Issue #16 : Crache ton venin
[Spider-Man Hors-Série #28 : La naissance du mal]
Ecoute! Tu es le long, long symbiote Tortueux et vicieux Tu siffles au fond d'un monde creux Qui t'empêche d'oser Prisonnier de cette trop vieille continuité Tes barreaux sont d'acier Et tu peux t'en tirer Doucement onduler Ta prison est en toi Le poison est en toi
Allez crache ton venin, crache ton venin ! Crache ton venin crache ton venin !
Ouais on est d'accord, ça marche pas aussi bien mais l'idée y était, hé. Aujourd'hui c'est du Venom au menu, ouvrez la carte je vais vous faire la suggestion du chef !
Scénario : Zeb Wells Dessins : Angel Medina Encrage : Scott Hanna / Derek Friedolfs Couleurs : Matt Milla / Ian Hannin / Avalon Studios Traduction : Jérome Wicky Lettrage : Christophe Semal Editeurs : Marvel (VO) / Panini Comics (VF)
PLOT : Le jeune Eddie Brock est un petit malin. Il sait mentir et tricher pour se faire mousser. Mais tricher n'est jamais sans conséquences. De sa plus jeune enfance jusqu'au début de sa carrière de journaliste, il triche et affabule. Tant pis pour les conséquences gênantes qui suivent. Mais malgré tout il reste impopulaire et son journalisme ne vaut pas grand chose. Jusqu'au jour ou Jean DeWolffe est assassinée. Dans le courrier du journal qu'on lui donne à trier, le jeune homme découvre un message d'un personnage nommé “Le Rédempteur”. Ce dernier affirme être le tueur de la policière. Eddie Brock devient alors son correspondant exclusif pour le journal et sous couvert du premier amendement, relate l'histoire de ce personnage a travers les pages du journal. Brock monte en grade, il est le journaliste dont tout le monde parle. Il finit même par rencontrer “le Rédempteur” dans une église et ce dernier lui confie qu'il s'appelle Emil Gregg. Quelques jours plus tard, dans un article choc Eddie dévoile alors le nom du tueur au grand public.
Seulement petit problème, Spider-Man s'en est mêlé et a découvert qu'un sergent de Police nommé Stan Carter, était le vrai “Rédempteur”. Emil Gregg n'était qu'un suiveur, et ça, c'est catastrophique. Eddie tombe alors en disgrâce, se fait renvoyer du journal et sa vie personnelle devient un echec cuisant. A bout de nerfs, il décide de se rendre à l'église pour se suicider. Lorsqu'il exauce sa dernière prière, une substance noire et vivante s'écoule du plafond et le transforme radicalement...
MON AVIS : La suite vous la connaissez, pétri de haine pour Spider-Man, Eddie Brock se retrouve affublé d'un symbiote extra-terrestre qui se nourrit de sa haine pour le monte-en-l'air et devient le super vilain connu sous le nom de Venom.
“Mais pourquoi tu parle pas de la vraie origin story ? C'est pas Zeb Wells qui l'a inventée !!!“
Tu as raison cher lecteur critique, mais ne t'énèrve pas. Je sais bien que David Michelinie et Todd Mc Farlane ont crée ce personnage très connu de l'univers de Spider-Man, mais en l'occurence il s'agit d'un leger retcon et d'une back-story sur Eddie Brock qui vient étoffer le journaliste au delà d'un simple “ouin j'aime pas spidey”.
L'ouvrage est en plus une saga très complète qui peut se lire pour n'importe quel nouveau-venu et c'est pour moi la version definitive de l'origine de Venom. Je ne renie pas l'équipe créative derrière la création du personnage à la fin des années 80, mais ce récit fait écho à quelques années de continuité et reprends des éléments et des bases solides pour établir une origine définitive à Venom. De plus ça retrace non seulement l'enfance de Brock mais ça va jusqu'au dénouement du premier combat entre Spider-Man et Venom sans négliger des éléments tels que la crainte de Mary-Jane a l'encontre du costume noir, la vulnérabilité au son et la base de l'antagonisme entre les deux personnages.
Eddie Brock est moins uni-dimensionnel mais reste un individu un peu trop retors à mon goût. C'est pas plus mal non plus, si ça avait juste été un perso sans reel conflit contre le monte-en-l'air il serait devenu un énième adversaire dans la gallerie de très nombreux vilains de second, voir troisième rang et oublié après une semaine ou deux.
Venom s'est imposé dans le temps comme l'un des adversaires les plus coriaces de Spider-Man, bien plus fort physiquement que le héros, ce dernier n'a que son agilité, sa ruse et son expérience pour mettre à mal son ennemi de longue date. Ils se sont souvent battus et ont même fait parfois alliance lorsque c'était nécéssaire. Au fil des parutions, Venom est presque devenu un opposé polaire à Spidey. Une sorte de Spider-Man sauvage et brutal qui n'obéit qu'a sa propre morale tordue.
C'est pour moi un bon méchant qui a une base solide et que Wells et Medina ont remis au goût du jour avec efficacité dans une saga plutôt mémorable. Et pour cause le trait musculeux et élancé d'Angel Medina change Venom en une créature tantôt tout en fils et tentacules puis la case d'après c'est un mur de muscles aux crocs démesurés qui se dresse. Certains diront que ce genre de graphisme est too much mais pour ce cas précis je pense qu'il n'aurait pas pu y avoir meilleur choix au dessin. De plus Medina ne bosse pas à l'aveugle car il a fait ses armes dans le comic-book “Spawn” scénarisé par... Todd Mc Farlane. La boucle est subtilement bouclée et pour moi c'est vraiment bien comme ça.
Zeb Wells n'en est pas non plus à son coup d'essai, il a scénarisé pas mal de mini-séries avec Venom comme personnage principal donc le choix artistique est pour moi intelligemment fait et au moment de tourner la dernière page, j'ai passé un excellent moment.
La mini-série n'est pas dépourvue de défauts et la jeunesse d'Eddie Brock n'est pas terrible et rends le héros plus minable qu'il ne l'est réellement, c'est dommage mais le reste est tellement bon pour moi que j'en oublie ce défaut. Et comme je l'ai déjà dit ça reste une base solide pour toute personne qui souhaite découvrir Venom via une origin-story. Le dessin est peut-être particulier mais c'est ce qui fait le charme et la qualité de ce combo équipe créative/personnage. En plus la série actuelle y fait un discret clin d'oeil donc c'est pas comme si ça avait été oublié depuis le temps !
NOTE : 🌕🌕🌕🌕🌗
BILAN : Une bonne mini-série, une bonne équipe créative, un bon personnage, une histoire sympa malgré ses petits défauts et l'histoire de Venom étoffée, c'est du tout bon ! Si vous êtes curieux, je vous la recommande vivement !
