Le gouvernement britannique surveille-t-il les tweets publiés par ses citoyens ?

D'après le Guardian, le gouvernement britannique se serait payer les services de Faculty, une entreprise spécialisée en intelligence artificielle afin de collecter et analyser les tweets publiés par les britanniques pendant la première vague de Covid.

Au-delà des questions de surveillance politique que revêt cette révélation, le choix de l'entreprise fait écho à l'histoire récente du Royaume-Uni. En effet, Faculty aurait des liens avec des conservateurs partisans du Brexit en 2016. On sait comment les réseaux sociaux et en particulier Facebook ont été utilisés pour influencer le vote sur la sortie de l'Union européenne. L'ombre de Cambridge Analytica n'est pas très loin...

Le gouvernement se défend de la moindre surveillance politique et justifie ce partenariat comme étant un moyen d'évaluer la perception de la politique du gouvernement pour gérer la crise liée au coronavirus.

In response to questions about the contract in the House of Lords, the government published an unredacted version of the contract, which describes the company’s work as “topic analysis of social media to understand public perception and emerging issues of concern to HMG arising from the Covid-19 crisis

Pour Big Brother Watch, une ONG qui milite pour la défense des libertés civiles, la question de la surveillance politique ne fait aucun doute :

“Il s’agit en fait d’une surveillance politique de masse alimentée par l’IA, et elle a été effectuée de manière très secrète. Il semble, d’après le contrat, que cette surveillance des réseaux sociaux dure depuis trois mois, et que le machine learning ait été utilisé pendant tout ce temps. Nous ne savons pas quel en est l’impact“.

Comme l'explique le représentant de Big Brother Watch, le recours à Twitter pour mesurer la réaction de la population est surprenant. Le nombre de personnes qui se sont exprimées sur le réseau social n'est pas représentatif de la population britannique. Un Etat autoritaire qui met en place ce genre d'opération, on appelle cela de la surveillance politique. Un pays estampillé démocratie occidentale qui fait ça, on appelle ça une politique publique...

#RéseauxSociaux #Covid


Source : The Guardian / Siècle Digital