Faut qu'on se recycle

Le titre du billet d’aujourd’hui pourrait être un slogan pour cette Journée mondiale du recyclage. Un slogan qui viserait les entreprises qui nous vendent des produits non recyclables. Il faut savoir que la quantité de matières non recyclables va en augmentant. Quant à la matière recyclable, moins de la moitié (47%) arrivait à l’étape du conditionnement”) et du trie en 2021, pour ensuite être recyclée.

#Economie #Environnement #Recyclage

Celles et ceux qui comme moi ont connu l’époque où tout était jeté et se ramassait dans un centre d’enfouissement ou même carrément dans le fond des lacs et rivières, voire même dans les forêts, se diront que 47%, c’est mieux que rien.

Sauf qu’à la même époque, on jetait beaucoup moins et on réparait pas mal plus.

Selon les derniers chiffres du Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs du Québec, il y a beaucoup de pertes dans l’ensemble de ce qu’on consomme.

Les Québécoises et les Québécois produisent en moyenne 25 tonnes de matières résiduelles non dangereuses chaque minute. En dépit des efforts de sensibilisation et des moyens offerts à la population, aux municipalités, aux institutions, aux commerces et aux industries pour réduire leur production de biens et valoriser leurs résidus, une quantité encore trop importante de produits de consommation finissent leur vie dans les lieux d’élimination. (Source)

Le terme matières résiduelles non dangereuses implique qu’il y en a qui sont dangereuses.

En septembre 2023, l’Ordre des juristes du Québec sonnaient l’alarme dans un communiqué, dénonçant le manque d’encadrement des individus responsables de leur mise en œuvre et d'assurer la protection du public.

À propos des matières dangereuses, une des raisons pour laquelle si peu de déchets plastiques sont recyclés (à peine 9% selon l’OCDE), c’est la présence d’additifs chimiques dont plusieurs sont nocifs pour la santé humaine.

Vous souvenez-vous des 3R (réduction à la source, réemploi, recyclage)? On insiste beaucoup sur le dernier R, alors que ce sont les deux autres qui devraient plutôt être mis de l’avant. J’allais oublié le V comme valorisation.

En janvier 2022, le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), constatant une nette augmentation de l’enfouissement de déchets au Québec, recommandait d’adopter des politiques plus ambitieuses de réduction à la source.

Cette recommandation allait dans le sens du mémoire qu’Équiterre avait présenté au BAPE dans le cadre de son enquête sur la gestion et l’élimination des résidus ultimes.

Le problème fondamental, c’est la religion de la croissance dont je parlais dans mon billet du 17 février dernier (La fin de la croissance?).

Comme le souligne le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) de la France dans un article paru justement en cette Journée mondiale du recyclage:

La résolution de la crise mondiale des déchets ne se limite pas au recyclage. C’est l’ensemble du cycle de vie des matières, de leur extraction jusqu’à leur réutilisation, qu’il faut repenser. La recherche, moteur de l’économie circulaire

En somme, c’est l'économie qu’il faut qu’on recycle.


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