Luna – 1. New Moon (Ian McDonald)

New Moon est le premier tome de la trilogie de science-fiction Luna de l’écrivain britannique Ian McDonald. Certains ont qualifié cette trilogie de Games of Thrones dans l’espace, mais personnellement j’aurais plutôt tendance à parler d’un mélange de Dallas et des Sopranos sur la Lune. Le résumé en quatrième de couverture décrit d’ailleurs assez bien l’ambiance :

The Moon wants to kill you.

Maybe it will kill you when the per diem for your allotted food, water, and air runs out, just before you hit paydirt. Maybe it will kill you when you are trapped between the reigning corporations-the Five Dragons-in a foolish gamble against a futuristic feudal society. On the Moon, you must fight for every inch you want to gain. And that is just what Adriana Corta did.

As the leader of the Moon's newest “dragon,” Adriana has wrested control of the Moon's Helium-3 industry from the Mackenzie Metal corporation and fought to earn her family's new status. Now, in the twilight of her life, Adriana finds her corporation-Corta Helio-confronted by the many enemies she made during her meteoric rise. If the Corta family is to survive, Adriana's five children must defend their mother's empire from her many enemies... and each other.

Dans le futur imaginé par Ian McDonald, la Lune est un enfer capitaliste, où tout se négocie et se monnaye : l'eau, l'air, le carbone, le réseau informatique, et même les mariages et les enfants. Cinq familles dominent les affaires lunaires : chacune est à la tête d’une compagnie ayant le monopole sur un secteur essentiel, et elles s’affrontent plus ou moins ouvertement pour le contrôle de la Lune. Au programme : intrigues et coups, bas, y compris au sein de sa propre famille.

Les personnages principaux que l’auteur met en scène sont issus de la famille Corta, la dernière dynastie installée sur la Lune. Ils sont méprisés et traités comme des parvenus par les autres familles. Nous suivons notamment :

Si l’univers imaginé par Ian McDonald est dur et sombre, l’auteur y met en scène des personnages attachants et profondément humains. J’ai bien aimé cet équilibre entre des personnages imparfaits qui se débattent dans un monde dangereux et cruel. Certains personnages peuvent sembler agaçants au début du roman, mais on se surprend ensuite à être terriblement émus par leur destin.

J’ai également beaucoup aimé le voyage très évocateur sur la Lune proposé par l’auteur. On croit totalement à ces cités lunaires et cette surface qui ne pardonne aucune erreur. J’ai notamment adoré l'idée de la résidence souterraine (sous-lunaire ?) de la famille Costa, où l'on continue de creuser et de construire pour accueillir les nouvelles générations. Je dois également saluer la cohérence de la société lunaire imaginée par Ian McDonald, avec sa sexualité très libre, la frontière abolie entre les genres, et les mariages entre personnes de même sexe qui sont monnaie courante, arrangés et négociés comme n'importe quel autre mariage.

Le récit s’articule autour de longs chapitres, donnant chacun la parole à de multiples personnages-points de vue, entrecoupés de chapitres plus courts qui constituent la “confession” d'Adriana au crépuscule de sa vie, relatant son parcours lors des premières années de la colonisation lunaire, jusqu’à la fondation de sa compagnie. Le récit est passionnant du début à la fin, avec une accélération du rythme dans le dernier chapitre, et un final haletant qui donne très envie de lire la suite.

J’ai adoré ce premier volume, c’est de l’excellente science-fiction. Si les deux romans suivants de la trilogie sont du même niveau, cela risque d’être l’un de mes gros coups de coeur de lecture cette année.

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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