Grégory Roose

Journal

L'intelligence artificielle est avant tout la mécanisation de l'intelligence humaine. Si elle ne sonnera pas le glas de notre créativité, elle pourrait paradoxalement nous pousser à retrouver notre essence humaine. Mais elle menace surtout de fissurer nos sociétés en trois castes distinctes : les oisifs dépendants, les travailleurs dépendants et les oisifs dominants.

L'intelligence artificielle n'est rien d'autre que la mécanisation de l'intelligence humaine. Elle ne la remplacera pas. Chaque activité humaine qui a été mécanisée à son pendant « artisanal » et l'homme préférera toujours ce qui a été fait de sa main plutôt que par une machine :

- A l'agriculture mécanisée répond l'agriculture biologique ;

- A l'industrie mécanisée répond l'artisanat ;

- A la cuisine mécanisée répond le « fait maison » ;

- Aux déplacements mécanisés répondent les déplacements « doux ».

Internet et le livre numérique ont-il tué le livre papier ? Non. 90% des revenus des éditeurs est constitué de l'édition papier. Le synthétiseur a-t-il remplacé les musiciens et tous les instruments qu'il imite ? Non. L'IA va détruire des emplois, mais en créera d’autres. Paradoxalement, l'IA pourrait ainsi nous rendre plus humains en nous permettant de nous concentrer sur le relationnel, l’émotionnel et l’artisanal, laissant les machines faire le reste (tant qu'elles demeurent sous notre contrôle), en créant de nouveaux métiers ou en en valorisant d'autres :

- supervision et maintenance des systèmes d'IA : Des ingénieurs en IA, des éthiciens de l'IA, des auditeurs d'algorithmes ;

- créativité et innovation : des artistes, des designers, des chercheurs, des entrepreneurs, dont le travail sera augmenté par l'IA plutôt que remplacé ;

-métiers de l'artisanat : tout ce qui est fait par la main de l'homme, de la gastronomie à la restauration d'objets anciens ;

- métiers relationnels et émotionnels : les soins aux personnes âgées, l'éducation personnalisée, la psychothérapie, les métiers de l'artisanat ou de la gastronomie, où la dimension humaine est irremplaçable ;

-compétences hybrides : des rôles qui combinent une expertise humaine avec la capacité à interagir et à tirer parti des systèmes d'IA ;

-etc.

L’avènement de trois castes

Pour autant, c'est la structure de notre société qui risque d'être bouleversée avec l'avènement de trois castes distinctes, dont on perçoit déjà l'existence :

LES OISIFS DÉPENDANTS (70% de la population)

LES TRAVAILLEURS DÉPENDANTS (25% de la population)

LES OISIFS DOMINANTS (5% de la population)

La caste des oisifs dépendants sera majoritaire. Elle correspondra à la population la plus nombreuse, dont le travail aura été largement automatisé par la machine puis par l'IA. Comme c’est déjà allègrement le cas aujourd’hui avec la dépendance aux aides sociales, cette caste dépendra majoritairement de revenus publics (potentiellement un revenu universel ou d'autres formes d'assistance). Le mode de vie de cette population à l’oisiveté forcée, sera accès sur la mise sous tutelle sociale, personnelle, culturelle, professionnelle et émotionnelle. Leur oisiveté sera contrôlée par l’accès massif et l’incitation permanente au divertissement passif (médias virtuels, jeux, réseaux sociaux) pour maintenir le calme et la conformité tout en leur donnant l’illusion d’une utilité ou d’une vie sociale. Dans un tel système, cette caste dépendante constituera un risque pour la structure de notre société démocratique. En effet, une population majoritaire et financièrement dépendante de l'État devient extrêmement vulnérable au chantage politique. Cette majorité est votante, elle est au cœur du système démocratique. Les dirigeants pourraient donc menacer de couper ou de réduire les aides si cette majorité oisive ne se conforme pas à leurs volonté et décisions. Cela maintiendrait une démocratie de façade, où la liberté de choix et d'expression apparentes serait gravement compromise par la peur de la précarité. L'absence de participation active et significative à la vie économique pourrait aussi éroder le sentiment de citoyenneté et de responsabilité, sans pour autant donner à cette caste endormie de contre-pouvoir.

La caste des travailleurs dépendants sera une caste intermédiaire. Ses membres seront, en quelque sorte, les opérateurs du Système. Cette catégorie de la population regroupera ceux qui effectuent les tâches que l'IA ne peut pas encore faire efficacement, ou qui requièrent une supervision humaine, des compétences interpersonnelles spécifiques, ou un travail physique qu’il n'est pas rentable d’automatiser. Elle comprendra également tous les artisans du bonheur de la caste supérieur (métiers de bouche, du loisir, des voyages, etc.). Les membres de cette caste seront les « employés » du système, réalisant le « sale boulot » ou les taches de liaison, d'entretien, de surveillance des IA, et les services personnels pour la caste supérieure. Néanmoins, leur situation sera meilleure que celle de la caste des oisifs dépendants à plusieurs titres, mais leur niveau de vie amélioré resterait précaire et leur emploi peu sécurisé. Par ailleurs, la peur de (re)tomber dans la caste inférieure serait un puissant levier de contrôle pour la caste dominante. Cela les rendrait très malléables et peu enclins à la contestation, car toute rébellion pourrait signifier la perte de leur statut précaire et la dépendance totale aux aides publiques. Par conséquent, cette caste manipulée pourrait être sujette à une profonde frustration, car elle serait constamment sous la pression d'une performance irréprochable tout en étant consciente de son statut subalterne et de la menace constante de l'automatisation de son propre emploi.

Enfin, la caste des oisifs dominants aura deux caractéristiques principales : ses membres seront les maîtres de l’IA et de la richesse. Ce sera une élite restreinte qui possédera et contrôlera les infrastructures de l'IA, les algorithmes, les capitaux et les ressources. Son accès sera très limité, fonctionnant comme une forme de noblesse à l’entrisme hyper développé. Néanmoins, pour maintenir l’espoir d’une meilleure situation sociale aux membres des castes inférieur et garantir ainsi la pérennité et la sécurité de la caste dominante, des voies d’accès à cette élite existeront et la promotion autour de cet espoir de vie meilleure servira de leitmotiv sur la caste inférieure, pour en maintenir l’ordre et la productivité. Cette caste aurait accès à toutes les avancées technologiques pour son propre bénéfice : longévité accrue (grâce à des soins médicaux personnalisés et des technologies d'augmentation), éducation d'élite, loisirs luxueux, et un pouvoir politique et économique quasi absolu. Leur « travail » se limiterait à des prises de décision, aidés en cela par des membres de la caste inférieure, serait de la haute stratégie, de la gouvernance, de la recherche fondamentale, de la vision long-terme, ou de la gestion de leurs immenses fortunes. Il n'y aurait aucune pénibilité ou contrainte, seulement la « charge » du pouvoir. Le risque majeur pour la société serait une déconnexion totale avec la réalité des deux autres castes, conduisant à des décisions potentiellement tyranniques ou à une indifférence face aux souffrances de la majorité.

En réalité, l’observateur attentif constatera que ces trois castes existent déjà. L’avènement de l’IA ne fera qu’exacerber et accélérer leurs distinction, fonctionnement et institutionnalisation.

#Journal, par Grégory Roose

En septembre 2022, j’ai eu l’idée d’une fondation pour poser les bases de la Nouvelle France. Je publie ici dans le texte que j’avais publié sur mon ancien site internet. A l’époque, la proposition avait suscité assez d’intérêt, au point que j’ai été contacté par l’équipe d’un célèbre mécène milliardaire pour envisager la création (financée) de NOVA GALLIA. Je n’ai pas donné suite pour des raisons familiales, mais ce projet reste nécessaire et je ne désespère pas qu’il voit le jour. J’ai apporté au texte ci-dessous quelques modifications et ajouts pour le rendre plus percutant, plus efficace.


Imaginez. Une partie des 11 millions de Français qui ont voté pour un candidat patriote à l’élection présidentielle de 2022 acceptent de financer une fondation, que je nommerai NOVA GALLIA, destinée à nous protéger de notre remplacement, de notre disparition et surtout à construire la Nouvelle France.

Saviez-vous que le Coran exige des musulmans une forme d’impôt, le Zakât Al Maal, équivalent à 2,5% de leur revenu annuel si celui-ci dépasse la valeur de 85 grammes d’or (environ 7.500 euros) ? C’est le troisième pilier de l’islam. Autant dire que de nombreux musulmans sont assujettis à cette forme d’aumône. A quoi sert cet argent ? La Zakât Al Maal est destinée à des bénéficiaires précis, définis dans le Coran (Sourate 9, verset 60), regroupés en huit catégories :

  • les pauvres ;
  • les nécessiteux ;
  • ceux qui collectent et distribuent la zakât (nous y reviendrons) ;
  • les nouveaux convertis ou sympathisants à l’Islam ;
  • l’affranchissement des esclaves ;
  • les endettés ;
  • les causes d’Allah (comme le Jihad) ;
  • les voyageurs en détresse.

En pratique, son utilisation varie selon les contextes, mais en Occident, une très grande partie de cet argent est aujourd’hui récolté par des ONG islamiques comme le Secours Islamique France (SIF), Human Appeal, Karama Solidarity ou Ummah Charity.

Ces ONG utilise le Zakât pour des projets de développement communautaires bénéficiant à la communauté des croyants. Mais le plus important est que ces ONG appuient leur mission humanitaire par leur conformité aux principes de la charia. Cet argent sert en premier lieu à protéger et développer leur communauté.

En Europe, notre manque de solidarité ethnico-religieuse causera notre perte. Nous devons jouer à armes égales si nous voulons avoir voix au chapitre des siècles prochains.

IPR : l’Impôt Pour la Reconquête

En Europe, notre manque de solidarité ethnico-religieuse causera notre perte. Nous devons jouer à armes égales si nous voulons avoir voix au chapitre des siècles prochains. Alors imaginez. Imaginez un financement communautaire presque indolore qui représenterait 0,5 % du revenu mensuel net (défiscalisable à hauteur de 66% pour le donateur), soit deux à trois euros par mois pour quelqu’un qui touche le SMIC. Cet forme d’impôt volontaire et communautaire pourrait s’appeler l’impôt pour la reconquête (IPR) et pourrait être versé par les Français de France et de l’Étranger. Si 10 % de ces électeurs se mobilisaient, cela fournirait à la fondation au minimum 80 millions d’euros de budget pour sa première année de fonctionnement. A titre de comparaison, le budget de la fondation de Georges Soros, Open Society, dont l’objet clairement identifié est de détruire les fondements traditionnels des sociétés européennes en finançant notamment le wokisme, le progressisme, le communautarisme allogène et l’immigration en Europe, était de 93 millions d’euros en 2020. Imaginez donc la force de frappe d’une telle fondation ! Nous jouerions quasiment à armes égales.

Concrètement, la fondation NOVA GALLIA aurait plusieurs missions sur le court, moyen et long terme. En voici quelques exemples:

  • coups d’éclat médiatiques pour sensibiliser l’opinion sur des actualités camouflées ou dénigrées par les grands médias ;
  • actions juridiques pour défendre les victimes des mesures réduisant notre liberté d’expression et d’action;
  • soutien financier, juridique et moral aux victimes directes ou indirectes de “déséquilibrisme” ;
  • valorisation de la recherche autochtone et diffusion de ses travaux à travers le monde
  • sublimer l’héritage autochtone par tous les moyens et dans tous les domaines (histoire, science, culture, tradition, art, etc.)
  • perpétuer cet héritage par le renouvellement du savoir-faire, en encourageant les inventions et en favorisant les innovations,
  • réunions publiques, présence physique et soutien financier partout où des moyens sont nécessaires pour se défendre contres les actions visant à réduire la présence et l’existence du peuple autochtone ;
  • valorisation et financement du communautarisme autochtone : repeuplement de nos villages par le peuple autochtone, essentiellement, et assimilé, marginalement.
  • promotion de la natalité auprès du peuple autochtone ;
  • promotion d’une nouvelle forme de gouvernement collectif par la monarchie constitutionnelle ;
  • promotion de la spiritualité occidentale (chrétienté, paganisme, etc.)
  • financer la création d’écoles primaires, secondaires et supérieures sous contrat permettant de dispenser un enseignement de qualité, sain, non-politisé, basé sur l’apprentissage des matières essentielles ;
  • financer toute action, associative, entrepreneuriale, politique ou individuelle, permettant de lutter contre les Grand et Petit Remplacements ;
  • action de lobbying auprès des personnalités médiatiques et politiques afin qu’elles prennent positions, alertent et s’engagent contre les menaces qui pèsent sur le peuple autochtone ;
  • publication de livres pédagogiques, manuels scolaires de grande qualité et purgés de toute l’idéologie progressiste ;
  • production de films mettant en valeur notre culture et nos traditions, purgé de toute idéologie woke, immigrationniste, LGBTiste, etc.
  • valorisation de l’art et de l’artisanat de qualité, enraciné et traditionnel ;
  • etc.

Imaginez. Cette fondation pourrait employer des salariés dans divers domaines de compétence (médias, publicité, édition, réalisation, juridique, sécurité, accompagnement de projet, santé, recherche et développement, innovation, communautarisme, économie, finances, etc.), des responsables et équipes provinciales pour agir au plus près du terrain et confierait une partie de ses fonds propre à son équipe de traders chargée de les faire fructifier sur les marchés financiers (CFD, Forex, Crypto actifs, etc.). Nous devons utiliser les mêmes armes que nos adversaires. Nous devons même faire mieux. Sans argent, nous perdrons le combat culturel et civilisationnel. Les Français, les Européens et plus largement, les Blancs (puisque nous vivons dans un monde qui nous est assez hostile où nous en sommes venus à nous identifier par notre couleur de peau, par obligation et par distinction) effectuent chaque année plusieurs dizaines milliards d’euros de dons à des associations. Pourtant, depuis une dizaine d’années, c’est surtout à l’émergence des fondations et fonds de dotations auquel on assiste. Il faut donc songer sérieusement à s’organiser de la sorte, car nos adversaires idéologiques mènent déjà cette bataille d’influence.

Ce n’est pas seulement la France qui a changé. Ce sont les Français.

Mais ne nous méprenons pas. La France que nous avons aimée et connue est morte. Notre dernier souvenir collectif d’une France heureuse date des années 1950 voire 1960. Toutes les France d’avant, celles qui appartiennent à chaque génération, ne reviendront pas. L’homme né sous l’ancien régime et mort sous Louis Philippe pouvait affirmer qu’il ne reconnaissait plus “sa” France. L’homme né en 1890 et mort en 1970 aura connu deux guerres atroces, des révolutions économique, industrielles et culturelles qui lui autorisaient la même réflexion. Les gens nés après 1970 se distinguent de leurs aïeux en ce qu’ils voient leur monde changer, à une différence près et celle-ci est notable : ce n’est pas seulement la France qui a changé. Ce sont les Français.

Nous devons donc, à notre tour, faire le deuil des France d’avant. Ces France sont morte, mais nous pouvons en faire naître d’autres sur les bases saines que nous ont léguées nos aïeux. Il n’y a pas de France sans Français. Nous devons donc nous unir, nous reconnaitre, nous entraider, nous reproduire. Ces France sont mortes, mais nous sommes les héritiers de son histoire, de sa langue, de sa culture, de ses traditions, nous sommes les gardiens de son patrimoine, de ses paysages, de son art de vivre. Ces France sont mortes, mais nous sommes héritiers de son peuple qui existe toujours, en nombre. Il ne tient qu’à nous de faire revivre la France telle une Nouvelle France (en latin : Nova Francia ou Nova Gallia) dans son berceau ethnique, géographique et historique.

Pour que vive la Nouvelle France, nous devons créer la Fondation Nova Gallia.

MAIS SANS ATTENDRE que Nova Gallia existe, vous pouvez dès aujourd’hui payer votre IPR aux associations, organismes et individus qui s’organisent déjà pour constuire la Nouvelle France. Ils sont déjà nombreux, vous en connaissez déjà. Associations culturelles, librairie identitaire, a

#Journal, par Grégory Roose

J'ai fait un rêve. À force de travail et de privations, je gagnais mon indépendance financière. Avec le temps, je dégageais des revenus suffisants pour les investir dans des affaires et l'immobilier, au point qu'ils m'apportaient des revenus passifs me garantissant une liberté financière totale. Puis, je fondais Nova Gallia, un autre vieux rêve**,** pour venir en aide aux miens, à ceux qui subissent les iniquités de la justice, du système dans son ensemble, et d'une situation économique, ethnique et sociale devenu invivable. Je faisais des dons aux associations qui rénovent des calvaires, des statues, du patrimoine vernaculaire, aux gens qui s'investissent pour valoriser nos traditions, notre culture oubliée, notre patrimoine culinaire. Aux associations et aux groupes qui faisaient du communautarisme l'ultime moyen de nous préserver contre le mélangisme forcené que nos dirigeants nous infligent. Je créais un journal local et, pour faire ma part du travail chez moi, je mettais en œuvre toutes les propositions de mon livre Bouger Digne pour faire de mon lieu de vie un petit paradis sur terre. Enfin, j'ouvrais une école de formation gratuite, mais très sélective, pour permettre à d'autres de gagner leur liberté financière, mais pour faire autre chose de leur argent que des vidéos idiotes à Dubaï. Je leur donnerai les clés pour mener à leur tour un projet participant à la construction de la France de demain.

Un jour, peut-être, ce rêve se réalisera-t-il. J’y travaille. Chaque jour.

#Journal, par Grégory Roose

J’écris souvent des petites nouvelles ou des textes courts que je publie sur les réseaux sociaux ou conserve secrètement dans un carnet. Souvent en prose, plus rarement en rime. En tant qu’auteur, j’aime évidemment être lu et recevoir les commentaires, fussent-ils désagréables à lire, de la part de mes lecteurs. Mais voici un moment que je recherche à transformer certains de mes textes en parole, en musique, voire d’écrire clairement à cette fin : écrire des chansons sans savoir qui les écoutera.

Mon premier exercice du genre aura été de proposer le texte d’une chanson à Erga pour son premier album, âge d’or. Son titre : nouveau sillons. Je dois dire que l’expérience a été enrichissante même si nous n’avons pas pu échanger autant que je l’aurais souhaité sur le choix du texte final qui ne ressemblait plus vraiment à ce que j’avais proposé. Pour autant, je remercie la talentueuse chanteuse de sa confiance qui m’a donné envie de reproduire l’exercice. Pour moi et pour d’autres. Tiens, cela me donne l’idée de vous faire lire le texte intégral de la chanson proposée à Erga, dont elle s’est inspirée pour personnaliser sa chanson “Nouveaux sillons” de l’album âge d’or. J’ai appelé ce texte Jusque dans nos bras. Erga ayant déjà composé une maquette sonore et le premier couplet, je m’en étais inspiré pour écrire la suite.


*Couplet II* 

Je regarde Paris brûler, prête à mourir sur scène 

Noyée sous le poids du monde 

Pendant que s’écoule la Seine 

Enfant de la patrie, regarde autour de toi et tu verras 

Le passé s’effacer et l’avenir glisser entre tes doigts 

Jusque dans nos villages, l’armée des ombres s’implante en silence 

Former ses bataillons, mais c’est une chance pour la France  

*Refrain* 

Viens avec moi, dans la lumière 

Franchis tes barrières et rejoins la rivière 

De nos espoirs solitaires 

Habite enfin la clairière de nos pères  

*Couplet III*  

Ma génération est cassée, diversifiée, netflixée 

Pendant que danse le monde autour de nos âmes vagabondes  

Génération noyée, dans la culture de l’Autre 

Condamnée au silence, la repentance et l’ignorance  

Ils nous veulent effacés, dans un France sans âme 

Produits d’un système-monde, en matière interchangeable 

*Refrain* 

Viens avec moi, dans la lumière 

Franchis tes barrières et rejoins la rivière 

De nos espoirs solitaires 

Habite enfin la clairière de nos pères 

*Couplet IV*  

Mais l’Histoire est féconde et tu portes en toi la graine 

Du destin millénaire de notre peuple dont le cœur saigne  

Nous étions une poignée, nous sommes déjà des milliers 

A refuser le destin brisé qu’ils veulent nous imposer 

Entends-tu dans nos campagnes, souffler le vent du renouveau 

De la beauté diaphane de la relève dans nos berceaux ?   

*Refrain*

Viens avec moi, dans la lumière 

Franchis tes barrières et rejoins la rivière 

De nos espoirs solitaires 

Habite enfin la clairière de nos pères 


Bon…En relisant mon texte, je m’aperçois qu’il n’a plus grand chose à voir avec la chanson Nouveaux sillons, mais certains de ses passages ont été repris et appréciés par Erga, ce qui me rend satisfait. Eh oui, les sonorités écrites n’ont souvent pas le même rendu quand elles sont chantées, et les choix de l’écrivain sont rarement ceux du chanteur, ce qui peut se comprendre ! Néanmoins, cette première expérience m’a donné envie de mettre plusieurs de mes textes en musique. D’ailleurs, je ne m’interdit pas de mettre ce texte en chanson à mon tour.

Jusqu’à récemment, les progrès technologiques n’étaient pas suffisamment satisfaisants pour que je réalise ce vieux rêve, mes les évolutions de ces derniers mois m’ont permis de générer des maquettes musicales de très bonne qualité. Désormais, je vais pouvoir publier régulièrement des chansons à texte sur ma chaine Spotify (disponibles également sur Apple music, Soundcloud et ailleurs). Malgré leur indéniable qualité sonore, ces chansons restent des maquettes dont j’ai orienté les sonorités, le rythme et les mélodies en fonction de mes goûts, dans un seul et unique objet : mettre les mots en valeur. Mon premier essai a été de mettre en musique mon texte “Renouveau”. Vous pouvez l’écouter ici. Tous les textes diffusés par ce biais seront déposés à la SACEM pour protéger mes droits d’auteur, mais je souhaite proposer à des chanteurs de talent l’interprétation “humaine” de mes chansons.

C’est donc un appel que je lance : si vous chantez et êtes sensibles à ce que j’écris, contactez-moi afin que nous discutions d’un éventuel partenariat.

Dans tous les cas, chers lecteurs, je continuerai à écrire par besoin et par plaisir, en espérant que vous le partagiez à la lecture de mes mots.

#Journal, par Grégory Roose

Pendant l’enfance, les jours défilent ainsi que des semaines. Le temps s’écoule lentement et tout paraît durer une éternité. Nous voulons grandir au plus vite, pour faire comme les grands. Puis, vient le temps de l’adolescence, période où l’on veut grandir encore plus rapidement pour quitter cette chrysalide incommodante et enfin, devenir adulte. Une fois cet âge atteint, les souvenirs d’insouciance ressurgissent et servent de refuge au temps qui s’accélère. Nous traversons alors le gué de notre existence, donnons parfois la vie pour qui nous sacrifions la nôtre. Et quand ce bonheur est inaccessible, nous offrons tout notre amour à nos proches. Le temps s’accélère de plus belle et chaque mois s’écoule à une vitesse insaisissable.

Lorsque sonne l’heure de la retraite, c’est l’automne qui frappe à la porte. L’hiver est en ligne de mire et on l’espère long et doux, pour nous-même et pour ceux qui nous entourent. Mais parfois, la vie s’achève brutalement avant que ne tombent les premiers flocons. Alors, on quitte ce monde sans dire un mot, laissant derrière soi des graines de bonheur qui finiront par éclore, dans les sillons profonds du chagrin.

C’est ainsi que tu nous as quitté. Trente ans après être entré plus intensément dans notre vie. Je sais que tu lisais souvent mes textes et j’espère, de là où tu te trouves, que tu liras ces lignes pour comprendre à quel point tu nous manques et à quel point nous t’aimons.

#Journal, par Grégory Roose

Le 20 avril 1968, un homme politique anglais, Enoch Powell, monta à la tribune pour prononcer un discours qui deviendra historique. Son courage lui vaudra d'être mis au ban de la vie politique. Ce texte prophétique est traduit en français et reproduit ici dans son intégralité.

La fonction suprême de l homme d état est de protéger la société de malheurs prévisibles. Il rencontre dans cette tâche des obstacles profondément ancrés dans la nature humaine. L'un d'entre eux est qu'il est d'évidence impossible de démontrer la réalité d'un péril avant qu'il ne survienne : à chaque étape de la progression d'un danger supposé, le doute et débat sont possibles sur son caractère réel ou imaginaire. Ces dangers sont en outre l objet de bien peu d'attention en comparaison des problèmes quotidiens, qui sont eux incontestables et pressants : d'où l irrésistible tentation pour toute politique de se préoccuper du présent immédiat au détriment de l'avenir.

Par-dessus tout, nous avons également tendance à confondre la prédiction d'un problème avec l'origine de ce problème, ou même avec le fauteur de trouble : «Si seulement,» aimons-nous à penser, «si seulement personne n'en parlait, sans doute rien de tout cela n'arriverait» Cette habitude remonte peut-être à la croyance primitive que le mot et la chose, le nom et l'objet, sont identiques. Dans tous les cas, l'évocation des périls à venir, graves mais évitables (si l'on s attache à les résoudre), est la tâche la plus impopulaire de l'homme politique. La plus nécessaire aussi. Les hommes politiques qui s'y soustraient en connaissance de cause méritent et reçoivent d'ailleurs fréquemment les critiques de leurs successeurs. Il y a 1 à 2 semaines, je discutais dans ma circonscription avec un homme d'une quarantaine d'années qui travaille dans l'une de nos entreprises nationalisées. Après quelques mots sur la pluie et le beau temps, il me dit soudainement : «Si j'avais les moyens, je quitterais le pays.» Je lui fis quelques reproches, lui faisant remarquer que le gouvernement actuel ne durerait pas éternellement. Mais il n'y prêta pas attention et poursuivit : «J'ai trois enfants. Ils ont tous le bac [grammar school], deux d'entre eux sont mariés et ont une famille. Mais je ne serais heureux que lorsque je les aurais tous vu partir à l'étranger. Dans ce pays, dans 15 à 20 ans, les noirs domineront les blancs.»

J'entends déjà les cris d'orfraie. Comment puis-je dire une chose aussi horrible? Comment puis-je jeter le trouble et déchaîner les passions en relatant une telle conversation? Ma réponse est que je n'ai pas le droit de ne pas le faire. Dans ma propre ville, au grand jour, un brave et honnête compatriote me dit à moi, son député, qu'il ne fera pas bon vivre dans son pays pour ses propres enfants. Je n'ai tout simplement pas le droit de hausser les épaules et de passer à autre chose. Ce que dit cet homme, des milliers, des centaines de milliers de gens le pensent et le disent. Peut-être pas dans tout le pays, mais partout où s'opère la transformation radicale à laquelle nous assistons aujourd'hui, et qui n'a aucun parallèle connu dans l'histoire. Sur la lancée actuelle, dans 15 ou 20 ans, il y aura en Grande-Bretagne, en comptant les descendants, 3 millions et demi d' immigrés du Commonwealth. Ce chiffre n'est pas de moi : c'est l évaluation officielle donnée au Parlement par les bureaux de l'état-civil. Il n y a pas de prévision officielle semblable pour l'an 2000, mais le chiffre avoisinera les 5 à 7 millions, soit environ un dixième de la population, quasiment l équivalent de l'agglomération londonienne. Cette population ne sera bien sûr pas uniformément répartie du nord au sud et de l'est à l ouest. Dans toute l Angleterre, des régions entières, des villes, des quartiers, seront entièrement peuplés par des populations immigrées ou d'origine immigrée. Avec le temps, la proportion des descendants d'immigrés nés en Angleterre, et donc arrivés ici comme nous, augmentera rapidement.

Par-dessus tout, nous avons également tendance à confondre la prédiction d'un problème avec l'origine de ce problème, ou même avec le fauteur de trouble

Dès 1985, ceux nés en Angleterre [par rapport à ceux nés à l'étranger] seront la majorité. C'est cette situation qui demande d'agir avec la plus extrême urgence, et de prendre des mesures qui, pour un homme politique, sont parmi les plus difficiles à prendre, car ces décisions délicates sont à considérer dans le présent, alors que les dangers à écarter, ou à minimiser, ne se présenteront qu'aux élus des futures générations. Lorsqu'un pays est confronté à un tel danger, la première question simple qui se pose est celle-ci : «Comment réduire l'ampleur du phénomène?» Puisqu'on ne peut entièrement l'éviter, peut-on le limiter, sachant qu'il s'agit essentiellement d'un problème numérique? Car en effet, l'arrivée d éléments étrangers dans un pays ou au sein d une population a des conséquences radicalement différente selon que la proportion est de 1% ou 10%. La réponse à cette simple question est d'une égale simplicité : il faut stopper, totalement ou presque, les flux d'immigration entrants et encourager au maximum les flux sortants. Ces deux propositions font partie de la plate-forme officielle du Parti Conservateur. Il est à peine concevable qu en ce moment même, rien qu'à Wolverhampton, de 20 à 30 enfants immigrés supplémentaires arrivent chaque semaine de l'étranger, soit 15 à 20 familles supplémentaires dans 10 ou 20 ans. «Quand les Dieux veulent détruire un peuple, ils commencent par le rendre fou» dit le dicton, et assurément nous devons être fous, littéralement fous à lier, en tant que nation, pour permettre chaque année l'arrivée de millions de personnes à charge et qui seront à l origine de la future augmentation de la population d origine immigrée. J'ai l'impression de regarder ce pays dresser frénétiquement son propre bûcher funéraire. Nous sommes devenus fous au point de permettre à des célibataires d'immigrer ici dans le but de fonder une famille avec des conjoints ou des fiancés qu'ils n'ont jamais vus. Et que personne ne pense que cet afflux de population diminuera de lui-même. Bien au contraire. Même au rythme actuel de admissions par an et par quota, ce chiffre est suffisant pour faire croitre le nombre de personnes à charge de par an, et à l'infini, sans compter l'immense réservoir des liens familiaux existant dans le pays et tout cela sans parler de l'immigration clandestine. Dans de telles circonstances, la seule mesure adaptée est de réduire toute affaire cessante le rythme de l'immigration jusqu'à des chiffres négligeables, et de prendre sans délai le mesures législatives et administratives qui s'imposent.

Nous devons être fous, littéralement fous à lier, en tant que nation, pour permettre chaque année l'arrivée de millions de personnes à charge et qui seront à l origine de la future augmentation de la population d origine immigrée

J'en viens maintenant au retour au pays. Si toute immigration cessait demain, la croissance de la population immigrée ou d'origine immigrée serait substantiellement réduite, mais l'importance numérique de ces populations laisserait inchangée les fondamentaux du danger qui nous préoccupe. Et cet aspect du problème ne peut être traité que lorsqu'une proportion importante des populations immigrées est encore composée de personne arrivées récemment, dans les 10 dernières années. D'où l urgence de mettre en œuvre dès aujourd'hui ce second volet de la politique du parti conservateur : encourager la ré-émigration. Personne n'est en mesure d'estimer le nombre de ceux qui, moyennant une aide généreuse, choisiraient soit de retourner dans leur pays d origine, soit d'aller dans d autres pays désireux de recevoir main d'œuvre et savoir-faire. Personne ne le sait, car jusqu'à présent, aucune politique de cet ordre n'a été mise en œuvre. Tout ce que je puis dire, c'est qu'actuellement encore, des immigrés de ma circonscription viennent me voir de temps à autre, pour me demander de bénéficier d'une aide au retour. Si une telle politique était adoptée et mise en place, avec la détermination que justifie la gravité de la situation, les flux sortants pourraient sensiblement modifier les perspectives d'avenir.

D'où l'urgence de mettre en œuvre dès aujourd'hui ce second volet de la politique du parti conservateur : encourager la ré-émigration.

Le troisième volet de la politique du Parti Conservateur est l égalité de tous devant la loi : l autorité publique ne pratique aucune discrimination et ne fait aucune différence entre les citoyens. Ainsi que M. Heath (leader du parti conservateur) l'a souligné, nous ne voulons pas de citoyens de première ou de seconde classe. Mais cela ne doit pas signifier pour autant qu'un immigré ou ses descendants doivent disposer d'un statut privilégié, ou spécial, ou qu'un citoyen ne soit pas en droit de discriminer qui bon lui semble dans ses affaires privées, ou qu'on lui dicte par la loi ses choix ou sa façon de se comporter. Il n y a pas plus fausse appréciation de la réalité que celle entretenue par les bruyants défenseurs des lois dite contre les discriminations. Que ce soit nos grandes plumes, toutes issues du même moule, parfois des mêmes journaux qui, jour après jour dans les années 30, ont tenté d'aveugler le pays face au péril croissant qu'il nous a fallu affronter par la suite. Ou que ce soit nos évêques calfeutrés en leurs palais à savourer des mets délicats, la tête dissimulée sous les draps. Ces gens sont dans l erreur, dans l'erreur la plus absolue, la plus complète. Le sentiment de discrimination, de dépossession, de haine et d'inquiétude, ce ne sont pas les immigrés qui le ressentent, mais bien ceux qui les accueillent et doivent continuer de le faire. C'est pourquoi voter une telle loi au Parlement, c'est risquer de mettre le feu aux poudres. Le mieux que l'on puisse dire aux tenants et aux défenseurs de cette loi, c'est qu'il ne savent pas ce qu'ils font. Rien n'est plus trompeur que de comparer la situation de l'immigré du Commonwealth (ancien empire britannique) qui arrive en Grande-Bretagne avec celle du noir américain. Les noirs, qui étaient déjà présents avant que les Etats-Unis deviennent une nation, ont d'abord été des esclaves, au vrai sens du terme. Le droit de vote, et d'autres, leurs ont été accordés seulement par la suite, droits qu'ils ne sont parvenus à exercer que peu à peu, et encore incomplètement. L'immigré du Commonwealth lui, est arrivé en Grande-Bretagne comme citoyen à part entière, dans un pays qui ne pratique pas la discrimination, un pays où il obtient immédiatement les mêmes droits que tout le monde, du droit de vote à la gratuité des soins à la Sécurité sociale. Les difficultés rencontrées par les immigrés ne proviennent ni des lois, ni de la politique du gouvernement ou de l administration, mais de leur situation personnelle, et des événements fortuits qui font, et feront toujours, que le destin et l'expérience d'un homme ne sont pas ceux d un autre. Mais donc, alors qu'arriver en Grande-Bretagne signifie pour le migrant accéder à des privilèges et à des facilités ardemment recherchées, l'impact sur la population pré-existante du pays est bien différent.

Pour des raisons qu'ils ne comprennent pas, en application d une décision prise malgré eux, pour laquelle ils ne furent jamais consultés, les habitants de Grande-Bretagne se retrouvent étrangers dans leur propre pays

Pour des raisons qu'ils ne comprennent pas, en application d une décision prise malgré eux, pour laquelle ils ne furent jamais consultés, les habitants de Grande-Bretagne se retrouvent étrangers dans leur propre pays. Leurs femmes ne trouvent pas de lits pour accoucher à l hôpital, leurs enfants n'obtiennent pas de places à l école, leurs foyers, leurs voisins, sont devenus méconnaissables, leurs projets et perspectives d'avenir sont défaits. Sur leur lieu de travail, les employeurs hésitent à appliquer au travailleur immigré les mêmes critères de discipline et de compétence qu au Britannique de souche. Ils commencent à entendre, au fil du temps, des voix chaque jour plus nombreuses qui leur disent qu'ils sont désormais indésirables. Et ils apprennent aujourd'hui qu un privilège à sens unique va être voté au Parlement. Qu'une loi qui ne peut, ni n'est destinée à les protéger ni à répondre à leurs doléances, va être promulguée. Une loi qui donnera à l étranger, au mécontent, à l'agent provocateur, le pouvoir de les clouer au pilori pour des décisions d'ordre privé. Parmi les centaines de lettres que j'ai reçues après m'être exprimé sur ce sujet il y a 2 ou 3 mois, j'ai remarqué une nouveauté frappante, et je la trouve de très mauvaise augure. Les députés ont l'habitude de recevoir des lettres anonymes, mais ce qui me surprend et m'inquiète, c est la forte proportion de gens ordinaires, honnêtes, avisés, qui m'écrivent une lettre souvent sensée, bien écrite, mais qui préfèrent taire leur adresse. Car ils craignent de se compromettre ou d'approuver par écrit les opinions que j'ai exprimées. Ils craignent des poursuites ou des représailles si cela se savait. Ce sentiment d'être une minorité persécutée, sentiment qui progresse parmi la population anglaise dans les régions touchées du pays, est quelque chose d'à peine imaginable pour ceux qui n'en ont pas l'expérience directe. Et je vais donner l'occasion à l'une de ces personne de parler à ma place: «Il y a 8 ans, dans une rue paisible de Wolverhampton, une maison a été vendue à un noir. Aujourd'hui, il ne reste plus dans cette rue qu'une femme blanche, une retraitée, et voici son histoire : cette femme a perdu son mari et ses deux fils, morts à la Guerre. Elle a transformé sa maison de 7 pièces, son seul bien, en chambres à louer. Elle y a mis toute son énergie et elle a bien réussi, remboursant son emprunt et commençant à épargner pour ses vieux jours. Puis des immigrés sont venus s'installer. Avec une appréhension croissante, elle a vu les maisons se faire racheter les unes après les autres. La rue, autrefois paisible, est devenue bruyante et chaotique. Elle a vu à regrets ses locataires Blancs partir un à un. Le lendemain du jour où son dernier locataire est parti, elle a été réveillée à 7 heures du matin par deux hommes Noirs qui, disaient-ils, voulaient utiliser son téléphone pour appeler leur employeur. Elle a refusé, comme elle aurait refusé à n'importe qui à cette heure matinale. Elle a alors été injuriée. Sans la chaîne qui bloquait sa porte, elle a craint d'être agressée. Depuis, des familles d'immigrés ont essayé de lui louer des chambres, mais elle a toujours refusé. Ses petites économies se sont épuisées, et après avoir payé ses impôts, il ne lui reste que 2 livres par semaine. Elle a demandé une réduction d'impôts et a été reçue par une jeune femme qui, voyant qu'elle possédait une maison de 7 pièces, lui a conseillé d'en louer une partie. Quand elle a répondu que les seuls locataires qui se présentaient étaient noirs, la jeune employée lui a répondu : Les préjugés raciaux ne vous mèneront nulle part dans ce pays. Elle est rentrée chez elle. Le téléphone est son seul lien avec l extérieur. Sa famille paye la facture, et l'aide autant qu'elle peut. Des immigrés lui ont proposé d acheter sa maison, pour un montant que les acheteurs potentiels pourraient, en la louant, récupérer en quelques semaines, du moins en quelques mois. Elle a désormais peur de sortir. Ses fenêtres sont cassées. Elle trouve des excréments dans sa boîte aux lettres. Quand elle sort faire ses courses, elle est suivie par de charmants petits noirs, très souriants. Ils ne parlent pas un mot d'anglais, mais il existe un mot qu ils connaissent très bien : «Raciste!» scandent-ils derrière elle. Lorsque cette nouvelle loi sur les relations interraciales sera votée, cette femme est convaincue qu elle ira en prison.

Quand elle sort faire ses courses, elle est suivie par de charmants petits noirs, très souriants. Ils ne parlent pas un mot d'anglais, mais il existe un mot qu ils connaissent très bien : «Raciste!» scandent-ils derrière elle

A-t-elle tort? Je commence moi aussi à me poser la question. L'autre dangereuse chimère de ceux qui sont aveugles aux réalités peut se résumer au mot intégration. Être intégré, c'est ne pas se distinguer, à tous points de vue, des autres membres d'une population. Et de tout temps, des différences physiques évidentes, particulièrement la couleur de la peau, ont rendu l'intégration difficile, bien que possible avec le temps. Parmi les immigrés du Commonwealth venus s'installer ici depuis 15 ans, il existe des dizaines de milliers de personnes qui souhaitent s'intégrer, et tous leurs efforts tendent vers cette objectif. Mais penser qu'un tel désir est présent chez une vaste majorité d immigrés ou chez leurs descendants est une idée extravagante, et dangereuse de surcroît. Nous sommes arrivés à un tournant. Jusqu'à présent, la situation et les différences sociales ont rendu l'idée même d intégration inaccessible : cette intégration, la plupart des immigrées ne l'ont jamais ni conçue ni souhaitée. Leur nombre et leur concentration ont fait que la pression vers l intégration qui s'applique d'habitude aux petites minorités n'a pas fonctionné. Nous assistons aujourd'hui au développement de forces qui s'opposent directement à l'intégration à l'apparition de droits acquis qui maintiennent et accentuent les différences raciales et religieuses, dans le but d exercer une domination, d'abord sur les autres migrants et ensuite sur le reste de la population. Cette ombre, au départ à peine visible, obscurcit rapidement le ciel. Et on la perçoit désormais à Wolverhampton. Elle donne des signes d'expansion rapide. Les mots que je vais citer ne sont pas les miens, je les reprends tels quels de la presse locale du 17 février, ils sont d'un député travailliste, ministre du gouvernement actuel : «Il faut déplorer la campagne menée par la communauté Sikh pour conserver des coutumes inappropriées. Ils travaillent en Grande-Bretagne, et dans la fonction publique qui plus est. Ces personnes doivent accepter les conditions liées à leur emploi. Réclamer des droits particuliers pour leur communauté (ou devraient-ils parler de rites) mène à un dangereux clivage au sein de la société. Ce communautarisme est un chancre : qu il soit revendiqué par un camp ou par un autre, il faut le condamner sévèrement.» Il faut remercier John Stonehouse pour sa lucidité et pour avoir eu le courage d'évoquer le sujet. Le projet de Loi sur les Relations Raciales constitue le terreau idéal pour que ces dangereux éléments de discorde prospèrent. Car voilà bien le moyen de montrer aux communautés d'immigrants comment s'organiser et soutenir leurs membres, comment faire campagne contre leurs concitoyens, comment intimider et dominer les autres grâce aux moyens juridiques que les ignorants et les mal-informés leur ont fourni.

Je contemple l'avenir et je suis rempli d effroi. Comme les Romains, je vois confusément «le Tibre écumant de sang». Ce phénomène tragique et insoluble, nous l'observons déjà avec horreur outre-atlantique, mais alors qu'il est intimement lié là-bas à l'histoire de l Amérique, il s'installe chez nous de notre propre volonté, et par notre négligence. Il est déjà là numériquement parlant, il aura atteint les proportions américaines bien avant la fin du siècle. Seule une action résolue et immédiate peut encore l'empêcher. Je ne sais si la volonté populaire exigera ou obtiendra de telles mesures. Mais ce que je sais, c'est que se taire devant cette situation serait une trahison majeure.


#Journal, par Grégory Roose

Le dimanche est propice aux balades en famille, à la flânerie et à la genèse de ces moments précieux qui naissent dans la banalité et s’inscrivent dans la mélancolie alors que leur souvenir se fane. Je me promenais, dimanche dernier, cette pensée greffée au cœur, entouré des miens. Nous nous baladions dans les trop rares allées du salon du livre de Digne-les-Bains, dans les Alpes de Haute-Provence, le premier du genre et peut-être d’une longue série. Trente exposants, parfois de renom, attendaient leurs lecteurs, fidèles, volages ou à venir, tandis que mes enfants dévoraient du regard chaque livre qu’ils rencontraient sur leur passage. C’est déjà une victoire qu’ils ne soient pas indifférents à la lecture et c’est une satisfaction qu’ils ne sachent s’en passer. Naturellement, nous leur avons offert quelques livres qu’ils s’empressèrent de découvrir le soir même.

L’adolescence apportera son lot de désinvolture et de remises en question, mais je crois que la graine étant plantée, cet amour de la lecture ne les quittera jamais vraiment.

Faites lire vos enfants. C’est le seul véritable Sésame vers la liberté.


#Journal, par Grégory Roose

A bien y réfléchir, je suis un produit de cette France périphérique décrite en 2014 par le géographe Christophe Guilluy : ni tout à fait urbain, ni banlieusard, ni tout à fait de la campagne. Je suis né déraciné, dans le ventre mou de la France déclassée, produit de la standardisation des lieux, de l’habitus, du goût, de l’identité, des vieilles chansons que l’on n’avait oubliées, de la terre abreuvée du sang de nos ancêtres tapissée de temples de la consommation, de l’école à la dérive, de la défrancisation des noms et des prénoms, du cloaque mondial et de la tiers-mondisation.

C’est à la campagne que j’ai pris racine, dans cette France profonde où l’Homme et la terre ne font qu’un. C’est à la campagne que j’ai trouvé refuge, fuyant le creuset putride des villes-monde qui n’offrent comme perspective que l’illusion macabre de l’unité dans la diversité.


#Journal, par Grégory Roose

Les églogues sont un genre littéraire qui trouve ses origines dans la poésie pastorale de l'Antiquité, en particulier dans les œuvres de Théocrite, un poète grec du IIIe siècle av. J.-C. Ce sont généralement des poèmes courts qui mettent en scène des bergers ou des personnages ruraux dans des environnements champêtres et idylliques. Au fil du temps, le genre des églogues a été repris et adapté par différents poètes à travers les époques, donnant lieu à une variété d'interprétations et de styles. Par exemple, l'écrivain latin Virgile a écrit des églogues dans son recueil Les Bucoliques, où il aborde des thèmes similaires tout en y insérant des éléments politiques et sociaux de son époque.

Dans [Ô : églogues libres](https://www.amazon.fr/dp/B0CFX64JJ6?ref=pe3052080397514860)_, j’ai voulu revisiter ce genre oublié que j’ai découvert en lisant Renaud Camus, à qui je dédie ce petit livre. Camus a fait renaître et « dériver complètement ce genre littéraire pour produire des textes mystérieux, où il semble se plonger entièrement dans le plaisir du nom, des noms », commente l’un de ses plus proches exégètes. L'un des éléments caractéristiques des églogues est l’utilisation d'un langage poétique et imagé, ainsi que la création d'un cadre bucolique, loin des soucis de la vie urbaine et souvent en contraste avec celle-ci.

Par dérogation à l’orthodoxie du genre, j’emmène d’abord le lecteur vers les cimes de mes montagnes bas-alpines, puis le transporte au bord des côtes et dans les affres des abîmes urbains.

Du refuge au cloaque. De la béatitude à la calamité. De la vie vers la mort.

Ô: églogues libres, Grégory Roose, 100 pages, août 2023, éditions Ad Gloriam, 5 euros


#Journal, par Grégory Roose

Je dois me résigner à écrire sous le coup de l'émotion. C'est peut-être la seule chose à préconiser dans cet état d'esprit, alors que toutes les autres sont à proscrire. C'est l'émotion, la compréhension sensible d'une situation dont on est le témoin qui rend possible sa restitution pure et véritable. Surseoir à retranscrire, procrastiner le partage revient à amputer l'histoire de ce qu'elle offre de plus beau: l'intensité de l'instant.

J'ai dans mes carnets d'innombrables moments vécus qui sont des graines d'histoire que je rechigne à retranscrire, car j'en ai perdu l'intensité de l'instant et tout ce qu'il comporte en sensibilité.

Je pense que mes meilleures histoires sont celles que j'ai écrites sous le coup de l'émotion.

Les autres ne peuvent être que des pastiches.


#Journal, par Grégory Roose