Une nuit sans aube (Benoit d’Halluin)

J’avais lu des critiques plutôt élogieuses sur ce premier roman signé Benoit d’Halluin, et je m’étais laissé tenter par la promesse du résumé : Alexis, un jeune français expatrié aux Etats-Unis, est renversé par une voiture sur un pont au nord de New-York et tombe dans le coma ; sa mère Catherine reçoit l’appel de Marc, un ami de son fils pour lui apprend la nouvelle, elle va traverser alors l’Atlantique pour rejoindre son fils, avec cet homme dont elle n’avais jamais entendu parler mais qui semble très bien connaitre son fils.

Le roman propose des courts chapitres qui alternent le récit au présent autour de Catherine et Marc après l’accident d’Alexis et des flash-backs qui racontent l’enfance, l’adolescence puis la vie de jeune adulte d’Alexis d’une part et de Marc d’autre part. Nous suivons ainsi leur rapport très différent à leurs familles respectives, la découverte de leur homosexualité, leurs premiers émois et leurs premiers amours, leurs failles et leur tragédies, puis leur rencontre et le début de leur histoire.

L’intrigue tourne également autour du mystère autour de l’accident d’Alexis, car il apparait dès le premier chapitre qu’Alexis reconnait le conducteur avant d’être percuté par le véhicule. L’auteur multiplie ensuite les fausses pistes pour nous amener à soupçonner successivement tel ou tel personnage. Cela a fini par me sembler un peu artificiel, surtout en constatant que tous les suspects possèdent le même modèle de voiture, celui impliqué dans l’accident. Je dois dire que le suspense autour de l’accident d’Alexis et de l’identité du coupable m’a laissé de marbre, soit parce qu’il était trop artificiel, soit parce que la résolution de ce mystère ne m’intéressait pas plus que cela.

Le reste du récit, autour des histoires respectives d’Alexis et de Marc jusqu’à leur rencontre, puis leur couple, est un peu plus intéressant quoique pas très original, mais surtout desservi par un style d’écriture trop plat à mon goût, et envahi de formulations qui m’ont semblé être des clichés déjà lus et relus. J’ai aussi été gêné par quelques passages où ont sent que l’auteur s’exprime à travers la voix de ses personnages, notamment quand il évoque sa perception du « mode de vie » gay, des rencontres d’un soir, des applications de rencontres, etc. Ce n’est pas inintéressant, ni forcément très éloigné de mes propres réflexions sur le sujet, mais j’ai trouvé que cela tombait un peu comme un cheveu sur le soupe et que cela manquait de naturel dans la façon d’intégrer cela dans le récit.

Globalement, ce roman n’est pas déplaisant à lire, je l’ai lu en deux jours sans avoir à me forcer, mais, pour parler crûment, cela ne vole pas très haut, sur le fond comme sur la forme. Je ne sais jamais si je dois juger un premier roman comme un roman comme les autres ou comme promesse d’autres à venir, pour laisser une chance aux primo-auteurs. Quoi qu’il en soit, qu’on le considère comme un thriller, comme une romance ou comme un récit de couple et de famille, celui-ci est pour moi une petite déception.

Zéro Janvier@zerojanvier@diaspodon.fr

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