Je veux.

Je veux qu’on rie encore, je veux qu’on ait moins chaud aussi. Qu’on oublie qu’on s’est confinés et que ça nous a marqués durablement, à tel point que trois jours entre quatre murs pendant la canicule nous fait replonger si rapidement, à s'en cogner la tête contre le mur.

Je veux qu’on se pose sur les terrasses, et qu’on tape un peu nos verres, et que la condensation dessine cette brume inépuisable sur leur côté. Qu’on rie, qu’on écoute les autres rire.

Je veux encore m’amuser à dire de l’anglais avec un vieil accent snob avant d’avoir complètement perdu l’habitude. Et raconter encore cette anecdote qui me fait sûrement passer pour un paon, du jour où j’ai répondu en espagnol devant deux collègues bilingues qui ne savaient pas que ce n’est pas très difficile au bout de quelques jours de répondre à une question de boulot même quand on débute.

Et aussi, je veux encore faire de la sémiotique en lisant les BD, et le partager avec ceux qui veulent bien encore m’écouter.

Je veux des accolades, et des sourires, et des silences même si ça nous prend. Qu’on ne soit pas mal à l’aise, qu’on profite autant de ce qu’on dit que de ce qu’on ne dit pas.

Je veux partager. Tous ces trucs qu’on aime, on ne les savoure jamais autant qu’à plusieurs.

Je veux. Encore. Je veux encore.