Le bon univers
Discord a cette magie de vous laisser petit à petit corrompre par ses invitations. Vous dites oui à un salon, puis à deux, et puis vous faites des dossiers, vous gérez les notifications, et sans crier gare, vous avez une bombe chronophage installée à la fois sur votre ordinateur et votre portable. Si je me soigne sur mon temps de présence, et sur l’utilité de mes apparitions, toutes ces discussions virtuelles alimentent mon envie d’écrire à nouveau de la fiction, sous une forme linéaire (si vraiment je n’arrive pas à recréer une table de jeu) ou non-linéaire (si j’arrive à trouver un groupe qui correspond à mes envies).
Depuis quelques années, j’essaie de ne garder que les jeux auxquels je joue, et cela prévaut aussi pour le jeu de rôles. J’établis une short-list, je crée des dossiers avec les pdfs, des fichiers de notes en relation, et je me fais mon propre top, en général de 1 à 5 (vu mon activité, quand je vais jusqu’à 7, je sais que je divague complètement, mais le choix s’avère souvent un crève-coeur). Malgré cela, entre le temps où je classe et le temps de l’écriture, vient la double influence de la lecture du jeu proprement dit et les sollicitations extérieures qui viennent bousculer mes envies. Et puis je suis compliqué avec les systèmes de jeu : le plus souvent, je ne fais pas jouer avec le système prévu pour l’univers. Raison pour laquelle je préfère écrire mon trip, parce que ca ne tombera jamais dans les carcans officiels. Et puis j’aime bien détourner l’usage prévu par les auteurs, de toute manière.
Mes goûts ne sont pas moins éclectiques en termes de genre. Le médiéval-fantastique m’ennuie (soit la moitié de la production en jeu de rôles). Pour le reste, je suis assez faignant sur les descriptions, si je peux adapter quelque chose que les joueurs connaissent, ou alors me baser sur du contemporain/futur proche je préfère. Mais je suis devenu encore plus difficile depuis l’avènement de mon éco-anxiété. Tous ces univers qui vantent l’exploitation sans limite, le capitalisme triomphant et le patriarcat à peine voilé me peinent et me dépriment. Je sais que beaucoup d’âmes bienveillantes et progressistes se réfugient dans le jeu de rôles narratif pour y trouver leur plaisir, mais après avoir maîtrisé 10 ans à un jeu de rôles sans dés, la structure des règles traditionnelles me rassure. Enfin, la plupart du temps. Je n’aime ni le d20, ni les points de vie, ni le d6, ni les jets de sauvegarde et les classes d’armure, ni les grosses séries de caractéristiques, ni les listes d’équipement, ni les niveaux de sorts… J’ouvre régulièrement les pages d’un nouveau livre de base pour le refermer au bout de 5 minutes parce qu'il propose trop d’éléments que je n’aime pas. En général, je me rabats soit sur des systèmes génériques, soit sur des règles dont j’aime les grandes lignes et que je peux hacker selon mes envies. J’ai donc quelques élus, des chouchous que je cherche à marier avec les univers sélectionnés avec la même démarche. On sectionne les règles, on bouture, et on voit ce qui pousse.
Je pratique ce type de jeu depuis 3 décennies, et je me suis assez rapidement focalisé sur les émotions, les réactions des joueurs face aux situations qu’on lui propose et à ses compagnons de route. Mes descriptions sont souvent poussives, les combats ne sont que des prétextes pour gagner du temps ou souder le groupe, seuls les moments d’interactions, de création de plans, de réflexions sur les objectifs me motivent vraiment. Le pourquoi et le comment plutôt que le quoi, le quand, le où. J’ai eu des joueurs avec qui ça collait, d’autres avec qui ça ne collait pas. J’ai passé l’âge de me forcer à jouer, alors quand ça ne colle pas, je me dis que j’écrirai de la fiction à la place.
J’en suis là. Pas de groupe de jeu pour le moment, et la plume à la main. Ma difficulté : arriver à me passionner pour un univers suffisamment pour le traiter jusqu’au bout, et ne pas avoir au final envie d’en changer, sollicités que nous sommes par de multiples divertissements. J’ai envie d’y mettre mes tripes, et donc d’évoquer d’une manière ou d’une autre le présent, l'impuissance et la révolte, l’ancien monde et le nouveau, les cauchemars et les rêves. Avec au centre si possible, de l’entraide et de la bienveillance, la plupart du temps.
©2021-2023 François-Xavier Guillois droits textes réservés. Droit des illustrations réservé par leur auteurice respective.
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Les bottes en polymère
Marrant qu’avec 89 députés RN, ce soit toujours du gouvernement dont on entend parler… pour éviter les points Godwin, parlons d’un sujet du futur, un sujet neutre : l’intelligence artificielle.
Sur Discord, je comparais la technologie de l’IA avec celle du smartphone : à l’origine curiosité technologique entre un iPod et un téléphone, 77% des français en ont au moins un. Comme le reste, l’invention technique suit le processus décrit par Idriss Aberbane : ridicule, dangereux, évident. Que l’IA puisse devenir notre équivalent des droïdes dans Star Wars ? Ridicule. Attends, si c’est une IA qui me fait passer mon entretien pour savoir si je serais beaucoup plus productif qu’elle, est-ce que je ne vais pas finir chômeur longue durée ? Dangereux. Est-ce qu’une technologie coûteuse n’est pas pré-destinée à être dans les mains de ce qui ont le pouvoir, ou des bourgeois qui gravitent autour ? Évident.
Dans les groupes Discord que je fréquente, sur ma page LinkedIn, les experts en informatique se gaussent des marketeux qui collent l’étiquette IA pour vendre, alors que ce sont juste des algorithmes couplés a de gigantesques bases de données. Classés CSP+, ils s’émerveillent des capacités qu’on leur met entre les mains pour aller plus vite, pour impressionner davantage avec la technologie. Publier la traduction d’ un texte en quelques minutes, générer des ouvrages en quelques heures, donner un traitement à un patient à distance… Pour eux, faux bisounours, l’ère de l’IA va nous faire basculer dans un nouveau cran vers le progrès, c’est certain, au risque d’en mettre beaucoup sur la paille, jugés moins efficaces que leur contrepartie programmatique. Ils estiment que c’est bien ainsi, que ça tire tout le monde vers le haut. Ils s’en fichent bien de la justice sociale.
Pendant que la rue prend feu contre la réforme des retraites, c’est la classe moyenne qui s’apprête à prendre du plomb dans l’aile. Ceux qui avaient des boulots intellectuels non pénibles, mais avec des tâches pas trop complexes. Cette partie de la population active va apprendre le goût du fouet, avec des mantras tels que productivité, adaptabilité, efficacité. Seuls ceux qui se formeront aux compétences enrichies par l’IA verront leur poste garder, leur salaire suivre le cours de l’inflation. Pour les autres, bienvenue dans la galère, les cocos ! Regardez bien Hanouna discuter sur le prix du beurre, car votre confort actuel va vite voler en éclat.
Tout ca parce que la philosophie (l’amour de la sagesse) a été jetée aux ordures. Comme disait Jacques Ellul, la technologie n’est pas neutre. C’est un outil financé par les puissants pour régaler les bourgeois et faire rêver le Tiers Etat. Traditionnellement, ces maîtres du monde sont plus ou moins égocentrés et mégalomaniaques. Quand ces gens là commencent à vous mettre cet outil entre les mains, comme ils l’ont fait avec l’ordinateur personnel ou le smartphone, c’est qu’ils ont une visée. Economique, certainement. Politique, possiblement. Humanitaire, aucunement.
Alors pendant que le chômage et l’inflation vont exploser avec l’IA, des petits robots en bourse vont faire fructifier les intérêts de ceux qui croient aux progrès et aux nouvelles technologies. Le bien de la planète se retrouve dans les mains de quelques groupes radicaux qui sont les seuls à se battre contre ce rouleau compresseur. Les autres visent leur propre survie, l’évasion dans le divertissement ou les écrans, ou la complaisance de ceux qui en croquent. Les geeks qui nous amènent l’innovation ont oublié que la sf n’était pas une feuille de route, et le cyberpunk une modélisation du futur.
On peut encore dire stop. Pas forcément en descendant dans la rue pour cramer des poubelles. Juste ouvrir les yeux, et refuser tout ce qui va contre la défense des plus faibles (artour ? Cuilleeerrr !!).
On redoutait le bruit des bottes, mais il y a peut-être d’autres moyens de nous exterminer que les camps, à petit feu…
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La passion, c'est con
Ce midi, France TV titrait sur un gars qui est passionné du Titanic. Je sais, pour une fois que ce n’est pas une information anxiogène, je devrais déjà m’estimer satisfait. Mais vous avez sans doute vu comme moi les reportages sur les fans de tel idole qui collectionne tout sur leur star préférée, ou les gens qui ont une collection qu’ils étalent dans toute leur maison.
Ma conscience étant là pour analyser les pensées superficielles, je me dis que nous avons tous des passions dévorantes, qui nous envahissent et nous donnent le sentiment de remplir notre vie, d’exister, d’avoir un objectif concret à poursuivre. Et j’imagine bien que ma passion, aux yeux des autres, elle ne vaut pas tripette. Elle me prend les tripes, remplit ma tête, elle me donne le sourire. Je conçois donc bien que la personne qui traverse la france pour récolter des montres de collection ou des pin’s elle a le même sourire, la même rage d’aller au bout. Et pourtant, elle aura probablement la même incompréhension, la condescendance en moins, que moi sur mon goût pour les jeux.
N’empêche que c’est con, ce besoin d’accumuler, de faire le tour de la question. Est-ce un stigmate du capitalisme, cette frénésie d’appropriations masqué par une cause plus noble, plus grande, plus excitante ? Plus j’essaie de vivre ma passion avec moins de possession, plus elle me sussure à l’oreille d’acquérir, d’engendre, d’accumuler. Je n’en ai jamais assez. Mon temps de vie file dans cette activité, qu’on qualifie à raison de dévorante. Sur l’instant, j’ai l’impression d’avoir passé un bon moment, mais ensuire, à mesure que les mois passent, je vois toutes les cases de l’agenda bloquées sur une seule obsession. J’ai comme un doute sur l’apport de bonheur que ça m’a procuré. Alors je m’accroche pour passer la seconde vague.
Après la collection, il y a la réputation. Lorsqu’on a une passion, et qu’on y passe un temps certain, un budget certain, il faut se justifier. L’argument massue arrive bien vite : l’expertise. On y passe les journées, mais ca vaut le coup : on connaît tout du sujet. On peut en parler des heures à qui veut bien l’entendre. Dès qu’un autre passionné du même sujet arrive dans notre pré carré, c’est le combat de coqs, on lui tourne autour à coup de questions, pour savoir s’il est aussi accro que nous, et on renchérit sur lui pour montrer qu’on en a sous le pied. Parce que l’idée d’un investissement aussi grand pour être juste un gars lambda nous est insupportable.
Les années passent, les manques subsistent. Souvent, je suis passé à côté de ma famille, d’expériences, de plaisirs simples pour assouvir ma passion. Cette excitation de m’y adonner, seul ou à plusieurs, n’a pas comblé le vide que j’avais en moi, au contraire, je lutte pour ne pas culpabiliser d’y avoir gâché autant de temps. J’ai beau voir que d’autres aficionados du jeu arrivent à s’épanouir, à vivre leur plaisir au quotidien sans trop se poser de questions, j’ai du mal à accepter ce trait de ma personnalité. Je repense à ces gens qui collectionnent les pin’s ou les objets collector du Titanic. Méchant, je le suis, encore que je garde mes sentiments pour moi ; mais je ne veux pas leur ressembler. Un passionné s’englue dans son obsession, il pense que le monde lui appartient et qu’il est à sa juste place, mais il ne fait que grossir les rangs d’une communauté à la pertinente toute relative.
Que voulez-vous, dans ma jeunesse, le geek était considéré comme un suicidaire qui s’ignore, grâce à Mireille Dumas et Jacques Pradel. Pendant les années 80, les jeux de simulation étaient délicieusement underground, faisaient rentrer dans un entre-soi dont les ados raffolent. Maintenant que la fantasy a pignon sur rue et fait des milliards au box-office, j’imagine que les ados trouvent bien d’autres échappatoires pour se sentir différent et en groupe. Il y a dans chaque passionné une parcelle de cet ado rebelle qui veut d’un coup avoir son activité à lui, même si ses parents lui disent que c’est con, qu’il gâche sa vie, son argent dans des futilités.
Maintenant que je suis papa, je suis capable de m’auto-dire ce genre de trucs. De me punir, de m’auto-flageller. De me suggérer de me trouver des activités un peu plus sérieuses. Maintenant que j’aborde la vieillesse, j’ai peine à avoir encore besoin de ces vieilles béquilles pour aimer la vie du bout d’une lorgnette qui sent fort la naphtaline. Il faut dire que c’est moins drôle lorsqu’on s’aperçoit qu’on a pas la réputation qu’on pensait avoir, que d’autres en ont bien plus, parce qu’ils sont plus passionnés, parce qu’ils se posent moins de questions. Parce qu’ils ne regrettent pas leur investissement.
J’ai commencé par acheter moins, ne plus acheter par nostalgie ou par esprit de collection. Acheter d’occasion quand c’était possible, et revendre dès que je n’utilisais plus. Au final, plus je réduis, et plus je m’aperçois que c’est encore trop. J’ai presque tué la facette consumériste de la passion, mais ça craque en moi. Je m’interroge sur mes envies, je m’aperçois que sans consumérisme, peut-être que je ne suis plus du tout passionné. Je me remotive, en me disant que je devrais réussir à rester passionné différemment, frugalement, en création les fruits de ma propre passion.
Quand j’étais jeune et dans l’âge de faire le tour des stands, j’avais flashé pour un éditeur dont le slogan était : “D’une passion, nous en avons fait un métier”. C’est dire si ca m’aura poursuivi toute ma vie. C’est dire si j’ai encore du travail pour me remplir la tête et le coeur différemment.
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Comme un gant
Après trois décennies à lire des systèmes de jeu de rôle, j’ai forcément mes habitudes, mes préférences. Au travers des modes qui ont secoué ce petit monde amateur de game design, tout le monde ne goûte pas à la variété. Ainsi, même sur Rolis, qui propose un export gratuit pour une vingtaine de systèmes de jeu, D&D arrive encore et toujours en tête des classements.
D&D m’a vacciné contre le d20. Notamment une séance “one-shot”, où je m’étais dit, sortons de ma zone de confort, jouons un méchant, avec un alignement mauvais, la classe bien badass de l’écurie : un anti-paladin. Sauf que dès que je faisais un roleplaying un peu sympa, je trébuchais ensuite au lancer de dé, qui me demandais peu ou prou un 20 naturel pour réussir la plupart des actions de mon bad boy. Autant dire que j’ai vite assimilé que devenir méchant, c’était une carrière longue et douloureuse.
Bien après que mon désamour pour le système de jeu le plus joué de la planète soit ancré dans ma caboche, un de mes amis qui nous vantait les mérites du cycle de fantasy “Wheel of Time” nous a proposé de jouer la campagne Prophecies of the Dragon au d20. Ce MJ, qui m’avait maîtrisé plusieurs années sous les traits de Fiona, princesse d’Ambre, m’inspirait des rôles de magiciennes, car j’aimais la manière dont il distillait les secrets dans ses campagnes. Je campai donc le rôle d’une Aes Sedaï. J’avais cette fois bien intégré que je n’étais que niveau 1 (ou un peu plus, mais ca ne faisait guère de changement), et pourtant, j’avais le ventre noué à chaque fois que je devais tenter une action. Et pourtant, l’édition D&D3.5 ouvrait les capacités des personnages à beaucoup plus de variété.
J’ignorais donc ce polyèdre à 20 faces le plus souvent possible, et mes lectures pour essayer de m’y mettre (Lanfeust, dK, CO et ainsi de suite) ne me consolaient pas de sa probabilité trop variable. Jusqu’au jour où une connaissance me parla d’un système générique avec lequel elle motorisait toutes ses parties : le Cypher System. J’ignorais en l’écoutant qu’elle me parlait de Monte Cook, le maître ès d20, mais à ma grande surprise, je n’ai pas fui en lisant le Cypher System, je l’ai trouvé tellement élégant, et de bonne utilisation des probabilités de ce type de dé, que j’ai moi-même commencé à motoriser mes parties avec.
Depuis j’ai continué à m’intéresser à d’autres jeux, à lire d’autres systèmes, et si le game design de Monte Cook m’apparaît toujours élégant, je lui trouve certains défauts tout simplement parce que chaque maître de jeu est différent, et qu’avec l’expérience, on a envie de refaire tout à sa façon. Le terme consacré est “règle homebrew” (règle maison), même si à force de travail cela débouche parfois sur un nouveau jeu complètement nouveau, publié de manière amateur ou chez un professionnel. Si j’aime bien tout mettre à ma sauce, et trouver des solutions mécaniques pour simuler la fiction, je n’aime pas apprendre des règles, et je n’aime pas les faire appliquer. 10 ans de maîtrise d’Ambre (un système sans dés et avec des règles très fines) m’ont marqué au fer rouge. J’ai bien tenté de renouer avec des systèmes avec beaucoup de lancer de dés (Savage Worlds), mais la dictature du hasard, qui fait frissonner certains joueurs avides de rebondissements, me rend malheureux. C’est également le cas sur les jeux de plateau, sans un minimum de contrôle sur l’action, je m’ennuie vite, et je me contrarie tout autant si un événement trouble-fête renverse le cours de la partie.
Je me suis un moment plongé dans les jeux propulsés par l’Apocalypse, avec la promesse de ne lancer les dés qu’au service de l’histoire, mais j’y ai trouvé d’autres carcans. J’ai écumé tous les systèmes ouverts proposés sur rolis, et je ne trouve rien où je puisse me dire, là, ca me convient out of the box. Quand j’ai commencé à faire du jeu de rôles, comme tous les jeunes, j’ai écrit mes propres systèmes, et là, sans doute parce que je suis sur Youtube et Twitch des personnes inspirantes qui écrivent des jolies choses, j’ai envie de me remettre dans un processus créatif. Sauf qu’à mon sens, la plupart des systèmes de jeu ne font que piller ce qu’ont fait leur précédesseur, sans le revendiquer : on change un dé, on invente deux ou trois règles périphériques, et hop un nouveau-né est sur le marché. Pour quelques jeux comme Ambre, Wushu, et d’autres qui ont vraiment changé radicalement la proposition de jeu, les autres ne font que décliner la formule carac + compétence + dés vs un niveau de difficulté. La mode des hacks (notamment les hacks d’Apocalypse World) a enfin révélé la filiation créatrice dans le domaine du jdr, là où les autres se contentent discrètement de créer un SRD ouvert, que tout le monde peut reprendre (mais qui hérite lui-même de beaucoup d’ancêtres). Ma conclusion face à ce constat, c’est que je suis incapable de me revendiquer créateur si je ne me sens pas vraiment apporteur d’une originalité qui dépasse le recyclage inconscient de mes lectures. Et comme je joue peu aujourd’hui, je ne peux pas non plus espérer avoir la révélation grâce à mes joueurs.
Je resterai donc sur la règle maison, la bidouille, le document sous le manteau. Mais comme le rôliste aime à partager ses créations, je vais vous les survendre pour vous convaincre qu’elles peuvent vous convenir. Chaque Maître de Jeu qui a traîné sa bosse est infecté par le mal de la publication, il veut que la communauté toute entière reconnaître ses histoires et ses créations démiurges. Le financement participatif lui permet d’ailleurs de plus en plus de le faire, pour peu qu’il ait un boulot rénumérateur. Moi je n’irais pas au-delà du PDF, rassurez-vous. Et comme je vais abondamment puiser dans les systèmes que j’aime, mon hack n’aura jamais rien d’officiel. Mais j’aurais le plaisir d’avoir pour quelques mois, quelques années, un système de jeu qui me va comme un gant.
Et qui collera aussi avec les scénarii que je proposerai.
Désolé pour ceux qui ne l’aimeront pas.
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Rolis te parle
En ce moment, je passe beaucoup de temps sur Discord. Il faut dire que cet outil s’est beaucoup démocratisé, remplaçant les forums par quelque chose de plus immédiat (quelle horreur, encore des notifications et des injonctions de répondre…). De mon squat sur le discord de Damien Coltice, j’ai découvert Ultima Verba, le twitch d’Olivier LaRue, qui a vanté le travail d’Aymeric sur Rolis.
Et là, petite révélation, le projet éditorial que je projetais de faire, il était là, sous mes yeux. des scénarios jouables et exportables pour n’importe quel système. Quelle classe ! En plus en Creative Commons… Utilisable tout le temps, par tous, et gratuitement. Moi qui aspire à l’efficacité énergétique et au frugalisme, je ne peux que louer le travail de l’association Rolis, qui va jusqu’à payer ses auteurs pour faire grossir le nombre de scénarios proposés.
J’ai peu de jeux de rôle sur mes étagères, j’essaie de garder uniquement ce que j’utilise, et éliminer les vieilleries qu’on ouvre par nostalgie. Mais avec la trentaine de systèmes proposés sur Rolis, complètement libres de téléchargement, je me dis que je pourrais revendre la totalité de ce que j’ai, et continuer à jouer pendant des années. N’ai-je pas déjà tant ralé que la promesse initiale du jeu de rôle comme loisir le plus économique du monde était devenu fallacieux ? Nous y sommes ! Des scénarios print-and-play pour n’importe quel système de jeu [lui-même print-and-play], que demander de plus ?
Quelques bémols me viennent rapidement en tête, ramené par un ego implacablement présent.
- Le système de mes rêves. J’ai parcouru les systèmes de jeu proposés, mais aucun ne me paraît plus satisfaisant que ceux qui attendent sagement dans ma bibliothèque. Heureusement, ils ont tous vocation à devenir des licences ouvertes, et je n’ai donc qu’à travailler sur leur conversion pour Rolis, et ils seront rajouté dans la liste des jeux proposés pour les exports de scénarii.
- Les beaux livres. L’argument massue de tous les amateurs de jeu de rôles qui refusent de faire un effort pour limiter leur consommation. Moi aussi j’aime les belles illustrations, les belles maquettes. J’aime feuilleter. J’aime m’inspirer en feuilletant. Evidemment, je peux imprimer les pdfs de Rolis, et les feuilleter, mais comme les images doivent être toutes sous licence Creative Commons, difficile d’envisager le même transport que dans une production orgiaque d’un financement participatif d’un éditeur de jeu actuel. Ces plaisirs fugaces, dont je me persuade qu’ils me nourrissent, nourrissent sans doute moins mon imaginaire que je ne veux me l’avouer. A la vérité, l’imaginaire est tellement nourri en 2023 qu’il est surtout lent et feignant, quand il était vivace aux débuts du jdr. Essayons-donc le minimalisme, et voyons les manques qui restent à combler.
- L’édition. Ayant travaillé pour un éditeur, et en suivant le projet de Damien C. qui nous propose de tous nous booster dans nos poursuites de production, je m’étais motivé à essayer moi-même d’avoir ma petite proposition, avec le vain espoir d’une humilité salvatrice. Parce que c’est toujours cool de sortir un bouquin de son étagère et de dire à l’assistance, regardez, c’est moi qui l’aie fait. Parce qu’on peut imaginer avoir apporté du plaisir à d’autres lecteurs, et continué d’alimenter cette longue tradition écrite qui fait progresser le jeu depuis plusieurs décennies. Ego, saleté d’ego que tout ceci. Recevoir des dons Paypal de Maîtres de jeu enchantés par mes scénarios sur Rolis ne m’apporterait-il pas la même reconnaissance ? Est-ce que le fait d’avoir son nom sur un bouquin n’est pas juste un signe de pure vanité ? Suis-je seulement capable d’apporter des écrits suffisamment qualitatifs pour qu’ils vaillent l’impression et la conservation sur une étagère ?
Le projet d’avoir un beau logo Init Status, et une ligne éditoriale s’est brusquement effondré. Mes scénarios qui faisaient des liens avec des jeux de rôle existants ont fait sauter leurs chaînes pour s’affranchir de leur univers d’origine. Les univers que j’imaginais proposer se sont vus tronçonner en campagnes, et les campagnes en scénarios, les ambitions revues à la baisse sur la qualité, et à la hausse sur le souci du détail.
Restera les nouvelles que je projetais d’écrire pour étoffer mes histoires, mes univers. Que je les écrive, que je les publie déjà ici. Nous verrons si cela trouve un public.
Bienvenue dans un monde libre, où on peut jouer gratis. Ce monde-là me plaît plus que mes ambitions de plume célébrée.
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Le sentiment de révélation
Bien des années après sa parution, j’ai enfin lu l’autobiographie de Diam’s, laquelle a flirté avec les hôpitaux psychiatriques et leurs représentants avant de trouver sa propre thérapie par la lecture du Saint Coran. Dans son livre, elle cite les passages théologiques qui l’ont marqué, et les effets qu’ils ont produit sur elle. Elle évoque donc sa rencontre avec un texte, qui la transforme à jamais, parce qu’il arrive au bon moment et qu’il cible les bons sujets. Et elle décrit très bien son envie de partager avec d’autres cette découverte, croyant avoir trouvé LA vérité, pour s’apercevoir que les autres n’ont pas le même ressenti, car pour eux ce n’est ni le bon sujet, ni le bon moment. Le Saint Coran devient alors SA vérité, et lui offre une paix qui lui permettra de quitter le milieu du showbiz et d’entreprendre à agir pour les autres dans l’ombre.
Très peu après cette lecture, il me sera donné d’avoir moi-même à nouveau ce sentiment de révélation devant la série du National Geographic en 6 épisodes, “Sans Limites”. Chris Hemsworth, l’acteur célèbre pour incarner Thor sur grand écran, nous raconte ses prises de conscience pour vivre mieux dans l’avenir, et faire la paix avec la vieillesse qui lui fait peur. Evidemment, quand on voit les prouesses physiques dont il est capable, il est parfois difficile de se projeter dans sa peau et aller au-delà de sa posture de showman. Pourtant, le programme va crescendo pour aller vers le mental, puis le rapport que nous avons à la vieillesse. Si l’ensemble du programme m’a captivé, le dernière épisode m’a fait l’effet d’une révélation. J’ai d’ailleurs pleuré plusieurs fois durant sa découverte. Un message qui touche, au bon moment.
Comme Diam’s, j’ai eu envie de dire à tout le monde de voir “Sans Limites”. Evidemment, pour les autres qui ne sont pas à un moment charnière de leur vie à sentir les effets de l’âge et à se poser des questions sur leur famille, cette série du National Geographic sera juste un documentaire de plus. Et vous de me répondre que, pour vous, le livre ou le film qui a changé votre vie était <compléter ici le nom manquant>.
Avec le marketing qui a durement changé les métiers de la production de contenus, j’aime à distinguer ce qui relève du simple divertissement et les créations artistiques, qui contiennent en eux le potentiel de nous apprendre quelque chose, de révéler quelque chose sur nous-même. Nos goûts nous amènent plus souvent qu’il ne faudrait à classer les oeuvres par qualité, et de sous-entendre parfois que les oeuvres de moindre qualité pourraient ne pas être éditées, sans que cela soit une perte pour l’Humanité. Je vais même souvent plus loin, à espérer une régulation de la production en fonction de l’intérêt qu’il peut avoir pour les communs, dans une vision plus écologique du monde où l’usage des ressources serait utilisé dans un souci collectif.
Et pourtant, le sentiment de révélation me met un revers sévère dans la figure. Puisque nous marchons sur des chemins différents, et qu’en conséquence le basique de l’un peut être le révélateur de l’autre, toutes les oeuvres qui vont au-delà du pur divertissement méritent d’exister, et pourront à un moment donné, tirer un lecteur, un spectateur, un auditeur vers une version améliorée de lui-même.
Au delà de la révélation elle-même, l’expérience me donne une leçon d’humilité dont j’avais besoin. Pour être plus tolérant, plus inclusif, plus compréhensif. En vous souhaitant donc à vous aussi de nombreuses exultations à découvrir et redécouvrir VOTRE vérité.
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Auto-édition et poésie
En écoutant un podcast qui suit les projets des développeurs, je suis tombé sur Lucas, le maître d’oeuvre de poesie.io. J’ai tout de suite accroché à son profil, qui mélangeait deux de mes passions : la poésie et l’édition sur le web. Pour être honnête, après avoir manipulé beaucoup de bibliothèques de code pour générer des pdfs, et tester des flux de transformation avec LateX, je m’étais plus ou moins résigné à oublier l’idée de passer d’une ressource texte à un document mis en page prêt à imprimer. Et bam, voilà l’équipe de Poesie.io qui se tape le sale boulot, à savoir plonger dans les feuilles de style et le langage Javascript pour créer un prototype exploitable par un imprimeur.
Le coup de coeur ne s’est pas arrêté là, puisqu’en allant sur le site, j’ai trouvé la charte graphique adaptée à son objectif – publier des recueils de poésie – et l’ergonomie maligne. L’envie de tester le site en tant qu’auteur a très vite monté. Cela fait des années que je fais des copier coller de vieux textes qui sur des blogs, qui sur des documents personnels. C’était l’occasion de réaliser la version que j’envisageais à une époque, avec une illustration par poème, une explication de texte, et puis au passage de corriger les fautes. J’ai vite copié-coller mes archives, et le recueil a pris vie sous mes yeux.
A mesure que je copiais collais, je me rendais compte que je voulais dépoussiérer certains textes, et supprimer ceux qui étaient vraiment trop mauvais. A l’époque, l’ouvrage fantasmé avait trois parties, vie, amour et mort (j’étais adolescent…), je tenais à garder cette logique. Je me retrouvais sans comprendre pourquoi avec un excédent de textes dans “mort”, et en déficit sur les premières parties. L’ajout de nouveaux textes était inévitable, et la réécriture d’autres nécessaire. Mais comme mon envie était de pouvoir enfin matérialiser ces mots qui m’avaient collé à la tête pendant des décennies, je ne voulais pas non plus un reboot complet. Le chemin entre une conservation à l’identique et une défiguration trop massive n’a pas toujours été simple.
Pourtant, entre Noël et le jour de l’an, je me faisais la promesse de boucler ce livre : même si je n’avais pas pu le mettre au pied du sapin, le désir de le tenir entre mes mains me tenait enchaîné au site, modifiant, grattant dans un carnet de nouvelles versions, éditant, cliquant sur des boutons. Vint dans le même temps la nécessité d’illustrer le recueil. Comme je voulais avoir vite l’exemplaire final, pas question d’aller trouver un professionnel. Je parcourais les bibliothèques d’images libre de droit pour faire mon marché. Même si cela faisait beaucoup d’images, je souhaitais m’en tenir au projet d’origine, qui avait été d’avoir une illustration pour chaque poème. A vrai dire, la forme que j’avais imaginée maquettée pendant mes jeunes années différait sur de nombreux points des possibilités encore jeunes de poésie.io. Par exemple, l’idée de mettre un sous-titre pour chaque poème n’était pas réalisable, et placer un commentaire “director’s cut” aurait fait beaucoup trop lourd dans la présentation proposée. Même les images ont une manière de s’insérer dans la maquette proposée par le site, qui ne collait pas avec les pleines pages que j’avais envisagé au tout début. Mais je crois que le plus dur à accepter résidait dans les pages de séparation des parties : on ne pouvait choisir ni la police, ni la taille, ni le placement, et je les trouvais ratées, dérisoires, malhabiles.
Mais la fièvre de tenir enfin l’exemplaire en main me faisait oublier les concessions que j’avais faites en chemin. Après tout, si ca n’allait pas, personne ne m’empêchait de tout reprendre dans un logiciel de PAO, et de peaufiner la présentation maintenant que le texte était revu. Je me précipitais sur la phase de publication, rêvant d’appuyer sur le bouton “FEU”. Je ne me doutais pas que deux mois me sépareraient encore de mon bébé de papier. En effet, le process proposé par poesie.io passe par la validation d’un bon à tirer, un export du fichier où on peut vérifier que tout est ok. Seulement voilà, après un dialogue avec l’équipe, mon projet ne voulait pas s’exporter. Les développeurs ont fini par me dire que le poids de mon projet était trop important, et que ça cassait la moulinette. J’ai pensé alors que je n’aurais peut-être pas du mettre une image par poème. Toutefois, même si les images chargées étaient lourdes, c’était bien sur au site d’apprendre à les gérer. On me donna alors un lien direct pour voir enfin le pdf témoin. Et là, catastrophe : des carrés bizarres partout ! Les copier coller avaient créé des caractères invisibles dans la zone d’édition, mais bien visibles une fois le contenu injecté dans le produit final. Comme je ne pouvais pas voir en ligne la source des erreurs, je me basais sur le pdf pour dénicher les caractères frauduleux un-à-un. Le stress d’en oublier un était bien là, car le support mettait de plus en plus de temps à répondre, et je savais que je ne pouvais pas non plus leur demander un export manuel tous les matins. Heureusement, la seconde version du PDF de contrôle me confirma que tous les caractères malins avaient bien disparu. Alors je passais à l’étape suivante : la diffusion. Voilà que mon recueil pouvait être acheté par n’importe qui. Je n’en fis pas la promotion, d’une part parce que je n’ai plus de réseau social pour annoncer au monde mes créations, et d’autre part parce que je voulais tout de même m’assurer de la qualité du produit final en main avant d’en parler autour de moi.
Pour ce faire, je commandai un exemplaire pour moi. Là encore, plusieurs bugs m’empêchèrent de le faire, et j’eus même une erreur juste après le paiement. Le support me rassura, et me confirma que ma commande avait bien été passée. J’étais rassuré, et je me mis à attendre. Bêtement, car en vérité, je pense que la commande croupissait quelque part au mauvais endroit. C’est quand une fois de plus sur le chat de support que je commençais à m’énerver qu’on me dit que mon livre était enfin parti. L’attente était de plus en plus longue, un mois s’était écoulé, et après l’énergie que j’avais concentrée pour le boucler en 3-4 jours, l’amertume s’installait. Jusqu’à cette semaine, où on me dit qu’il arriverait jeudi ou vendredi, mais je n’y croyais plus vraiment. Normalement, les sites qui proposent du e-commerce ont des obligations ; permettre au client de voir où en est leur commande en est un. En tant que développeur, j’avais du mal à accepter que cette fonctionnalité ne soit pas présente.
Cet après-midi, pourtant, l’enveloppe était là. J’ai déchiré le haut assez vite, tout en me disant que l’enveloppe était trop plate pour contenir un livre. Et pourtant, il était bien là. Je le sais imparfait, et surement impropre à être mis sous d’autres yeux que les miens, mais l’ouvrir, le feuilleter… Le plaisir est monté crescendo. Toutes les peurs que j’avais sur les marges ou le style se sont envolées. Le papier épais glacé de la couverture fait un très agréable contraste avec les feuilles lourdes, texturées de l'intérieur. Seules les images en couleur ont une manière un peu particulière de rendre, typique d’une impression jet d’encre sur un papier qui boit. Mais ça passe. Bien sur, une part de moi regrette de n’avoir pas eu d’illustration faite spécialement pour chaque poème ; j’ai toutefois conscience qu’il serait pur caprice de le vouloir, et préfère projeter cette qualité dans des projets d’écriture nouveaux, contemporains.
Pour l’instant, ce recueil a toutes les caractéristiques de l’auto-édition : relu par personne, écrit pour moi et non pour des futurs lecteurs, avec une qualité inégale et des passages surannés que moi seul peut apprécier. Pour autant, il me représente, et en cela je ne le renie pas non plus. On publie aussi ce genre d’ouvrages dans l’espoir secret que nos proches s’en empareront, durant notre vie ou après notre mort, pour tenter de nous comprendre, de se remémorer qui nous étions. C’est aussi cela, ma prière d’outre-coeur.
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Chimie corporelle
Parlons un peu de ce qu’il y a dans la tête des hommes : une bite. Dès nos premiers éveils, notre première lancée de sperme, jusqu’à l’andropause et l’amour platonique, gérer les pulsions héritées de notre programmation à la reproduction n’est pas chose aisée. Le mouvement #metoo et le nombre de viols montrent que certains n’y arrivent pas bien. Pour les autres, est-ce que c’est plus facile ? Est-ce que l’avenir, soutenu par un effort technologique continu, nous sauvera de cette pathologie ?
poème nocturne
Le soir, moment de relâchement, De rêverie, d'éclipse sur le temps. Une multitude d'envies sans but. Un coin de la tête toujours en rut.
La nuit, les nuages sont plus visibles. L'électricité, notre drogue, Nous offre sa panoplie de shots. La beauté digitale est transmissible.
Seul allongé sans rien faire, On se sent entouré de toutes parts, Sollicité par des idées éphémères.
Plaisir simple de se sentir vivant, De saisir dans le moment cette chance rare, Ne rien devoir et profiter du présent.
Résister aux sollicitations
Hier, je suis tombé sur ce lien sur Gamefound. Avec des commentaires dithyrambiques et une expérience importante dans la création de tables de jeu, la campagne de Rathskellers avait de quoi séduire tous ceux qui ont besoin d’une table et qui ont les finances pour se le permettre. Un de mes auteurs préférés, Chris Boelinger, y mettait même son petit encouragement. Par chance, la campagne avait pris fin il y a deux ans.