JOURNAL 24 avril 2025
Comme je reçois plein de gentils messages à propos de la fermeture du dôjô où j'ai reçu l'enseignement de mon sensei, voici une mise au point :
Je ne veux pas devenir sensei pour des raisons personnelles mais il y a aussi des motifs : pour faire fonctionner un dôjô dans ma discipline il faut d'abord avoir une réputation. Et cette réputation elle vient en se confrontant à d'autres. Le kenjutsu ce n'est pas un sport, en tout cas ce n'est pas comme ça dans mon école. C'est une discipline qui regroupe plusieurs techniques de combat traditionnelles, et quand on combat on le fait en vrai, presque, sauf que on ne se tue pas à la fin. Alors pour moi, ça signifie il faudrait que je combatte d'autres adeptes, et bien sûr les plus forts, les sensei. Je ne dis pas que je gagnerais, mais je pourrais et ils le savent très bien, je suis très rapide, très agile et en plus j'invente, seulement je suis aussi très jeune et surtout je suis une femme. Pour ces hommes se faire battre par une jeune femme c'est une espèce de mort sociale, je les connais, je sais bien que certains ne s'en relèveraient pas, alors ils n'acceptent pas, c'est tout. Mais d'autre part, moi, ces duels à l'infini je n'aime pas du tout et je trouve ça d'une autre époque et con. Donc je ne ferai rien pour acquérir une réputation, je ne ferai rien pour être sensei et je ne m'occuperai pas du dôjô. J'ai envie d'une autre vie. J'ai envie de vivre dans la forêt avec A. loin des rapports de concurrence et de compétition où il faut sans cesse prouver qu'on est la plus forte. Je n'ai pas envie d'être une as du sabre avec un palmarès long comme ça… D'un autre côté les deux camarades de Nara ne sont pas assez forts il faut bien le dire. Voilà. Donc on ferme la maison on arrête tout.