Un blog fusible

pour couper le cirque cuit

demain

à la petite souris

à quoi s'attendre aujourd'hui tendredi ? ce soir s'étendre et attendre demain ce tendre demain espoir si longtemps caressé

ces jours et ces nuits où le désir n'a jamais cessé dans un cœur délaissé retrouveront deux mains en étreintes et baisers

folie furieuse de l'élan si longtemps retenu

demain retrouver le gué caché secret de l'amour jamais perdu

pétales de rose flottant sur le bassin glacé de la fontaine

mémoires de la lumière elles se souviennent des couleurs du ciel que l'eau sombre efface

 

 

#photo © Gilles Le Corre #poésie

venue des collines accablées une pluie amère descend sur le village et peut-être sa maigre rivière

les maisons sont des spectres qui tiennent les arbres en respect

on entend parfois un chien et le chant de la débroussailleuse

dans le soir apaisé s'égouttera bientôt la nuit profonde nuit qui efface les traces en plein cœur d'un sommeil sans écueils

Photo par Gilles Le Corre « The neighbouring hamlet on its hillock » 2021-June D300S-0225BW By courtesy © Gilles Le Corre & ADAGP 2021

#photo #poésie

Le ciel ce soir s'est arrêté et deux nuages immobiles attendent suspendus que la nuit les emporte

“Whispy Clouds in Charlotte's evening sky” par ballancio, licence CC BY 2.0

#photo #poésie

l'énorme échine de la colline se hérisse sous la caresse de la brume insidieuse


Photo par Gilles Le Corre “Gloomy morning in the mountains” D300-4302BW 2021 July By courtesy © Gilles Le Corre & ADAGP 2021

#photo #poésie

Pour une poésie fissile

Que la langue qui s’ankylose maintenant ose l’inouï l’infect l’inavouable et l’incongru
pas le sucrose mais la surprise de courant nu vif pointu qui court-circuite en paroles crues les discours curare Que viennent les flux sans fusibles !

Râler droit au cœur

Laisser râler sa colère ajouter des plaintes aux pierres et changer sa méduse en gelée tremblante et morte dans la flaque Hoquets haut-le-cœur
vomir sa douleur et sa rage sur tous les soleils trompeurs et courir vers le soir

Intempéries, un temps pour rire

la pluie me plaît le vent me va et n’ai pas peur que le tonnerre me gronde viennent les nuits fracassées dans le noir déchiré de grands traits de lumière que les torrents débordés à gros bouillons écumeux emportent loin les branches des arbres qui s’ennuient vers la fin du dimanche et le morne lundi

tranquille dans le fracas de l'orage La ligne des collines hausse les épaules


les arbres ne se mettent pas en travers de notre chemin leurs troncs au contraire s'élancent pour nous guider vers le ciel

photo par Guillemette Silvand


pauvre nuit sur terre nappe inégale déchirée de lumières crevée de milliards de veilleuses

on dirait bien que personne n'ose préférer tes profondes ténèbres

pauvre nuit sur terre trouée de blessures viens noyer nos vies blêmes dans tes vastes bras obscurs