that answer, but the area of land used for grazing is vast compared with the meat and milk produced

Les produits imitant les aliments animaux ou créant des aliments à partir de cellules suscitent l'espoir d'une nouvelle frange d'écologistes, optimiste envers les solutions technologiques, ancrée dans la modernité. Une menace pour une industrie qui n'a qu'à se servir dans les mots et les slogans que les franges plus traditionalistes des mouvements écologistes ont ancré dans l'imaginaire collectif : aliments naturels, sans OGM, agriculture paysanne, agrochimie, aliments de laboratoire, etc.

Les idées cheminent depuis 2 ans. On se rend compte, de plus en plus, qu'un avenir vert et éthique pour l'agroalimentation passera par des diètes à base de plantes et de champignons, au champ comme en bioréacteur. Un avenir dans lequel les élevages sont destinés à graduellement s'effacer.