Équateur : la gestion de la pandémie donne lieu à une collecte irraisonnée de données

L'ONG Human Rights Watch alerte sur la gestion de la crise du coronavirus par le gouvernement équatorien. Pour lutter contre l'épidémie, le gouvernement collecte et traite une quantité incroyable de données personnelles sur les patients contaminés ou ceux qui ont été en contact. Le pays a les mains libres pour collecter massivement des données car il n'y a aucune législation pour protéger les données personnelles collectées par le gouvernement.

However, Ecuador does not have legislation to protect the personal data the government collects. A draft bill submitted by President Lenín Moreno to the National Assembly in September 2019 is pending before one of the legislative commissions.

En l'absence de garde-fou, le gouvernement a donc un boulevard pour collecter des informations sous prétexte de lutter contre la propagation du virus. Justement pour y parvenir, le président équatorien a publié un décret le 16 mars autorisant le gouvernement à utiliser des “plateformes de téléphonie mobile et satellite pour surveiller la localisation des personnes placées en quarantaine”. Le lendemain un autre décret a été publié pour autoriser la surveillance de personne suspectées d'avoir le Covid en inspectant le GPS de leur smartphone.

In a virtual news conference on March 17, Interior Minister María Paula Romo said that the decree authorized satellite tracking of people suspected of having Covid-19 to ensure they are complying with isolation requirements. She said that the government’s tracking technology can provide information about where a person is located through using the GPS on their smartphones.

Pour enfoncer le clou, la Cour constitutionnel du pays a déclaré que les décrets et les mesures de surveillance mises en place par le gouvernement étaient conformes à la Constitution. En l'absence d'une loi protégeant la vie privée des citoyens, ce n'est pas très compliqué de parvenir à cette conclusion.

Comme beaucoup de pays, l'Equateur a cédé au solutionnisme technologique en développant une application pour tenter d'endiguer l'épidémie. A l'image du reste de la politique intrusive, l'appli recueille également beaucoup de données sur les individus : nom, prénom, année de naissance, carte nationale d'identité, numéro de téléphone, email, adresse. Elle peut même tracker un utilisateur quand il n'utilise pas l'application. On voit bien que le gouvernement équatorien n'est pas familier du principe de minimisation des données collectées et de la finalité d'un traitement de données.

To use the application, users must provide their name, year of birth, national identity document, phone number, e-mail, and geolocated address. The scope of information required appears to run counter to the principle of data minimization, under which only the data that is necessary and directly related to the stated purpose of the app should be processed and it should not be held or used for other purposes, Human Rights Watch said.

Pour couronner le tout, le ministre de la santé est habilité à modifier à tout moment les conditions générales d'utilisation du service afin de permettre aux autorités d'utiliser les données sans recueillir le consentement des utilisateurs.

Encore un exemple de la stratégie pied dans la porte où un gouvernement s'empare de technologies de contrôle dans un contexte d'urgence. Cette fuite en avant technologie contribue à conditionner la population à être surveillée y compris en dehors des périodes de crise sanitaire. Malgré le recours aux outils numériques, le virus continue à se répandre. Le choix de la surveillance n'est probablement pas celui qui garantit la sécurité d'un pays.

#Covid #ContactTracing


Source : Human Rights Watch