Issue #20 : Pretty Girls & Monster Boys

[Big Girls #1]

C'était dur de trouver un titre pour celui là. J'ai hésité avec pleins de trucs mais j'avais un peu peur de taper à côté de la plaque alors je suis parti sur quelque chose de plus neutre. Aujourd'hui c'est un combat moderne portée de façon métaphorique sous-forme de comic-book. J'ai pris ce titre principalement à cause du dessinateur, c'était lui qui avait bossé avec Kirkman sur “Super Dinosaur” pour l'éditeur Skybound et j'avais trouvé ça fun à lire. Ayant survolé le catalogue je m'attendais à une grosse marrade en me disant “ben après les dinos et les robots ce seront des humains géants”.

J'ai eu tout faux.

image de couverture

Scénario : Jason Howard Dessin : Jason Howard Couleurs : Jason Howard Lettrage : Fonografiks Editeur : Image Comics (VO)

PLOT : J'étais venu sur le titre pour me décomplexer un peu et lire un truc bourrin marrant, et je me suis sacrément planté, en quelque pages ça a viré au super sinistre.

Un jour, on ne sait pas trop comment ni pourquoi, il y a eu une énorme tuile quelque part pour les humains. Traitement pour le cancer ? Expériences militaires qui ont dégénéré ? Personne ne sait mais bientôt la monde entier entendit parler de “méga-organismes”. Et rapidement, la science n'a pas pu répondre à ce mystère. L'humanité non plus. Ils ne sont plus quye quelques poignées à vivre confinés dans “The Preserve”.

Le problème ? Partout dans le monde, des humains se sont mis à grandir dans des proportions... titanesques. On parle d'une hauteur d'immeubles. Et si les filles grandissent tranquillement pour devenir géantes, les garçons eux deviennent systématiquement d'effroyables monstres géants tout droit sorti d'un crossover entre Cthulhu et Gojira. Les bébés sont normaux mais en grandissant seuls les garçons dégénèrent. Et le comportement est à l'image de leur apparence, brutaux, féroces, voraces et ultra-agressifs envers tout ce qui bouge. Et dans un monde ou les hommes sèment le chaos le dernier rempart de l'humanité sont les “Big Girls”, les femmes géantes. Nous suivons donc Ember, sous le commandement d'un homme normal, chargée de patrouiller et protéger la zone de survie. Et ce qui aurait dû être un contrôle de routine s'avère bientôt être un terrible accident...

IMAGE_1

MON AVIS : J'étais absolument pas préparé à ça. Au départ je epnsais à une sorte de “Super Dinosaur” avec des filles à la place du dino et de son pote. ou alors le scénariste a un giantess fetish mais j'ai vite constaté le ton sérieux et quand le mec loge une balle dans la tête d'un garçon de trois ans, j'ai compris que ce serait pas léger. Je conaissais Jason Howard en tant que dessinateur mais jamais scénariste, c'est donc une première pour moi.

L'histoire tient relativement le coup face au “supension of disbelief” (même si le scientifique en moi se demande sincèrement comment l'ossature humaine pourrait soutenir un tel poids mais je digresse) et ça se lit bien mais un peu trop vite à mon goût. Le scénario reste dans les clous et n'est pas tellement éloigné d'un “Attack on Titan” ou “Pacific Rim” mais reste très lisible. La dernière page me fait un peu craindre d'un truc un peu trop manichéen mais je suis suffisamment curieux pour voir ce qu'il fera avec la suite. Je comprends la motivation de James Tannik et le pourquoi du problème. Lorsqu'Ember lui parle de l'assassinat de l'enfant il lui demande si elle aurait préféré qu'il soit grand et tue des gens ou broie un immeuble habité. Et visiblement la science n'a pas de réponse pour un éventuel traitement ou une solution pour soigner les garçons.

Je me demande aussi si c'est pas une sorte de métaphore féministe, les garçons qui deviennet tous des monstres, les filles obligées de lutter contre ces choses parce que si elles ne les tuent pas, ce sont elles qui meurent. C'est un peu extrême mais je trouvais la comparaison intéressante même si elle n'est pas forcément à prendre au sens littéral. Mais je doute que ce titre remporte l'opinion auprès des machos fragiles “ouin les garçon c'est des monstres les filles sont humaines, ouin monsieur Howard il est pas gentil il dit qu'on est des monstres, bouhouhou ouin je veux ma maman !

De ce fait je suis encore plus curieux de voir ce qu'il va faire ou dire à ses personnages et les éventuelles idées qu'on pourra y retrouver.

Le dessin est bien, sans être d'une immense qualité il se suffit même si personnellement j'ai un peu de mal avec certaines cases ou les visages sont très allongés pour l'effet de style ou de mouvement. Je me pose quelques questions en refermant le comic-book et j'ai passé un bon moment. Néanmoins la narration visuelle est bien, les personnages sont expressifs, il y a une volonté de prendre le trope de la baston de géants et d'en faire quelque chose à sa sauce, je valide. C'est pas parfait et le blabla scientifique du dbut écarte un peu trop vite le coté science de la fiction, mais ce n'est qu'un premier numéro, peut-être que la suite sera approfondie ? Et je ne sais pas pourquoi mais visuellement j'ai l'impression de voir du “BPRD” (Univers “Hellboy” chez Dark Horse/Delcourt) surtout la couverture, c'est vraiment étrange.

IMAGE_2

NOTE : 🌕🌕🌕🌕🌑

BILAN : Un titre sympa, efficace et qui accroche. Un peu vite parti dans le sinistre mais ça ne vous déroute pas et que vous voulez découvrir Jason Howard ou le titre en lui-même, c'est une excellente occasion. Moi j'ai très envie d'en savoir plus et devoir ce qu'il en fera au fil des numéros !

#issues #image