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DevFest Penn-ar-Bed 2019

đŸ‡«đŸ‡· – jeudi 9 janvier 2020

Mots clés : #DevFest, #Brest, #Codedarmor, #FinistDevs, #numérique

Presque un an aprĂšs, c’est le moment je trouve de faire un retour sur cette belle expĂ©rience
 bon et de faire un coup de pub aussi pour l’édition Ă  venir du DevFest du Bout du Monde !

Parce que c’est notre projet !

On a la chance en France d’avoir une tĂ©trachiĂ©e de confĂ©rences, et ce dans plusieurs villes comme le Breizh Camp, le Capitole du Libre, Codeurs en Seine, Devoxx, Pas Sage en Seine, Riviera Dev, Sunny Tech, et aussi les DevFest. HonnĂȘtement si on est curieux il y a toujours de quoi apprendre, mĂȘme si on retrouve parfois les mĂȘmes sujets un peu partout.

Le truc, c’est qu’en Bretagne il n’y avait pas de DevFest, et cette absence devait trotter dans la tĂȘte de certains. Et un beau jour, l’un des affreux lascars suggĂ©ra Ă  ses compĂšres : “Hey, et si on se mettait Ă  deux GDG pour faire le DevFest français le plus proche de Mountain View ?”. Et boum l’idĂ©e Ă©tait lancĂ©e : on allait faire notre DevFest en Bretagne histoire d’enrichir encore ce que l’on pouvait trouver dans la rĂ©gion.

2 Google Developers Groups

OriginalitĂ© de ce projet, on Ă©tait deux GDG Ă  s’en charger. D’un part 4 membres de FinistDevs, le GDG de Brest, avec AurĂ©lien, Horacio, Pierre et StĂ©phanie. D’autre part 4 membres de chez Code d’Armor, le GDG de Lannion, avec Marc, Pierre, Samuel et moi-mĂȘme. Nous Ă©tions tous motivĂ©s par la mĂȘme chose : offrir un beau DevFest au Bout du Monde, et le faire tourner entre nos villes respectives.

Le lieu 🐟

Le choix de la ville ne fut pas si Ă©vident : il fallait choisir celle qui avait le plus d’avantages que ce soit pour les hĂ©bergements, les salles mais aussi les moyens de transport. Pour cette Ă©dition de 2019, Brest fut retenue. L’aĂ©roport et la gare Ă  proximitĂ©, ainsi que les locaux de la FacultĂ© des Lettres et Sciences Humaines Ă©taient confortables et pratiques pour nous, et offraient davantage de facilitĂ©s pour faire venir des speakers et visiteurs de loin.

L’organisation 📝

Du coup, comment s’organiser efficacement quand l’équipe est rĂ©partie sur deux dĂ©partements ? Pas spĂ©cialement d’originalitĂ© Ă  ce niveau, si ce n’est qu’il fallait trouver le bon outil de visioconfĂ©rence pour faire des points rĂ©guliers, et aucun outil testĂ© n’était suffisamment efficace finalement. Jitsi Ă©tait moyennement stable avec un son assez mauvais, quant Ă  Hangouts
 clairement pas mieux. Et mensuellement des points en physique Ă©taient faits Ă  mi-chemin entre Brest et Lannion avec une bonne bouffe.

Les autres outils Ă©taient assez classiques, que ce soit Google Drive pour le stockage ou Trello. Slack a beaucoup aidĂ© aussi avec une multitude de channels dĂ©diĂ©es par exemple au CFP, au sponsoring ou encore Ă  la billetterie. D’ailleurs, avoir un robot sur Slack pour nous afficher les dĂ©tails des ventes Ă©tait un sacrĂ© plus : nous pouvions en un coup d’oeil voir le nombre de tickets vendus, ceux pour les sponsors ou les Ă©tudiants, ou encore le nombre de personnes venant via le bus que nous avions mis en place.

Le sponsoring 💰

Le sponsoring de ce genre d’évĂšnement, oĂč la concurrence est fĂ©roce, est assez dĂ©licat. Certaines entreprises ou Ă©tablissements jouent parfaitement le jeu et sont efficaces. D’autres parfois demandent Ă  ĂȘtre davantage accompagnĂ©es au vu de leurs process internes. Il arrive aussi que d’autres entreprises ne s’impliquent aucunement, que ce soit avec un refus correct ou un dĂ©dain complet. Toutefois cette problĂ©matique n’est pas inhĂ©rente aux confĂ©rences : on retrouve le mĂȘme problĂšme dans l’associatif. J’ai pu en parler un peu sur cet autre billet de blog.

Mais finalement les soutiens étaient là, et nous avons pu je pense offrir un 1er DevFest breton de qualité, merci encore à eux !

Le Call For Papers 📱

La sĂ©lection des sujets suite au CFP est toujours un exercice compliquĂ© voire chiant Ă  faire. Il faut par exemple savoir faire la part des choses entre les speakers que nous voulions voir, et ceux que le public aimerait avoir. Nous devions aussi faire attention Ă  la reprĂ©sentation des entreprises ou des sujets pour s’assurer d’avoir une bonne mixitĂ©. Conference Hall Ă©tait relativement pratique comme outil, et nous a permis de voter et trier la centaine de propositions reçues, pas mal pour une premiĂšre !

D’ailleurs j’avais pu faire un autre billet de blog Ă  ce sujet, Ă©tant donnĂ© que l’exercice est frustrant autant pour les organisateurs que les speakers et les visiteurs.

La dĂ©coration 🎈

Pour une premiĂšre Ă©dition nous ne voulions pas avoir un gros poste de dĂ©pense avec la dĂ©coration. L’essentiel Ă©tait avant tout de se faire connaitre et de proposer une confĂ©rence de qualitĂ© pour le public. NĂ©anmoins nous avions pu travailler avec le FabLab de Lannion pour rĂ©aliser des Ă©lĂ©ments comme des lettres 3D et des skylines. Nous en avions mĂȘme profitĂ© pour rĂ©aliser les time keepers pour les speakers.

Le rendu était pas trop mal, mais largement perfectible. Nous avions sous-estimé le temps de réalisation et devions boucler ce sujet au dernier moment.

Plus de détails rigolos sur ce billet-ci.

Merci aussi à Nicolas notre graphiste pour avoir réalisé une belle affiche !

La touche BZH ✌

Un DevFest dans le FinistĂšre (littĂ©ralement au bout du monde) devait forcĂ©ment avoir une p’tite touche bretonne, et elle Ă©tait prĂ©sente avec nos partenariats.
Par exemple A L’Aise Breizh nous fournissait en T-Shirts pour les speakers, organisateurs, bĂ©nĂ©voles et visiteurs. La distillerie Warenghem Ă©tait aussi prĂ©sente grĂące aux biĂšres spĂ©ciales que les visiteurs pouvaient demander dans leurs goodies. Enfin, et c’est une des plus belle rĂ©ussite du projet Ă  mon sens, les vidĂ©os des confĂ©rences Ă©taient 100% bretonnes. D’une part l’association 3BF Studio a fait un sacrĂ© boulot de captation et de montage des vidĂ©os que vous pouvez retrouver ici. De plus, Triskill, groupe de mĂ©tal traditionnel breton a pu nous fournir une bande son sympa (Kas a Barh) pour les vidĂ©os ! Vous pouvez l’apprĂ©cier notamment avec l’after movie.

Les keynotes de fermeture aussi avaient Ă©galement un cĂŽtĂ© beurre demi-sel (ou demi-doux). Quentin Adam de Clever Cloud (c’pas en Bretagne Nantes ?), en plus d’ĂȘtre sponsor et d’avoir apportĂ© des speakers, a animĂ© sa plĂ©niĂšre sur l’art de faire travailler les personnes ensemble de maniĂšre efficace. La plĂ©niĂšre de fermeture qui prĂ©cĂ©dait celle-ci Ă©tait davantage bretonne avec la prĂ©sentation du Dr Patrick Zemb sur le monitoring prĂ©natal ; dit autrement comment des outils (bretons đŸ€˜ ) comme WarpScript pouvaient rĂ©duire la mortalitĂ© prĂ©natale.

Dernier truc aussi, le marketing du DevFest. Cette premiĂšre Ă©dition n’était pas parfaite, mais elle Ă©tait satisfaisante. Nous avions alors dĂ©cidĂ© d’afficher les couleurs de notre DevFest, avec entre autres des hoodies bien chauds (ça caille parfois au bout du monde mine de rien) ; et le rendu n’est pas dĂ©gueu, surtout avec le logo !

Bref, cette Ă©dition 2019 du DevFest du Bout du Monde Ă©tait une rĂ©ussite. Parfois l’organisation n’était pas simple vu nos emplois respectifs et la distance, mais nous sommes parvenu Ă  faire un bel Ă©vĂšnement et nous avons de quoi ĂȘtre foutrement fiers !

Si ça vous tente, l’édition 2020 arrive le 28 fĂ©vrier, et la billetterie est en ligne. Vous pouvez suivre l’actualitĂ© Ă©galement via leur fil de gazouillis Twitter !

— DerniĂšre mise Ă  jour : jeudi 9 janvier 2020 PrĂ©cĂ©demment sur Medium et paper.wf —

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DIY is ❀

đŸ‡«đŸ‡· – samedi 23 novembre 2019

Mots clés : #DIY, #DevFest, #FabLab, #Lannion, #Bretagne

Lors du 1er DevFest de Bretagne, le DevFest du Bout du Monde de 2019, nous avions fait le choix de miser sur le local pour rĂ©aliser une partie de la dĂ©coration. D’ailleurs, avec deux associations qui organisaient le DevFest (Code d’Armor et FinistDevs), ça nous paraissait logique de travailler de concert avec d’autres comme par exemple 3BF Studio pour la captation des confĂ©rences et le FabLab de Lannion pour le bricolage.

Retour sur nos crĂ©ations, avec un bon mĂ©lange de medium, de peinture, de biĂšre et d’huile de coude.

DES GROSSES LETTRES

Nous souhaitions avoir des lettres “gĂ©antes” histoire de s’afficher un peu. Ce genre des lettres meublent, et pouvaient ĂȘtre sympas sur des photos par exemple ou pour habiller des scĂšnes. Nous avions pu voir ce que donnaient ces lettres notamment lors du premier TEDxLannion de 2018, et nous voulions tenter !

Pour faire ça, le FabLab de Lannion avait conçu un plugin pour Inkscape afin de dessiner des modÚles de lettres 3D. Une fois la lettre dessinée, son corps en trois dimensions était généré, que ce soit les deux faces et aussi le ruban flex. Ce ruban avait pour but de solidariser les deux piÚces pour quelles soient parfaitement emboitées.

Une fois les lettres dessinĂ©es, il suffit de les dĂ©couper au
 laser ! Avec de bonnes plaques de medium, les lettres sont dĂ©coupĂ©es rapidement hormis les rubans flex : les enchainements de dĂ©coupes pour des motifs fins, petits et prĂ©cis sont longs. S’en suivit une Ă©tape de montage, collage et ponçage pour lisser les angles. Et enfin, mise en peinture ! Deux couches pour avoir un rĂ©sultat propre
 si on peint les objets dans un environnement oĂč il fait plus de 10°C et si on n’a pas deux mains gauches. En fĂ©vrier dans un atelier quand c’est bibi qui peint Ă  2h du matin au dernier moment, non ^^'

DeS SkyLiNeS !

Pour les fonds de scĂšnes, nous voulions des skylines comme celles que nous avions pu voir ailleurs. Des collĂšgues du FabLab ont imaginĂ© une skyline pour Lannion et les CĂŽtes d’Armor, et une autre pour Brest et le FinistĂšre. Merci encore Inkscape ! La dĂ©coupeuse laser a bien tournĂ© pour dĂ©couper rapidement les deux produits en peu de temps. Il ne restait alors qu’à les peindre et ajouter des tasseaux pour y mettre des rubans Ă  LED afin d’illuminer le fond.

Pour la skyline de Lannion, deux modĂšles ont Ă©tĂ© dĂ©coupĂ©s (un blanc et un noir) avec le modĂšle blanc lĂ©gĂšrement plus grand Ă  mettre derriĂšre. La skyline brestoise avait beaucoup d’espaces vides, c’est pourquoi il aurait fallu repenser l’éclairage, mais nous manquions cruellement de temps. Pour ce qui est des tasseaux, il valait mieux les peindre aussi en blanc ; certains sont traitĂ©s et peuvent rĂ©flĂ©chir leur propre couleur sur les piĂšces (ici du jaune).

Le soucis des skylines est que certaines parties sont particuliĂšrement fines et par consĂ©quent trĂšs fragiles ; le transport et le stockage doivent ĂȘtre mĂ©ticuleux, et nous avons eu pour le jour J un peu de casse.

D’ailleurs, il existe sur le compte GitHub du FabLab un dĂ©pĂŽt avec un ensemble d’élĂ©ments dĂ©coupables. Pour ces skylines, quelques Ă©lĂ©ments emblĂ©matiques de nos territoires ont Ă©tĂ© utilisĂ©s comme l’arsenal de Brest, le phare de Ploumanac’h, celui du Petit Minou, BrĂ©lĂ©venez, ou encore la tour tĂ©lĂ©coms de Lannion.

Les Gardiens
 du Temps !

Les derniers éléments que nous avions fait faire étaient les time keepers. En effet nous voulions avoir un moyen de mesurer le temps écoulé pendant les conférences afin que les speakers sachent combien de temps il leur restait pour parler. Nous souhaitions des solutions originales et décoratives, et voulions éviter les traditionnels panneaux ou feuilles de papier avec des chiffres écrits à la va vite dessus.

Les trenders Ă©taient relativement simples : un socle avec peu d’électronique dedans, des LED et une partie supĂ©rieure en plexy Ă  emboiter diffusant la lumiĂšre. Cerise sur le gateau, un portail captif accessible au travers d’un rĂ©seau Wi-Fi diffusĂ© par le socle afin de configurer l’appareil. La partie en plexy est dĂ©coupĂ©e au travers d’une dĂ©coupeuse laser qui est similaire Ă  celle pour le bois.

Si les trenders vous intĂ©ressent, vous pouvez par ailleurs jeter un coup d’oeil au dĂ©pĂŽt GitHub associĂ© ou sur le site du FabLab. Le rĂ©sultat Ă©tait trĂšs convaincant, et l’usage vraiment simple !

Bref, travailler avec plusieurs associations a du bon ! Le FabLab de Lannion Ă©tant proche de mon domicile et trĂšs Ă©quipĂ©, je me suis improvisĂ© peinture et bricoleur. Le rĂ©sultat parfois n’était pas terrible, mais les bĂ©nĂ©voles du FabLab Ă©taient toujours prĂ©sents pour corriger les problĂšmes et apporter de nouvelles idĂ©es ! Si c’était Ă  refaire, on s’y serait pris bien plus tĂŽt sĂ»rement, le rush des derniers jours n’aidait pas particuliĂšrement pour tout finaliser, et nous monopolisions beaucoup les dĂ©coupeuses.

Merci encore au FabLab, et si vous vous perdez au bout du monde, le DevFest brestois arrive vite (28 février 2020) avec le call for papers qui se termine dans quelques jours.

Alors foncez !

— DerniĂšre mise Ă  jour : samedi 23 novembre 2019 PrĂ©cĂ©demment sur Medium et paper.wf —

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La galÚre du choix des speakers pour une conférence

đŸ‡«đŸ‡· – mardi 4 juin 2019

Mots clés : #DevFest, #CFP, #CallForPapers, #conferences, #meetups

AprĂšs avoir organisĂ© la 1Ăšre Ă©dition du DevFest du Bout du Monde avec Code d’Armor (le GDG des CĂŽtes d’Armor) et les copains du FinistDevs (celui du FinistĂšre), j’ai dĂ©cidĂ© d’aborder le dur choix de la sĂ©lection des intervenants pour une confĂ©rence, car plusieurs façons de voir les choses s’opposent, les polĂ©miques se rĂ©pĂštent, et aucune solution n’est vraiment meilleure que l’autre


âžĄïž Savoir se lancer, et minimiser les risques

Je prends exemple ici du DevFest du Bout du Monde mĂȘme si finalement on retrouve cette problĂ©matique partout. Lorsque l’on dĂ©cide de crĂ©er la 1Ăšre Ă©dition d’une confĂ©rence, en plus de tout le travail de lancement du projet, on doit faire le choix des personnes qui interviennent pour des confĂ©rences, quickies ou ateliers, et un outil de Call For Paper (comme Conference Hall) fait gĂ©nĂ©ralement grandement l’affaire. Chaque organisateur vote mais se pose souvent les mĂȘme questions que ses collĂšgues : quelle stratĂ©gie adopter ? qu’est-ce qui ferait consensus ?

On pourrait miser sur les gros poissons, et dans l’IT ce n’est pas ce qui manque. En 2019 une entreprise du secteur qui n’a pas de Dev Rel / Dev Advocate / Dev Evangelist / Dev {insĂ©rez un titre qui claque ici} n’a pas tout compris Ă  la culture software. DerriĂšre ces candidats-lĂ  ce sont des entreprises qui rĂ©munĂšrent les intervenants et qui sont objectivĂ©s Ă  faire des tournĂ©es un peu partout pour partager voire Ă©vangĂ©liser sur un sujet, une techno ou sur le fait que c’est l’entreprise que-c’est-elle-la-meilleure-avec-des-paillettes. Et parfois on peut se retrouver avec ces rockstar speakers Ă  participer Ă  leurs tournĂ©es comme si on Ă©tait leur roadies en leur prĂ©parant la scĂšne et avoir la chance insigne de les avoir. Dans les faits le contenu proposĂ© par les intervenants est rĂŽdĂ© dans une majoritĂ© des cas, et il n’y a pas de regret Ă  avoir quand Ă  leurs prestations (ouf !). Mais parfois, on se dit qu’avoir telle ou telle entreprise reprĂ©sentĂ©e dans les confĂ©rences peut ramener davantage de monde et faire gagner l’évĂ©nement en visibilitĂ© (et en r€cettes) ; on peut ĂȘtre amenĂ© Ă  faire le choix de simplement profiter de son aura sans s’assurer d’avoir quelque chose de qualitatif derriĂšre. C’est con, mais pour se lancer on doit prendre des dĂ©cisions et ne pas faire des paris trop risquĂ©s pour assurer la viabilitĂ© du projet. Quitte Ă  avoir Jean-Rufus qui (re)parle encore dans un grand slideshow du fonctionnement du nouveau BullShitLayout proposĂ© dans la prĂ©-alpha-release d’une lib.

âžĄïž Savoir se lancer, mais miser sur le local

On peut aussi faire le choix du local pur-terroir-certifiĂ©-bien-de-chez-nous-100%-green. L’intĂ©rĂȘt ici est de mettre en avant des p’tits nouveaux, de chercher des talents ou des intervenant.e.s qui ont du potentiel et de construire l’aventure avec elles et eux.

Cette façon de faire a un bel avantage qui est celui de donner une identitĂ© rĂ©gionale Ă  l’évĂ©nement avec des thĂ©matiques pas forcĂ©ment abordĂ©es ailleurs. Ainsi on aurait, si toutes les confĂ©rences Ă©quivalentes faisaient ce choix, des Ă©vĂ©nements avec leur identitĂ© propre et faisant que le public se dĂ©place pour profiter du contenu plus ou moins original. Miser sur les talents locaux rĂ©sous un autre problĂšme qui est que, au jour d’aujourd’hui, si on prend les plus grosses confĂ©rences (voire d’autres plus petites aussi), on retrouve les mĂȘmes intervenants. Constamment. Pire encore, on retrouve les mĂȘmes sujets mais Ă  des dates et lieux diffĂ©rents (vous vous rappelez quand je parlais de tournĂ©es ?). De fait quand bien mĂȘme ce serait qualitatif, le paysage dĂ©jĂ  saturĂ© ne va pas spĂ©cialement faire de place aux nouveaux venus qui veulent tenter l’aventure. Dit autrement, si ta boite au gros capital ne te paye pas pour te dĂ©placer partout pour faire des confĂ©rences racoleuses, tu pourras au mieux te contenter des meetups du coin. N’est pas le U2 du dev qui veut nan mais oh. Les Stades de France du logiciel ne sont pas pour les keupons du coin.

Mais le problĂšme du “tout local” est que des confĂ©rences peuvent ne pas faire le mĂȘme poids que d’autres. Elles pourraient se retrouver malgrĂ© elles trop spĂ©cialisĂ©es sur un domaine n’attirant pas assez de monde, ou alors en concurrence frontale avec d’autres spĂ©cialisĂ©es dans le mĂȘme sujet mais avec plus de moyens. Miser sur le “100% local ou presque” implique aussi que le public ait Ă  se dĂ©placer exprĂšs, ce qui peut parfois ĂȘtre bloquant lorsque l’on habite sur la cĂŽte mĂ©diterranĂ©enne et que l’on veut aller Ă  une confĂ©rence en Hauts-de-France ou dans le FinistĂšre. Pourquoi aller au CongrĂšs National de l’Oignon Rouge Ă  PlougasnouĂ«t alors que je peux aller au Salon National de l’Oignon Ă  Paname ?

Quand bien mĂȘme cela pourrait marcher, il faudrait avant tout que les entreprises du secteur s’investissent. Pour certaines ĂȘtre sponsor n’est pas envisageable (💾) ou implique des process particuliĂšrement complexes (đŸ€Ș), pour d’autres envoyer des collaborateurs animer des confĂ©rences ne reprĂ©sentent pas d’intĂ©rĂȘt ni de retour sur investissement (💾💾💾). Curieusement ce sont souvent les mĂȘmes qui se plaignent de ne pas rĂ©ussir Ă  recruter des talents ou Ă  les voir s’en aller vers de plus verts open spaces („ლ).

Bref, proposer du contenu trop local rendrait l’évĂšnement trop
 local, il faut savoir ce que l’on veut. Pour Libre en FĂȘte en TrĂ©gor 2018 on a pris ce paris, il a Ă©tĂ© rĂ©ussi. Plus de 700 personnes en une journĂ©e avec ateliers, stands et confĂ©rences, une belle rĂ©ussite :–) On a appliquĂ© la mĂȘme stratĂ©gie pour le CafĂ© Vie PrivĂ©e 2018 de Lannion : un bar bondĂ© avec une bonne quarantaine de personnes, des confĂ©rences d’acteurs du coin, et de vrais bons retours.

🏁 Et alors dans tout ça ?

Je voudrais dire qu’il faut rĂ©ussir Ă  faire le bon compromis.

Pas celui qui sĂ©curise un projet qui n’a mĂȘme plus besoin de l’ĂȘtre car il est bien rĂŽdĂ© et reconnu. Pas un compromis qui ne rĂ©pond qu’aux lois sacrĂ©es des bilans sur tableur, oĂč on doit attirer des tĂȘtes d’affiche et des grosses boĂźtes pour faire venir un maximum de spectateurs histoire de s’assurer d’avoir des bĂ©nĂ©fices Ă  5 chiffres đŸ€‘. Non. Clairement pas. Surtout pas quand on retrouve les mĂȘmes confĂ©rences partout alors qu’elles ont Ă©tĂ© enregistrĂ©es plusieurs fois et mises sur YouTube.

Il faut faire un compromis qui satisfait Ă  la fois les organisateurs et le public, et ce n’est pas facile. Avoir des speakers de renom va Ă©viter aux personnes de faire des dĂ©placements trop longs : on fait venir les speakers reconnus auprĂšs des gens pour qu’ils en profitent, et il faut le faire. Ce que l’on fait parfois dans nos meetups de GDG ou autres user groups peut ĂȘtre refait ici : on fait venir des bons intervenants de loin pour les gens du coin. En plus, ça sĂ©curise le projet et, ouf !, ça rassure.

Mais il faut aussi laisser leur chance aux autres. Je ne parle pas de laisser 10% des slots disponibles pour les “petits” avec des quickies de 15 minutes le midi lorsque tout le monde mange, quand les “grands” eux ont 90% des slots toute la journĂ©e. Non. PlutĂŽt faire du 50–50. Il ne faut pas confondre l’égalitĂ© devant le sacro-saint CFP et l’équitĂ© entre les intervenants n’ayant de base pas les mĂȘme chances ni la mĂȘme visibilitĂ©. Quand on organise une confĂ©rence on doit proposer du contenu intĂ©ressant d’abord, et flatter l’égo des uns et des autres ensuite. Pas l’inverse.

Ça peut ĂȘtre couillu et risquĂ©, mais il faut tenter. Les GDG et autres users groups servent Ă  ça aussi : faire connaitre et tester des intervenants du coin pour ensuite les propulser sur des Ă©vĂ©nements plus gros, ou Ă©changer entre eux des infos sur des speakers pas encore connus d’autres rĂ©gions mais qui peuvent faire de belles choses. Du cĂŽtĂ© du DevFest du Bout du Monde, on a rĂ©ussi Ă  avoir 25% d’intervenants de Bretagne, 42% si on compte ceux venant de Nantes (troll spotted?). Pour une premiĂšre c’est pas mal dĂ©jĂ . Mais le choix ne fut pas Ă©vident du tout, on s’est bien pris la tĂȘte, sachant aussi que l’on se refusait de mettre en avant des collĂšgues. On ne voulait pas avoir des commandos de nos entreprises respectives dans le programme.

Bref. Que l’on soit organisateur d’évĂ©nements ou pas, on retrouve souvent les mĂȘmes remarques : des speakers de renom qui ont rĂ©pondu prĂ©sents 👍, et parfois un manque de speakers peu connus qui pourtant peuvent proposer de belles choses 👎. Pourtant il y a moyen de corriger ça. Faut juste du courage et de la curiositĂ©, et prend des risques.

Toi qui rĂąles d’avoir les mĂȘmes noms dans les confs, j’espĂšre que tu comprendras mieux la problĂ©matique. Mais toi qui organises ces confs, j’espĂšre que tu comprendras le rĂ©el problĂšme.

— DerniĂšre mise Ă  jour : mardi 4 juin 2019 PrĂ©cĂ©demment sur Medium et paper.wf —

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