Issue #11 : Skreeeeeeee !

[Ricardo Delgado's Age of Reptiles Omnibus]

Delgado le dernier dessinateur C'est mon ami et bien plus encore

Delgado le dernier dinosaure Vient d'un comics jamais lu encore

Venu de la torride et ancienne jungle C'est le plus gentil de tous les dessineux...

Nan j'déconne, Dark Horse n'a pas ramené Denver mais l'âge des reptiles de Ricardo Delgado. Alors rangez vos DVD “Cretaceous Park 6” et asseyez vous avec moi...

Couverture RD AoR Omnibus

Scénario : Ricardo Delgado Dessins : Ricardo Delgado Encrage : Ricardo Delgado Couleurs : James Sinclair / Jim Campbell Lettrage : ( ͡° ͜ʖ ͡°) Editeur : Dark Horse Contenu : Age of Reptiles : Tribal Warfare + The Hunt + The Journey

Plot : C'est l'histoire d'un gang de Deinonychus qui peut pas blairer un T-Rex pour des histoires de bidoche disputée. En fait c'est tout des histoires de bouffe et de territoire et de qui a le plus gros appendice postérieur. Plus de soixante-cinq millions d'années de préparation pour ce que vous vous apprêtez à lire !

deux deinonychus

Mon avis : Alors avant tout, je tiens à préciser que c'est pas un comic-book usuel au sens ou on l'entends. C'est pas du super slip, c'est pas un truc qui va changer votre vision ou votre compréhension du monde, ça ne va pas non plus prendre un parti inédit sur un sujet que vous avez déjà lu depuis 1963.

Non ici, Delgado s'émancipe de ce qu'on connaît que trop bien. Il ne prétends pas inventer quoi que ce soit mais il a un sujet et il le maîtrise vraiment très bien. Ce sujet c'est le story-boarding. Arrêtons nous quelques minutes sur ce mot et regardons ce qu'en dit Wikiped' :

Un storyboard (ou scénarimage), est un document sur papier ou fichier numérique, utilisé au cinéma et en téléfilm, lors de la préproduction afin de planifier les besoins de l'ensemble des plans qui constitueront le film, aussi bien au niveau technique (cadrages, mouvements de caméra, effets spéciaux) qu'au niveau artistique (décors construits, décors virtuels). Sa mise en page ressemble à celle d'une bande dessinée dont chaque vignette représente un plan, décrit parfois en plusieurs dessins. L'ordre proposé est celui du montage final.

D'une part, cette présentation permet d'évaluer avant tournage la lisibilité du récit filmé. D'autre part, elle améliore la circulation des informations entre les membres des équipes de préparation (décors, accessoires, costumes, etc) et celles du tournage. À l'instar du découpage technique, elle constitue un outil de référence.

La création du storyboard est attribuée à Georges Méliès qui suit fidèlement ses indications écrites ou dessinées, car il ne laisse rien au hasard. La forme la plus largement connue aujourd'hui a été développée par Webb Smith chez Walt Disney Animation Studios au début des années 1930.

Dans les années 1950 à 1970, Paul Gordeaux, s'inspire de la pellicule cinématographique en créant la bande dessinée verticale, “Le crime ne paie pas” et “Les Amours célèbres”. De véritable storyboard publié tous les jours à la der' de France-Soir. Ses dessinateurs chargés d'illustrer chaque texte du découpage Jean Ache, Jean Bellus, Henry Blanc, Jean Lenoir, Louis Moles, Jean Effel, Jacques Pecnard, Louis Berings, Sennep, Jacques Grange, Jean Randier, Charles Popineau William Marshall, ou encore Albert Uderzo, et bien d'autres artistes et dessinateurs de grand talent.

Les dessinateurs chargés d'illustrer chaque plan du découpage technique d'un scénario sont les « storyboarders » ou « scénarimagistes »

Bien, maintenant vous commencez à comprendre ? Non seulement Delgado a remonté le temps en employant des dinosaures mais sa bédé est un véritable story-board. Pas de bulles, pas de dialogues. Et c'est ça qui (selon moi) fait sa force. C'est super bien présenté, ça se lit aussi bien pour suivre l'histoire que pour observer sa façon de dessiner.

Cet omnibus contient plusieurs petites séries racontant chacune leur histoire reptilienne et on se prends d'affection pour les créatures, on essaye d'imaginer ce qui se passe dans leur tête, on leur donnerais presque des voix ou des intonations. Les expressions rendent plutôt bien malgré l'absence totale d'onomatopées. Les Dinosaures sont néanmoins dessinés “à l'ancienne” car on sait désormais que certaines especes n'étaient pas aussi écailleuses que le cinéma et les premier essaisde reconstitution nous l'ont montré.

pour les connaisseurs, il y a des Deinonychus (Jurrassic Park vous a menti des raptors de taille humaine ça existe pas mais c'est plus menaçant a prononcer) des Tyrannosaures, des Ptérodactyles, des Tricératops, des Ankylosaures des Ornithomimus et quelques autres espèces plutôt connues, ma préférence va au Carnotaurus de la seconde histoire.

Niveau mise en scène, comme je l'ai déjà dit, il maitrise. Ses cases sont très policées mais ça donne l'agréable impression de voir un excellent documentaire sur les dinosaures en pré-production et on prends plaisir a sauter de case en case, à jongler entre les espèces et a reconnaîtres les individus spécifiques entre eux à la disposition de leur taches sur leur peau.

Les postures et les scènes d'action sont réglées comme du papier millimétrés et on sent que le bonhomme a étudié la physiologie animale avant de pondre son histoire. Beaucoup de dessinateurs savent faire des animaux, peu savent les mettre en valeur dans leurs illustrations. (Même si la référence en la matière pour moi est Mike Mignola qui dessine super bien les animaux au point que j'en viens à espérer une BD 100% animale de sa part un jour, mais je digresse...)

J'ai trouvé que faire le parallèle entre les origines de la BD avec cette presentation en story-board et la préhistoire était vraiment très sympathique, gribouiller des dinosaures c'est cool mais quand c'est aussi bien fait et documenté, c'est exquis. Si vous aimez ce qui touche à l'art brut de la bande dessinée et que vous aimez les terribles reptiles, je ne peux que vous pousser à vous procurer ce titre, vous en aurez pour votre argent. De plus le fait de s'émanciper de sujet bien humains et de préoccupations communes à l'homo sapiens sapiens laisse la liberté au sc”nariste de raconter des histoires mesquines et tragiques à la fois le tout dans un sens de l'illustration aussi bien purement graphique que cinématographique.

un ankylosaure épuisé

NOTE : 🦕🦕🦕🦕🦕

Delgado sait dessiner des dinos et nous le montre dans un story-board d'une grande qualité, maintenant j'aimerais juste que l'industrie du cinéma se penche sur son travail et nous en fasse un superbe film d'animation !

#Issues #DarkHorse