Issue #28 : Donjons et Démons du Futur

[Soleil – Warhammer 40 000 : Volonté d’acier]

L'edgyness, frontière de l'infini vers laquelle voyage notre déprimant récit spatial, sa mission de cinq milliard de dollars, faire raquer de nouveaux fanboys geeks, découvrir de nouvelles façon de faire payer plein pot des figurines en plastique, et au mépris du danger, avancer vers un lore retcon...

Couverture : Nick Percival Scénario : George Mann Dessin : Tazio Bettin Couleurs : Enrica Eren Angiolini Lettrage : Studio Charon Traduction : Alain Moyano Editeur : Soleil (VF)

PLOT : Dans l’espace au 41ᵉ millénaire, la tempête warp s’apaise près de l’amas stellaire de Calaphrax. Les planètes qui baignaient dans cette catastrophe cosmique sont à nouveau accessibles et les Dark Angels souhaitent y retourner car des traces d’un passé peu glorieux sont encore là-bas. La planète Exyrion a été le théâtre d’un combat sanglant il y a des milliers d’années entre les Dark Angels et les Iron Warriors. Mais dans l’ombre, l’inquisitrice Sabbathiel veille, quelque chose lui laisse penser que le secret des Dark Angels est suffisamment grave pour qu’ils tentent de le cacher, elle s’emploie donc à suivre discrètement le vaisseau du Chapelain-Investigateur Altheous pour découvrir la vérité, et comme si ça ne suffisait pas, les féroces Iron Warriors aussi sont au courant de l’arrêt de la tempête et décident de faire cap sur la planète Exyrion à leur tour. Et rapidement les deux factions se retrouvent face à face avec pour objectif de récupérer ce qui était caché sur la planète...

MON AVIS : Ancien joueur de Warhammer 40k, je m’y retrouve un peu mais pour une fois je vais fournir un petit éclairage pour les néophytes.

Comme son titre le suggère, cette licence se déroule dans un futur très lointain et sinistre. Un vieil homme est maintenu en vie artificiellement et est connu comme « L'Empereur ». C’est un dieu pour toute l’humanité répandue aux quatre coins de l’univers. Qui dit divinité dit bras armé, une armée de surhommes divisée en centaines de chapitres, ceux qu'on connait le plus sont les « Ultramarines » dans leurs armures d’un bleu éclatant. L’un de ces chapitres est nommé « Dark Angels », leur symbole est un crâne avec deux ailes et leurs armures sont vert sombre. Chaque chapitre possède bien sûr son histoire et son folklore.

Ensuite, il y a « le warp » une sorte de dimension démoniaque avec divers portails qui donnent dans notre univers. Ces portails dégagent de l’énergie qui corrompt tout ce qui est à sa portée. Et comme vous vous en doutez, il y a des fanatiques du warp et des divinités de cet endroit de folie également appelé « chaos ». Un jour, une gigantesque guerre éclata au sein des factions, appelée « Hérésie d’Horus » et bon nombre d’entre elles succombèrent au chaos. Les Iron Warriors furent choisis pour arrêter Horus mais plutôt que de le combattre, ils le rejoignirent, jurant alors allégeance au Chaos.

Voilà, ça devrait déjà éclairer un peu votre lanterne sur le comment/pourquoi de ce comic. Je vais être franc et avouer que j’ai pris ça purement par curiosité, j’aimais bien le folklore et l”univers Warhammer 40000 même si avec le recul c’est quand même de la super déprime ultra sinistre avec un autocollant SF bien flashy. J’ai joué Tyranides d’ailleurs, aujourd’hui ce serait à refaire je jouerais certainement Nécron et... — « Vas-y on n’est pas la pour ton shoot de nostalgie, on veut ton avis sur la BD, andouille ! »

Ouais, donc comme je disais, pris ça par curiosité, je me demandais ce que pourrait donner un titre qui se déroulerait dans cet univers. Le scénario est très classique même pour du Warhammer, l’intrigue est assez lente et absolument pas subtile. On essaye de nous vendre l’inquisitrice Sabbathiel comme le cerveau de l’espionnage religieux et finalement c’est juste une squatteuse qui attends le bon moment pour prendre des notes. On nous laisse croire que l’enjeu est phénoménal, on ressort le conflit Iron Warriors/Dark Angels mais en raison de l’absence totale de suspense et de subtilité on se retrouve plongés dans un recit d’action qui ne sollicite que 4 neurones pour en comprendre la trame. Niveau dessin je suis étonné parce que le dessinateur est un inconnu total et il s’en tire plus que bien pour le coup. Les connaisseurs de Warhammer 40 000 savent que les figurines fourmillent de détails et les concours de peintures dévoilent souvent des pièces époustouflantes mais dans une BD ça rends pas pareil. Et pourtant le boulot est super bien fait, c’est assez fidèle même si un brin généraliste, les couleurs sont très sombres et il n’y a que les explosions pour colorer un peu la sauce.

Ça se lit sans grand enthousiasme mais c’est pas non plus le navet total donc j’avais pris la suite et je pense que j’en parlerais dans d’autres issues de Kamen Reader. En tant que connaisseur j’ai passé un moment de lecture décent, un néophyte pourra être rebuté par la confusion de certaines scènes et par les détails vastes a l’univers mais c’est moins bordélique qu’un Grant Morrison en plein délire ou d’un Warren Ellis qui se lâche.

NOTE : 🌕🌕🌕🌑🌑

BILAN : Lecture bourrine qui parlera plus aux connaisseurs qu’aux néophytes mais scénario beaucoup trop lourd pour que ce soit vraiment intéressant. Le dessinateur sauve la BD de la catégorie navet par son trait régulier et réminiscent des figurines. RDV dans quelque temps pour parler du tome 2.

#issues #soleil #warhammer40k