Chronique littéraire 10 (Coelho)
Paulo Coelho – La Voie de l'Archer
Dans une œuvre métaphore filée de la vie, Paulo Coehlo décrit les parties prenantes, les objets, la préparation et les actions pour mener à bien un tir de flèche parfait : esthétique, centré, spirituel, puissant.
Le niveau de lecture est double : un premier niveau d'archerie, et un deuxième niveau plus motivationnel, philosophique, quasi transcendant. La clef est finalement de savoir s'entourer de bonnes personnes, de bons outils et travailler les bonnes habitudes (gestes) afin d'être acteur serein et avisé de sa vie.
(Nota : je recommande la collection Flammarion de poche, les illustrations de Christoph Niemann qui accompagnent le texte sont d'une simplicité remarquable)
“Vous connaissez bien la technique et vous maîtrisez votre instrument, mais pas votre esprit. Vous savez tirer lorsque toutes les conditions sont favorables, mais si vous êtes en terrain périlleux, vous n'arrivez pas à atteindre votre cible. Or l'archer ne choisit pas tout le temps son champ de bataille”
“Poursuivez sur la voie de l'archer, car c'est le parcours de toute une vie. Mais sachez qu'un tir correct et juste est bien différent d'un tir que l'on réalise l'âme en paix”
“Enseigner n'est pas difficile. Je peux le faire en moins d'une heure, le temps de rentrer au village. Ce qui est difficile, c'est de s'entraîner tous les jours, jusqu'à atteindre la précision nécessaire.”
“Mais qu'est-ce qu'un maître ? Je vais te le dire : ce n'est pas celui qui enseigne quelque chose, c'est celui qui incite le disciple à donner le meilleur de lui-même pour qu'il découvre une connaissance déjà présente en lui, au creux de son âme”
“L'élégance est atteinte lorsque tout le superflu a été mis de côté”
“Il existe deux types de tir. Le premier est celui que l'on fait avec précision, mais sans âme. […] Le second tir est celui que l'on fait de toute son âme. Lorsque l'intention de l'archer se transforme pour devenir le vol de la flèche, ses doigts s'ouvrent au bon moment, le son de la corde fait chanter les oiseaux, et le fait de tirer en direction de quelque chose au loin provoque – paradoxalement – un retour sur soi, une rencontre avec soi-même”
“La voie de l'archer est la voie de la joie et de l'enthousiasme, de la perfection et de l'erreur, de la technique et de l'instinct. Mais tu n'apprendras qu'à force de décocher tes flèches.”
“La neige est belle parce qu'elle n'a qu'une couleur, la mer est belle parce qu'elle ressemble à une surface plane – mais l'une comme l'autre dissimulent leur profondeur et savent leurs propres qualités”