Les nuits torrides d’Ichikawa

Donc nous étions en ville samedi soir pour manger des brochettes et boire de la bière dans un petit izakaya qu’on avait remarqué, pas très loin à pied de la maison. On s’installe, il y avait déjà 2 types… évidemment A attire leur regard tout de suite. En plus, elle parle japonais la blonde, puis dans une autre langue avec la Japonaise qui l’accompagne… J’ai déjà expliqué qu’au Japon on n’est pas fort en langues étrangères, alors on est toujours très étonné quand on entend un étranger parler japonais, surtout en plus s’il parle bien. Alors forcément ils commencent à nous poser des questions. Enfin, surtout à A, moi je suis nulle au Japon côté exotisme. Remarquez ça me repose de la France.

Une Française, c’est pas rien pour un mec japonais. Alors on parle on parle, et plus on parle plus les deux commencent à nous draguer carrément, à la japonaise, c’est à dire assez direct, genre on vous trouve jolies, puis sexy, on tourne encore un peu, des silences, on mange, on boit, on lève nos verres réciproquement, A et moi on rigole en français, les mecs s’enhardissent et nous proposent franchement un plan cul à quatre. On commence par faire un peu les vierges effarouchées, puis on se dit on peut pas continuer comme ça à les exciter bêtement, donc on leur dit qu’ils tombent mal parce qu’on est lesbiennes. D’abord ils nous croient pas, puis si. Leur réaction nous a plu : ils ont pris ça à la rigolade, faisant semblant d’être au désespoir d’abord, réclamant au patron des couteaux pour se suicider sur place, et puis du poison, bref le grand jeu kabuki. Finalement ils nous disent que c’est aussi bien, qu’on aurait risqué d’être déçues et eux humiliés parce qu’ils sont pas des grands experts, mais on peut au moins continuer à discuter parce que ça n’empêche pas ? Alors on a parlé de tout et rien, des bêtises, on a ri pas mal, on commençait tous à être un peu badaouet, puis on a décidé de se revoir parce qu’on avait passé un bon moment, et comme entre nous il n’y avait plus d’histoires de sexe, c’était plus libre maintenant. Alors on a échangé nos numéros et nous on est parties voir si, par hasard, la chambre du love hotel était libre ce soir. Elle l’était. La suite je ne vous raconte pas mais on s’est réveillées tard…

Le lendemain on rentre tard à la maison, dans la journée on reçoit un sms de nos copains, ils nous invitent le soir dans un « café européen » pour dîner. Pourquoi pas ? La veille on était en manteaux de pluie, habillées pour la balade dans les bois, pour le dimanche soir on décide de se faire jolies. A, c’est facile pour elle, c’est une déesse, rien que ses yeux on tombe tellement ils sont bleus (faudra que j’en reparle). Moi faut que je fasse gaffe. Vendredi j’ai acheté une robe, je vais la mettre pour ce soir, ce sera la première fois. Une robe noire, très sage, longue à la cheville, en coton plissé, ouverte en largeur sur les épaules avec des petites manches un peu comme un Tshirt mais plus larges. Le truc c’est qu’elle s’ouvre sur un côté, jusque sous le sein, on règle l’ouverture avec des trucs à pression… C’est super, je mets rien dessous, on voit pas ma raie des fesses ! Je l’ai achetée pour que A puisse me peloter en douce en passant sa main par une ouverture, soit en bas soit en haut.. C’est super sexy mais super discret, on ne remarque les ouvertures que dans certains mouvements parce que le tissu n’est pas près du corps. A me dit que ça ressemble à une robe grecque ancienne. On a passé encore une super soirée, nos 2 copains nous ont fait plein de compliments, en fait ce type de relation sans sexe entre hommes et femmes c’est pas très fréquent au Japon mais les hommes aiment bien parce qu’ils ne courent aucun risque. Ça vous épate hein ? Les hommes ici veulent pas se lancer dans des relations amoureuses durables, ils veulent rester au stade de l’adolescence, le sexe amoureux les effraie. Je crois qu’ils craignent le mariage parce que ça coûte très cher, il faut entretenir une épouse qui généralement cesse de travailler au mariage, le poids de la tradition et des habitudes font que les hommes reculent. Le sexe ici c’est souvent la prostitution et les air dolls. Donc nous voilà partis dans une relation sécurisée puisque purement amicale sans arrière-pensée, ils savent que ni l’une ni l’autre ne demanderont à être épousée, nous on se fait deux copains qui vont pas nous faire chier à nous séduire. C’est pas mal non ? En tout cas tout le monde est content comme ça.