Le vélo de Marioupol

La question des ruines est une problématique qui m’intéresse depuis de nombreuses années. Je lis ici ou là des livres et articles sur le sujet mais jamais je n’ai trouvé en quoi cela faisait écho en moi. Je tente d’écrire, en ce moment, une petite synthèse sur le sujet mais je me perds dans trop de détails…

D’ailleurs, c’est au détour de mes recherches que “je suis allé” à Marioupol via GoogleMaps pour voir à quoi ressemblait cette ville. Je suis allé me promener de capture d’écran en capture d’écran autour de l’usine d’Azovstal. Je suis ainsi tombé sur des images prises à 360° par un certain Андрей Чабан.

Ce travail m’a pris du temps pour regarder chacune de ses images, en faire des captures d’écran puis les recadrer. Ce temps passé, avec parfois le sentiment de perdre mon temps, fut comme si j’avais réellement réalisé ce voyage et ces images. Ça m’a rappelé le fait que lorsque je visite une ville, je mets toujours dans mon programme d’aller dans un endroit éloigné, sans intérêt, pour éprouver de l’ennui, sentir le temps qui passe. La surface, même d’une grande ville, est finalement assez peu occupé de lieux emblématiques. Ceux-ci sont dilués dans de grands espaces de lassitude, parfois même de médiocrité, mais où vient se nicher de nombreuses surprises et surtout une bonne part de l’esprit des habitants.

Ainsi, à force de passer du temps avec Андрей Чабан et son vélo posé là, le temps de la photo, j’ai fini par développer une certaine amitié pour lui, comme si nous avions fait la visite ensemble, comme celles que l’on vit souvent en voyage.