Issue #12 : KAKRACK

[Tadd Galusha's Cretaceous]

La terre s'est mise à trembler sur la troisième planète depuis que les hommes ont une visite très préhistorique c'est une bagarre féroce venue du Jurassique entre les affreux Raptors et

LES EXTREMES DINOSAURES !

extrêmes, extrêmes, extrêmes dinosaures ! des tonnes de muscles et d'écailles qui se jettent dans la bataille !

EXTRÊMES, EXTRÊMES, EXTRÊMES DINOSAURES !!!

Les quatres redresseurs de torts, extrêmes Dino....

Oh ! Vous êtes là ! Dommage pour vous, le bouquin d'aujourd'hui n'a rien à voir avec ce dessin animé incroyable venus de cerveaux de marketeux en manque de vente de jouets EXTRÊMES. (Je sais pas si vous me lisez IDW, mais c'est quand vous voulez pour ressusciter cette licence. C'est pas comme si elle était vivante.)

Ahem. Bref. Aujourd'hui c'est ce brave Tadd Galusha qui va nous parler de dinosaures, un peu comme Delgado mais les onomatopées et la violence gratuite en plus ! Raccrochez ce téléphone Hammond, l'auteur-illustrateur du jour a dessiné sans compter !

Couverture de Cretaceous

Scénario : Tadd Galusha Dessins : Tadd Galusha Encrage : Tadd Galusha Couleurs : Tadd Galusha Lettrage : ( ͡° ͜ʖ ͡°) Editeur : Oni Press Contenu : Cretaceous

Plot : C'est l'histoire d'un gang de Deino... Nan j'déconne. J'vous vois déjà débarquer en mode vénère “Ouaiiiis la dernière fois aussi c'était une BD de dino, le keum il s'est même pas foulé, y'a même pas de paroles ! et là tu arrive avec une copie du précédent ! C'est nul !

Ce à quoi je te répondrais, cher lecteur “As tu déjà compté le nombre de ripoffs de Batman ?

Revenons-en à nos moutons reptiles. Nous sommes donc à la periode du Crétacé (coucou JURASSIC Park) et nous retrouvons un Tyrannosaurus Rex à la recherche d'un repas dans les marais où il se trouve un jeune Parasaurolophus à croquer, ce qui fait s'envoler un Ptéranodon que nous suivons. Et de case en case nous découvrons le destin croisé de plusieurs dinosaures différents faisant de leur mieux pour faire la seule chose qu'il leur est possible de faire : survivre.

deux triceratops qui se battent

Mon avis : La recette ne diffère pas beaucoup de celle de “Age of Reptiles” mais là ou Delgado faisait plus de l'art séquentiel sous forme de story-boarding, Tadd Galusha s'amuse a dessiner des dinosaures dans leur vie du quotidien, avec de la baston. pas mal de baston.

Non ça ne vaut pas le Spinosaure karatéka de Jurassic Park III, mais c'est une représentation très probante de ce que pourrait être la vie sauvage à cette époque. Si l'auteur dessinateur imite Delgado par l'absence de texte, il se fend de quelques onomatopées qui s'intègrent très bien au décor paléontologique.

Delgado faisait de l'imagerie scénique et Galusha lui se rapproche nettement plus du documentaire animalier d'époque. Combat de Tricératops qui n'est pas sans rappeler des joutes de Rhinoceros ou d'Elephants. L'envol du Quetzalcoatlus qui fends les cieux en comparaison des majestueux albatros qui parcourent les cieux sans relâche.

L'action est plus directe, la sensation de bédé est plus présente que sur “Age of Reptiles” et l'action est omniprésente, mais ce n'est pas juste de la bagarre de dinosaures pour faire de la bagarre de dinosaures mais une histoire de lutte et de survie qui saute d'espèce en espèce comme spider-man sauterait de case en case, le costume en moins et les écailles en plus.

J'ai préféré “Cretaceous” à “Age of Reptiles” parce que même si ce qu'a fait Delgado est très beau et très imagé, une certaine forme d'immobilité se dégage de son travail dans l'ensemble, c'est joli mais certains passages sont trop illustrés, trop imagés alors qu'ici la narration emprunte aux comics et s'avère à mon goût nettement plus fluide et raconte un peu mieux le recit qu'il veut présenter au lecteur. Et ça mord, griffe, embroche et croque beaucoup plus aussi ici, donnant une sensation de vie assez prenante à l'ensemble.

Ne croyez pas que je dénigre “Age of Reptiles” mais disons qu'on ne lit pas ces deux titres pour les mêmes raisons. Les dinos sont très bien dessinés dans les deux cas, les histoires racontées sont sympa aussi, mais ici je me sens plus proche des dinosaures que dans l'autre bouquin. C'est un peu comme si on comparait un film bourré de plans de paysages avec une légère touche d'action à un truc moins poétique et beaucoup plus bourrin. Comme quoi il est possible de faire deux choses différentes dans un même média et avec un même thème.

Le gros plus du bouquin c'est aussi que les pages bonus de la fin montrent les dinosaures présents dans la BD et les nomme avec leur noms alors que Delgado il fallait se contenter de notes pour certaines espèces et deviner les autres, du coup avoir les noms est plus sympa pour les curieux je trouve.

Ses dinosaures sont très écailleux et se rapprochent assez de l'image Hollywoodienne des créatures. Les petits spécimens possèdent de la fourrure mais les gros sont très écailleux, alors si vous êtes à cheval sur la représentation, vous serez peut-être déçus, lecteurs. Je reproche juste un peu une copie de scénario de “papa/maman T-rex qui vit des aventures avec son petit” avec un soupçon de drame de la nature dans les deux cas aussi. Ce n'est pas handicapant et ça ne gâche pas le plaisir, mais ça fait très centré carnivores malgré les herbivores croisés tout au long de la BD.

envol quetzacoatl

NOTE : 🦕🦕🦕🦕🦕

Tadd Galusha nous présente un petit récit très animé et très vivant là ou Delgado donnait dans le panoramique et le voyage visuel avec “Age of Reptiles”. Mais je préfère tout de même “Cretaceous” qui est un peu plus sauvage et cru dans la forme que dans le fond. Sa colorisation est très intéressante et je suis content de voir des reptiles colorés avec des teintes très animales.

silhouette T-rex

#issues #OniPress