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Le journal de la surveillance

Revue de presse de la semaine du 7 au 12 février

Découvrez le Reader's Digest de la surveillance : une sélection d'articles et de contenus à voir ou écouter en lien avec la surveillance, la vie privée, les libertés numériques et les données personnelles qui ont marqué la semaine. Au programme de cette semaine, des politiques de confidentialité, de la géolocalisation ou encore une cartographie de la surveillance.

Identifier des mauvaises politiques de confidentialité

Un service qui propose une politique de confidentialité, c’est bien. Une politique de confidentialité qui respecte la vie privée et les données personnelles de l’utilisateur, c’est mieux.

Elle doit préciser le type de données qu’une entreprise ou un service collecte et la finalité e cette collecte. Si vous êtes en face des éléments qui suivent, vous êtes probablement face à un service que vous devriez éviter si vous tenez à votre vie privée. Si la politique de confidentialité mentionne que les données sont partagées avec des tiers, assurez-vous que les détails des données auxquelles les tiers ont accès sont précisés ainsi que les modalités d’utilisation de vos données .

Méfiez des formulations et des termes choisis. La confidentialité se mesure à travers des actes et non une circonvolution verbeuse.

L’absence des détails peut aussi attirer votre attention. En effet, un service ou un site qui fait appel à des tiers ne peut faire l’économie des détails. De même si le fournisseur propose un service complexe avec une multitude de services et fonctionnalités, l’absence de détails, il s’agit vraisemblablement d’un service dont vous devriez vous passer.

A l’inverse une politique de confidentialité indigeste de plusieurs pages est un signal d’alerte. Le seul objectif est de vous dissuader de la lire (et de la comprendre) et de vous faire cliquer sur « j’accepte » sans réellement consentir à l’exploitation ultérieure de vos données personnelles. Des paragraphes courts, peu de jargon, des titres pour hiérarchiser le contenu et voire des illustrations sont des éléments à prendre en compte pour que la politique de confidentialité soit compréhensible par le plus grand nombre.

La politique de confidentialité a-t-elle été mise à jour récemment ? Une politique de confidentialité dépassée témoigne d’un manque de considération de la part du service à l’égard e votre vie privée. Si les récentes législations en matière de protection des données personnelles ne sont pas mentionnées, fuyez !

Une politique de confidentialité qui n’indique pas clairement comment exercer vos droits est une mauvaise politique de confidentialité. Le RGPD et la loi informatique & libertés consacrent un certain nombre de droits que vous pouvez utiliser pour protéger vos données personnelles : rectification, suppression, récupération. Une adresse de contact d’un DPO ou équivalent doit être disponible pour pouvoir contacter le service.

Source : MakeUseOf

Géolocalisation

Cette semaine le média The Verge a publié un article qui révèle que le FBI a émis un mandat auprès de Google pour pouvoir récupérer les données e géolocalisation des appareils Android qui étaient à proximité d’un bâtiment de police qui a été attaqué lors d’une manifestation du mouvement Black Lives Metter. Les données de localisation exigées par le FBI concernaient les appareils qui étaient à proximité du bâtiment pendant la manifestation mais aussi avant et après l’attaque. Autrement dit ce mandat du FBI est l’équivalent d’une pêche au chalut pour attraper deux petits poissons. Quelques recommandations en manifestation :
  • ne pas prendre son appareil,
  • Couper le wifi et le bluetooth
  • Passer en mode avion
  • Faire mentir sa géolocalisation avec l’appli Private Location qui détermine une fausse position géographique. Elle est disponible sur F-Droid.
On poursuit sur la géolocalisation et le canton de Lucerne en Suisse qui a présenté un projet particulièrement intrusif. Pour connaître le parcours des écoliers, dans le but de sécuriser le chemin des enfants, le canton envisage de fournir un traqueur GPS. Mais pour rendre l’expérimentation plus acceptable et anodine, le GPS sera planqué dans une peluche que les enfants emporteront. Encore une fois, l’argument de la sécurité est invoqué pour justifier un dispositif de surveillance. Sans compter que ce genre de tests risque d’accoutumer les enfants dès le plus jeune âge à être suivi et surveiller. Ce sera plus difficile une fois adulte de se rendre compte et de s’opposer à l’omniprésence de la surveillance. Source : 20 minutes.

Surveillons les surveillants

Surveillance under surveillance est un projet de cartographie de caméras dans l’espace urbain qui s’appuie sur Open Street Map. Différents modèles de caméras sont recensés (fixes, mobiles, panoramiques, 360°). On s’aperçoit que l’espace urbain est saturé de caméras et est devenu un véritable panoptique. La radio Libre à vous y a consacré un reportage que vous pouvez réécouter en replay à cette adresse.

Souriez, vous êtes filmés

La Chaîne Parlementaire a diffusé cette semaine un documentaire sur le crédit social en Chine. Sous forme d’une mise en abîme de la société de surveillance chinoise, le journaliste Sébastien Le Belzic a filmé le quotidien de sa femme pour mesurer l’impact que représente le crédit social sur son épouse. Black Mirror mais en vrai !

Le documentaire est disponible sur YouTube.

Revue de presse de la semaine du 31 janvier au 5 février

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TV connectée et données personnelles

Ce n'est pas nouveau mais c'est bon de le rappeler : les TV nouvelles générations sont des aspirateurs à données personnelles. Les méthodes pour collecter nos données personnelles sont aussi vicieuses que celles utilisées sur le web quand on navigue de sites en sites à partir de notre navigateur. Un article paru dans Ouest-France explique que le tracking peu se faire à partir d'un pixel caché ou encore que nos données de consommation peuvent être transmises à Netflix...même sans être abonné à la plateforme de streaming. L'appétit des géants ne s'arrête pas là. Cette semaine, nous avons appris que Système U s'associe avec SFR et Orange pour mesurer l'efficacité des publicités des produits du distributeur.

Elle croisera les données d’exposition des opérateurs, soit millions d’abonnés aux box TV qui ont donné leur consentement, à celles des 7,5 millions de clients U.

Limiter la collecte de nos données ?

Les paramètres de l'appareil permettent d'ajuster le niveau de confidentialité. Mais parfois les fabricants imposent un chantage en dégradant la qualité de l'image.

Ne pas utiliser son adresse mail. Puisque les appareils sont connectés, l'utilisation de la TV ou l'accès à certaines fonctionnalités peut nécessiter de se créer un compte. Afin de ne pas mettre ses oeufs dans le même panier, il est possible d'utiliser une adresse mail différente. Mieux encore des services comme Firefox Relay permettent d'utiliser des alias et de limiter l'étendu du tracking. Ainsi, l'expéditeur, ici le fabricant de la TV ou l'éditeur de l'OS de l'appareil, ne sera pas en mesure de vous pister facilement. Les mécanismes de tracking seront désactivés par l'intermédiaire du relay de Firefox.

Utilisez un bloqueur sur votre réseau. A l'aide d'un Raspberry et du logiciel AdGuard, vous pouvez reprendre un peu le contrôle sur vos données pour les appareils connectés à votre routeur. AdGuard bloque les trackers et la publicité en ligne. Ce n'est pas infaillible mais c'est déjà une première étape pour respecter votre vie privée.

Google analytics, bientôt fini ?

Courant janvier, l'autorité de protection des données autrichienne a déclaré que le service d'analyse statistiques de Google n'était pas conforme au RGPD notamment à cause du transfert de données vers les Etats-Unis. Or, depuis l'invalidation du Privacy Shield, le transfert des données outre-Atlantique est beaucoup plus délicat à encadrer juridiquement. Dans la foulée, l'association Interhop a saisi la CNIL pour qu'elle se prononce à son tour sur l'utilisation du service de Google par les entreprises spécialisées dans l'e-santé. Les données de santé relèvent de la catégorie des données dites sensibles, on est en droit d'attendre une protection et un soin particulier à ce genre de données.

En attendant que la CNIL ne se prononce, pour se protéger des sites qui utilisent Google analytics, vous pouvez le bloquer en utilisant des extensions pour votre navigateur : uBlock origin, NoScript ou encore uMatrix vous protégeront des regards indiscrets.

Décidément, les temps sont troubles pour le géant de la publicité et du tracking. On a appris également qu'un tribunal allemand a condamné le propriétaire d'un site web qui avait recours au service de typographie de Google. L'administrateur du site n'hébergeait pas en local une typo et l'appelait depuis les serveurs de Google par l'intermédiaire de Google Fonts. De ce fait, l'adresse IP de l'internaute transite sur les serveurs de Google sans le consentement de l'utilisateur. D'après le juge, cela constitue une infraction au RGPD. Cet épisode confirme que l'utilisation de Google Fonts est problématique pour notre vie privée.

Pour limiter le tracking via Google Fonts, les extensions citées juste avant protègent et bloquent le domaine. Et si vous êtes propriétaire d'un site web, évitez d'utiliser ce service. Il en existe d'autres plus respectueux de la vie privée et conforme au RGPD.

Oubliez le fingerprinting, laissez place à DrawnAppart

Des chercheurs en sécurité informatique ont découvert une nouvelle méthode pour tracker et authentifier de façon unique un appareil par l'intermédiaire du GPU. A partir du processeur de la carte graphique, ils sont parvenus à générer une empreinte unique de l'appareil. Cette méthode, baptisée DrawnAppart, s'apparente à la prise d'empreinte du navigateur qui collecte et croise des informations pour tenter d'isoler les utilisateurs. Pour fonctionner, DrawnAppart s'appuie sur l'API WebGL présente dans le navigateur. Gageons que l'adtech ne s'empare pas de cette méthode pour nous pister en ligne.

Limiter le tracking via DrawnAppart

Les paramètres de Firefox permettent de bloquer la tentative d'empreinte via le GPU en désactivant WebGL. Dans la barre d'adresse saisir about:config (accepter le risque et continuer) puis dans la barre de recherche :

  • privacy.resistFingerprinting : choisir True.
  • webgl.disabled: choisir True

Reconnaissance faciale, en débattre c'est déjà l'accepter ?

La Mission Ecoter France et Territoires numériques ont organisé un débat sur la reconnaissance faciale. Dans un contexte où les expérimentations se multiplient en dehors de tout cadre légal et marqué par la pression des industirels de la technopolice, le débat sur cette technologie de contrôle et de surveillance est indispensable. Bien que l'Union européenne a déjà pris des positions invitant à prendre le temps et d'encadrer l'utilisation de cette technologie, les expérimentations menacent nos libertés.

Au cours du débat, un adjoint de Nice a présenté l'expérimentation que la ville a organisé pendant le carnaval et a vanté les louanges de cette technologie. Le discours de l'élu vise à faire rendre acceptable socialement la reconnaissance faciale quitte à mentir. En effet, il évoque le déploiement de la vidéosurveillance et de son efficacité supposée.

Pour Anthony Borre, premier adjoint au maire de Nice, la ville qui recense pas moins de 3.800 caméras, pas l'ombre d'un doute : à la question de savoir si cette technologie est efficace, la réponse est oui. "Même si les caméras seules ne peuvent pas tout", tempère-t-il. Il cite leur utilité en matière de lutte contre les dépôts sauvages, les incivilités, la lutte contre la délinquance.

Or, de l'aveu même de la gendarmerie, l'efficacité de la vidéosurveillance reste à démontrer dans la résolution des enquêtes.

Revue de presse de la semaine : du 23 au 29 novembre

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Technologie

Apple a réussi au fil ans à se construire une image de protecteur de la vie privée qui se soucie de la confidentialité de ses clients. Si c'est en partie vrai, c'est parce que son modèle économique repose sur la commercialisation de biens matériels qui lui ont permis d'être une entreprise très lucrative et d'atteindre une capitalisation boursière jamais égalée jusqu'à présent. En outre, la firme de Cupertino lance régulièrement des campagnes de communication ventant le respect de la vie privée de l'iPhone “Ce qui se passe sur votre iPhone, reste sur votre iPhone.”

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Revue de presse de la semaine : du 16 au 22 novembre

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Police - Justice

Le ministère de l'Intérieur disposerait d'un logiciel qui est capable de croiser d'afficher des données d'une personne présente sur les réseaux sociaux. A la façon d'un XKeyscore de la NSA, il suffit de taper le nom d'une personne pour faire apparaître des infos sur une cible. Le logiciel est également capable de lire les messages chiffrés de WhatsApp. (Bon ce n'est pas une grande nouvelle que le chiffrement E2E déployé par Zuckerberg est une passoire). Le logiciel serait également capable de géolocaliser la cible par l'intermédiaire de son téléphone.

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Revue de presse de la semaine : du 2 au 8 novembre

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Culture

Nicolas Martin a reçu dans son émission La méthode scientifique Valérie Peugeot et Olivier Ertzscheid pour discuter de la monétisation des données personnelles. En partant de l'exemple de la startup Tadata qui propose aux jeunes de 15 – 25 ans de monétiser leurs données personnelles, les deux invités ont démontré en quoi cette théorie est toxique et démontré en quoi elle contribue à renforcer les inégalités entre les individus :

  • Nous ne sommes pas propriétaires de nos données. Elles sont le fruit d'une interaction sociale qui produit ces données. Si je like un post sur Facebook, c'est une donnée me concernant mais si l'auteur du post n'avait pas publié son commentaire, je n'aurai pas pu liker.
  • Le degré de monétisation des données n'est pas égal selon la CSP à laquelle vous appartenez.
  • La monétisation des données entraîne un déséquilibre dans le rapport des forces qui est au détriment de la personne qui "vend" sa donnée. Un individu en situation de précarité économique sera plus enclin à revendre ses données pour pouvoir survivre. Ce n'est pas anodin si Tadata s'adresse aux jeunes qui font partie de ceux qui sont en situation de précarité.

Source : Monétisation des données : la data aux œufs d’or

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Revue de presse de la semaine : du 26 octobre au 1er novembre

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Sécurité

La Quadrature du net poursuit sa bataille juridique contre la Préfecture de Paris qui continue d'utiliser des drones pendant les manifestations. Bien que l'administration dirigée par le préfet Didier Lallement a déjà été rappelée à l'ordre par le Conseil d'Etat pour avoir utilisé des drones pour contrôler le respect du confinement en l'absence d'un cadre juridique adapté, la Préfecture a récidivé à plusieurs reprises. C'est la raison pour laquelle La Quadrature du Net a déposé un second référé contre l'usage des drones de surveillance.

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Revue de presse de la semaine du 19 au 25 octobre

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Sport

La pandémie de coronavirus a reporté un certain nombre de grands événements comme par exemple les Jeux Olympiques. La ville de Tokyo a été contrainte de reporter à l'année prochaine l'organisation des jeux. Face à la persistance du virus et pour s'assurer de pouvoir maintenir cet événement, le Japon vient d'annoncer qu'il allait recourir à la reconnaissance faciale pour éviter la propagation du virus et identifier d'éventuels clusters. Des dispositifs seront déployés dans les stades ou le village sportif qui analyseront le public et les athlètes pour vérifier s'ils portent leur masque et prendre la température.

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TousAntiCovid : beaucoup de bruit pour presque rien ?

Comme l'avait indiqué Emmanuel Macron, l'application StopTousAntiCovid est sortie aujourd'hui. Cette nouvelle application, qui n'en est pas une car il s'agit d'une évolution de StopCovid est censée être une réponse adaptée à la deuxième vague qui vient (toute référence au Comité Invisible est purement fortuite)

La sens du timing

Tout d'abord, conformément à l'annonce du Président lors de son allocution du mercredi 14 octobre, cette application est destinée à être utilisée quand on sort, quand on va au restaurant ou dans un bar. TousAntiCovid est disponible alors même que les bars sont frappés de fermeture, que 20% de la population française située dans les territoires les plus peuplés est soumise à un couvre-feu et que la liste des territoires en alerte maximale s'apprête à s'allonger d'ici peu. Il y a de quoi s'interroger sur le timing et la pertinence de faire cette annonce alors que la vie sociale entre en hibernation progressivement.

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Revue de presse de la semaine du 12 au 18 octobre

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Littérature

Dictature 2.0, quand la Chine surveille son peuple (et demain le monde)

Sur InternetActu, Hubert Guillaud publie une chronique du livre

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“Ce n'est pas un échec, ça n'a pas marché”.

Le président Emmanuel Macron a annoncé, lors de son interview de mercredi soir, la sortie d'une nouvelle application baptisée Tous Anti-Covid. Cette nouvelle mouture de l'application de contact tracing remplacera sa grande soeur StopCovid. D'après les mots du chef de l'Etat, StopCovid “n'est pas un échec, ça n'a pas fonctionné”. Cette figure de style, propre aux personnalités politiques, dite de la langue de bois est une pirouette digne de Big Brother :

"La guerre, c'est la paix. La liberté, c'est l'esclavage. La connaissance, c'est l'ignorance. La réussite, c'est l'échec."

Orwell vient d'ailleurs d'entrer dans la prestigieuse Pléiade. Coïncidence ? Je ne crois pas.

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