Les lois empêchent-elles le crime ?

Re-Education nous propose de répondre à cette question en observant les trois crimes menant au plus d'arrestations aux États-Unis. Vous pouvez voir la vidéo entière, en anglais, sur Internet ; ceci en est un résumé avec parti pris.

Conduite en état d'ivresse

Le délit le plus commun aux États-Unis, c'est qu'on punit les gens qui conduisent sous l'emprise de l'alcool. Résultat : au lieu d'arrêter de boire avant de conduire, les gens font de leur mieux pour ne pas se faire choper. La peur de la punition est le moteur, au lieu d'être une volonté d'amélioration.

Cela affecte essentiellement les minorités, pas parce qu'elles boivent plus mais parce qu'elles sont plus souvent contrôlées. L'autre public le plus touché, ce sont les zones rurales, où il n'y a pas d'alternative (taxi, transports en commun).

Résultat : la loi punit les gens qui sont obligés de conduire, pas les gens qui boivent le plus.

On pourrait réduire largement les cas avec des bonnes infrastructures de transports en commun, mais l'argent sert à payer des policiers, des contrôles et des prisons au lieu d'apporter des alternatives viables.

Possession de drogue

Aux États-Unis, 68% des morts par overdose ont fait une overdose de médicaments sous prescription. Les médecins sont encouragés à vendre ces médicaments par des entreprises pharmaceutiques, qui ont bien plus intérêt à vendre des anti-douleurs, par exemple, qu'à dépenser dans des recherches au long cours pour régler le problème à sa racine.

Soigner coûte de l'argent ; vendre des médicaments en rapporte. Pourquoi une entreprise, visant à faire du profit, voudrait-elle faire de la recherche pour régler les problèmes plutot que de vendre des anti-douleurs ? La santé des gens se retrouve liée à leur compte bancaire... et on se retrouve avec la crise des opioïdes, de gens qui doivent couper la douleur parce qu'on ne les soignera pas correctement.

Les riches, quant à eux, sont bien soignés et n'ont pas autant besoin de cacher des symptômes (on peut mieux se permettre de souffrir quand on peut prendre des congés maladie, par exemple).

Encore une fois, la loi punit alors les minorités et les personnes précaires au lieu de limiter le problème lui-même : l'addiction à des médicaments et drogues pour régler des problèmes de santé que le service public ne soigne pas correctement.

Vol

Le cas le plus commun de vol est le vol de voiture. On en compte 5,2 millions de cas par an aux États-Unis : ce n'est pas pour s'amuser que les gens volent des voitures, c'est surtout par besoin.

Quand on manque d'argent, le vol est le moyen le plus rapide de gagner de quoi s'en sortir très rapidement. Quand on ne peut pas nourrir sa famille, évidemment qu'on va voler ! Le problème du vol serait réglé si on n'avait pas de pauvreté.

Alors, ne suffit-il pas de travailler plus dur ? Ben non : travailler plus, c'est ne pas avoir le temps de dormir, de manger, ça entraîne toute une nouvelle série de problèmes de santé et de vie en général. Donc non seulement on n'a pas besoin de main-d'oeuvre pour la population entière, mais en plus, on expose les personnes qui travaillent le plus dur à plus de problèmes qui nécessiteront plus d'argent... ne ralentissant pas du tout le besoin de voler.

La solution, c'est d'élever tout le monde, économiquement, vers une position où ils peuvent se permettre de vivre confortablement sans avoir à recourir au vol.

Les lois punissent toujours les plus pauvres et les plus précaires. Les crimes sont majoritairement créés par recherche du profit (dans le cas des drogues), par le manque d'accès aux communs (conduite en état d'ivresse) ou par besoin de survie (vol). Il est temps de s'attaquer à leur cause profonde !