sousveillance

Vidéoprotection

Régie des transports marseillais : extension du domaine de l'écoute

La régie de transports en commun de la cité phocéenne souhaite diversifier son dispositif de vidéoprotection. Actuellement équipés de caméras, la régie souhaite adjoindre l'ajout de micros dans les bus pour pouvoir comprendre ce qui s'est passé en cas d'incident. C'est bien évidemment l'argument de la sécurité des voyageurs et des conducteurs qui est mise en avant. Et cela semble difficile de vouloir être contre la sécurité des personnes.

Cependant, le recours à des micros pour essayer de savoir ce qui a pu être dit en cas d'agressions, dans des affaires de frottements ou d'attouchements témoigne de l'impuissance des dispositifs de vidéoprotection

On peut entendre les cris, de type insultes ou menaces », ce qui peut, dans certains cas, apporter un élément de preuve, notamment « dans les affaires d’attouchements ou de frottements qui ont souvent lieu quand la densité de clients est importante. Le geste de l’agresseur est parfois difficile à repérer à l’écran. Dans ce cas, un cri de la victime peut nous permettre d’identifier l’auteur »

Autrement dit, cet enregistrement pourrait servir de preuve et d'identification d'individus mais n'aura pas protégé la victime potentielle puisque le délit aura été commis. Les enquêteurs se serviraient juste de l'enregistrement dans le cadre de l'enquête. C'est donc un dispositif de vidéoprotection qui ne protège pas. En outre, la preuve de l'inefficacité du dispositif est apportée par l'adjoint au directeur de la sûreté qui explique :

« Notre orientation n’est pas de mettre des micros partout. Il est exceptionnel qu’ils nous apportent quelque chose, car ils n’ont pas une grande portée, et les rames sont bruyantes. En milieu de rame, aucune chance qu’on vous entende, par exemple ».

Ce genre de mesures contribuent à diffuser un pseudo sentiment de sécurité et participe à habituer les individus à être entourés d'objets capables de capter leur image, leur voix et d'autres attributs qui peuvent les caractériser. Enfin, une fois de plus, une entreprise profite de la zone grise législative pour étendre des dispositifs de surveillance et influence le débat en prônant l'argument de la sécurité au détriment des droits et des libertés des individus.

#Vidéoprotection


Source : La Gazette des communes