Issue #27 : Portrait-robot.

[Vestron – Robocop VS Terminator]

Au pays des crossover, ça sent le métal en fusion. Cette fois-ci pas de robots extraterrestres venus de la lointaine Cybertron, mais néanmoins deux icônes de la pop culture, tous deux faits d’acier : Robocop et Terminator. Déjà on sent qu’on ne va pas se retrouver à lire “Les vacances d’Adibou à Palavas-Les-Flots”. Il suffit de de se pencher sur la couverture et on peut lire des noms. Walter «Thor» Simonson et Frank «Daredevil» Miller. Rien que ça. Le premier aux dessins le second au scénario le tout saupoudré des couleurs de Steve Oliff. Et rapidement, on est fixé. Il va y’avoir des robots humanoïdes, des flingues, des explosions et de la baston. Sortez le pop-corn, on va assister au match de la décade !

Scénario : Frank Miller Dessins : Walter Simonson Couleurs : Steve Oliff Lettrage : John Workman Traduction : Cédric Delarbre (?) Editeur : Vestron (VF)

PLOT : Postulat de base extrêmement simple : Quelque part dans un futur pas très lointain, une femme tente d’entrer dans un système informatique pour comprendre d’où sont venus les premiers Terminator qui sont sur le point d’exterminer l’humanité toute entière. Tout pointe vers le passé ; Un homme, Alex Murphy, est tué en service et ramené à la vie comme policier de métal. Robocop. Skynet se servira de la tête de ce cyborg et concevra les Terminator. La solution saute donc aux yeux de la jeune femme. Remonter le temps et éliminer Alex Murphy pour de bon. Elle parvient donc à échapper aux machines meurtrières qui tentent de l'arrêter et voyage dans le temps et il ne lui faut pas longtemps avant de retrouver son coupable. Mais alors que sa tentative d’assassiner Robocop se solde par un échec, trois Terminator apparaissent à la même époque et la course-poursuite commence...

MON AVIS : Pas besoin d’avoir vu les films ou de sortir major de promotion à Saint-Cyr pour lire cette bédé, le sachet de pop-corn que je vous ai suggéré vous donne un indice du niveau. Loin d’être idiot, ce comic se concentre sur ce qu’un bon comic peut se permettre de se concentrer : sa qualité graphique. Miller n’est pas mauvais au scénario mais on sent clairement qu’il n’y a pas une intrigue à tiroirs ou à double sens pour que le dessinateur se lâche. Je connaissais Simonson et Miller chacun pour des œuvres différentes et c’était une surprise pour moi de découvrir leur association sur un titre pareil. Et la couverture ne ment pas, ça défouraille du début à la fin. L’intrigue est assez classique et serait à sa place dans un film terminator, voyage dans le temps, tentative d’assassinat, réflexion sur «n’y a t’il pas un autre moyen ?». Pas très poussé mais très efficace autant comme ligne directrice que comme conduite de narration visuelle. Simonson fait ses robots à merveille et enchaîne des plans de tirs de fusils hallucinants et les explosions en représentant les personnages comme les monolithiques présences qu’ils sont déjà sur l’écran de cinéma.

La narration circule dans un chemin de cases classiques mais n’hésite pas à dépasser à un moment ou l’autre, venant donner un sens et une direction à l’action, emportant le lecteur avec un missile de Bazooka ou le plongeant dans un abîme de microcircuits électroniques. Les couleurs de Steve Oliff sont a l’image du récit, ça rougeoie, ça pète et ça fume des jaunes, des rouges, des oranges pour trancher avec le gris du métal et le rose de l’héroïne. Les onomatopées ne sont pas en reste, l’action est jonchée de «POOM», «THOOM» et autre «BRAKKA BRAKKA». Si ce comic faisait du son, vous seriez assourdi avant la fin. On pourrait se dire que ces bruitages ne sont que la crème sur la gaufrette mais en réalité ils servent intelligemment le récit et sans eux, toute une partie de l'intérêt du comic manquerait. Le récit se termine dans une apothéose dantesque ou Miller prouve qu’il sait se servir de l’univers qu’il emploie et semble donner carte blanche à Simonson pour des scènes à en faire pâlir Michael Bay.

Je redoutais un peu le mix des univers mais finalement ça tient très bien tout seul et ça se laisse lire même si on ne connaît ni Terminator ni Robocop. C’était un grand plaisir de lecture de bout en bout et je ne regrette absolument pas mon achat qui était motivé initialement par la curiosité et parce que je voulais voir ce que Vestron publiait en dehors de TransFormers et me faire une idée de la qualité du comic autant sur le contenu que l’objet lui-même.

La couverture imite les Marvel Deluxe récents ou une partie est mat et l’autre vernie brillante. Le carton semble plutôt solide et les rabats sont un petit plus bien pratique pour marquer une page ou y glisser un marque-page. Le papier est de très bonne qualité aussi, pas de taches ou de couleurs qui dégueulent, pas de coins mal découpés ni de rature à l’encrage. (si ça vous semble peu courant comme incident, je peux vous assurer qu’en tant que gros lecteur, c’est un vrai critère pour moi) Après, je ne prenais pas de gros risques, j’aime énormément le dessin de Simonson et même si je suis moins fan de Miller je salue ses travaux dans l’ensemble, alors le risque de déception était faible.

NOTE : 🌕🌕🌕🌕🌗

BILAN : Lecture décomplexée et très bourrine 100% pop-corn. Des explosions, des flingues, un voyage dans le temps et un Robocop tourmenté, qu’est-ce qu’il vous faut de plus ?!

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