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Retours sur 6 ans dans une asso de devs

đŸ‡«đŸ‡· – mercredi 26 juin 2019

Mots clés : #Codedarmor, #Lannion, #Bretagne, #GDG, #meetups

ArrivĂ© en Bretagne (Lannion !) en 2012 pour terminer mes Ă©tudes, je tombais sur une association de dĂ©veloppeurs rĂ©cemment lancĂ©e qui avait pour ambitions d’animer la communautĂ© des dĂ©veloppeurs du coin Ă  force de meetups, d’ateliers et d’évĂšnements et de favoriser le rĂ©seautage et le partage entre personnes de la tech. En 2013, je finis par rejoindre cette bande de geeks et ce pendant 6 putain d’annĂ©es. Yep, je venais de me lancer dans une belle aventure avec Code d’Armor. Retour lĂ  dessus, car j’y tiens trop đŸ„ł

La vie associative

D'abord des rencontres, beaucoup, avec certaines vraiment belles đŸ€. S’investir dans une association fait que l’on est toujours amenĂ© Ă  rencontrer du monde. Des gens qui viennent Ă  vos meetups, des curieux, allant du stagiaire qui dĂ©barque Ă  l’expert barbu dans son domaine. Mais aussi des officiels, comme des Ă©lus de la ville et de l’agglomĂ©ration ou des dĂ©putĂ©s qui s’intĂ©ressent Ă  ce que l’on fait et qui nous encouragent (merci Corinne, merci Eric). Aussi des rencontres avec d’autres associations comme les copains du FabLab de Lannion ou ceux du GDG du FinistĂšre FinistDevs. On se retrouve amenĂ© aussi Ă  Ă©changer avec des intervenants extĂ©rieurs connus nationalement voire internationalement qui viennent de loin faire une confĂ©rence chez nous. Et dans tout ça, de vrais bons potes đŸ».

Bon, aussi de la paperasserie, impossible d’y Ă©chapper. Recherche de subventions, demande de sponsoring, rĂ©unions, il faut savoir mouiller la chemise pour faire tourner la boutique. Les rĂŽles tournent, on essaye de toujours bouger et de se rĂ©partir les tĂąches 🔹.

On peut parfois compter sur certaines entreprises du coin pour nous soutenir, mĂȘme si parfois elles peinent Ă  masquer les autres qui brillent totalement par leur absence, bien trop nombreuses Ă  mon goĂ»t. C’est rageant, frustrant et pĂ©nible, mais c’est comme ça, l’associatif taquine parfois la politique, il faut savoir secouer les cocotiers pour que des choses en tombent, faire avec l’honnĂȘtetĂ© des uns et l’hypocrisie des autres. On peut avoir envie de baisser les bras, de laisser tomber. Mais on persĂ©vĂšre, toujours, et on s’adapte. Et des soutiens nous font continuer, et on les remercie ❀.

Les meetups

Code d’Armor c’est avant tout une histoire d’association d’irrĂ©ductibles bretons (et de au moins 1 normand, quand mĂȘme). On se force tous les mois Ă  faire des meetups, en variant les sujets techniques, ne s’interdisant rien, et dĂ©marchant des speakers de tous horizons. Et ça marche 🎉 !

Lannion est une petite ville, mais sur le plan quantitatif on y retrouve nettement plus de meetups que d’en d’autres. La frĂ©quentation de nos confĂ©rences est remarquable aussi, on arrive Ă  avoir des pics Ă  35 voire 40 personnes un midi sur un sujet, mĂȘme si plus rarement on tombe Ă  5 ou 10, avec un moyenne de 15/20 personnes finalement. C’est le jeu, on varie les propositions, le public vient s’il en a envie. En discutant avec les copains d’autres associations homologues on se rassure en voyant nos rĂ©sultats, on a de quoi ĂȘtre fier. La richesse est dans la diversitĂ©, et on estime que traiter une mĂȘme annĂ©e les thĂ©matiques de blockchains, time series, machine learning, containers et OS mobiles alternatifs apporte beaucoup pour tout le monde. Quand des acteurs locaux animent ces prĂ©sentations, c’est top. Quand d’autres viennent d’ailleurs, c’est encore mieux 👍 !

C’est intĂ©ressant aussi de voir comment ça fonctionne autre part. Dans des grosses villes les meetups marchent bien le soir aprĂšs le travail, et assez peu le midi. Les gens bossent en journĂ©e, partent plus tĂŽt pour le meetup et rentrent vivre leur vie. Chez nous c’était l’inverse. La frĂ©quentation le soir baissait et Ă©tait dĂ©cevante. En calant nos meetups sur la pause mĂ©ridienne, on vit la frĂ©quentation passer d’un pĂ©nible 10/15 personnes Ă  une grosse trentaine. Les autochtones prĂ©fĂšrent nous rejoindre le midi.

La communication

Que faire quand vous voulez vous faire connaitre par le plus grand nombre de personnes du coin sans forcément faire tourner des sextapes ? Comment gagner de la visibilité à moindre coût ?

DĂ©jĂ  un site web, merci Erwan ! Ensuite, un systĂšme pour lister les Ă©vĂ©nements. Au dĂ©but Eventbrite, puis afin d’harmoniser les outils des GDG, Meetup a Ă©tĂ© imposĂ©. J’estime avoir perdu au change. Une usine Ă  gaz, moins de donnĂ©es accessibles pour nous (alors que basiques !). La bascule de l’un Ă  l’autre nous a fait perdre du public, il fallait tout recommencer. Ensuite, cĂąbler l’outil au site web et le tour Ă©tait jouĂ©.

Le label Google Developers Group (GDG) aussi. Le mot “GOOGLE” en faisait fuir certains, mais en leur montrant qu’il n’y avait ni dĂ©vots ni prosĂ©lytisme, et qu’on avait surtout un gain de visibilitĂ© et de contenu, ça allait. À une Ă©poque on pouvait voir comment on se positionnait par rapport aux autres GDG, ça nous rassurait dans les moments de doute.

Ensuite, les affiches. On avait la chance d’avoir un bon graphiste dans l’asso (merci Erwan !) pour faire des affiches Ă  poser pour annoncer nos meetups. Puis il se mit en retrait, et je pris la suite. Je ne ferais pĂŽ carriĂšre dans ce domaine :-D Mais avec GIMP, Freepik et Flaticon il y avait moyen de faire des choses efficaces (et sur un malentendu, si on n’était pas regardant, pas trop moches !) 🎹.

Les rĂ©seaux sociaux aussi. Twitter et Google+. Oui, Google+. On y partageait des informations, mais l’audience Ă©tait assez faible avant que l’outil ne soit euthanasiĂ© par Google.

Enfin, la newsletter avec Mailchimp. Interface simple, efficace, avec possibilitĂ© d’avoir des mĂ©triques sur nos campagnes. On a eu des rebonds de frĂ©quentation grĂące Ă  une bĂȘte infolettre mensuelle. 📧

Les gros projets

On peut dire que dans l’associatif ce n’est pas la taille qui compte. DĂšs 2012, Code d’Armor avait repris un Startup Weekend Ă  Lannion, grĂące Ă  ça que je l’ai connu d’ailleurs. AprĂšs on n’a pas continuĂ©, trop contraignant, et de plus en plus lourd Ă  mettre en place đŸ„”.

Il y eu aussi les Ă©ditions de la FĂȘte du Libre, Ă  savoir Libre en FĂȘte en TrĂ©gor. Travailler de concert avec d’autres associations de tous poils, co-gĂ©rer le projet avec le FabLab, et finalement un Ă©vĂ©nement attirant plus de 700 personnes sur une journĂ©e avec de nombreux ateliers, stands et confĂ©rences. Une belle rĂ©ussite, on a de quoi ĂȘtre fier đŸ’Ș

Enfin le DevFest du Bout du Monde avec les copains de FinistDevs. Vous vous rappelez les irrĂ©ductibles bretons ? FaĂźtes travailler ensemble deux GDG et vous aurez un DevFest au bout du monde (littĂ©ralement) avec 350 visiteurs, une dizaine de sponsors, 40 confĂ©rences et ateliers sur 4 tracks en parallĂšle. Et finalement une belle rĂ©ussite qui fait plaisir ! Ca donne aussi envie de continuer. De faire encore mieux, plus grand, peut-ĂȘtre pas ailleurs. L’associatif finit parfois par ĂȘtre une histoire de politique, on fait avec ce que l’on nous donne ou pas.

Les vidéos

Il y eu trĂšs tĂŽt la volontĂ© de capitaliser sur ce que l’on faisait, avoir des traces de nos confĂ©rences. La dĂ©cision fut prise rapidement d’enregistrer et mettre en ligne nos confĂ©rences. Les 1ers essais furent sympas (par exemple), mais demandaient du travail de montage. On passait aussi par les lives de Hangout ou YouTube, mais la qualitĂ© n’était pas au rendez-vous et on subissait un rĂ©seau parfois capricieux (exemple). Ensuite on filmait, en best effort. C’était dĂ©jĂ  mieux, mais pas encore top.

Et derniĂšrement, on s’est Ă©quipĂ©, suite au DevFest entre autres. On gardait notre micro USB Yeti Blue et la webcam C910 de Logitech, et on ajoutait un splitter HDMI ainsi qu’une carte AverMedia ExtremeCap. DerriĂšre OBS sur un laptop Ă  8 Go de RAM et le tour Ă©tait jouĂ©. On tĂątonne encore sur la mise en forme, mais c’est dĂ©jĂ  mieux. Bon, les mĂ©triques de notre chaĂźne YouTube ne sont pas terribles, mais on vient de loin đŸ“œïž. Un bel exemple ici.

Les p’tits trucs en plus

En plus de la vie mensuelle de l’association, du travail de communication, la recherche d’intervenants et les gros projets en parallĂšle, il y avait d’autres choses qui pouvaient arriver. Parfois aider un hackathon du coin avec du mentoring, une autre fois s’investir dans un Startup Weekend voisin. Mais aussi organiser un hub pour le Google Hash Code, animer des I/O Extended, et avoir des membres aller outre-Atlantique pour la Google I/O et le GDG Summit. De temps Ă  temps avoir des personnes qui testent leurs confĂ©rences chez nous avant de les faire dans des gros rassemblements. Les annĂ©es se suivent, se ressemblent et sont finalement bien remplies. Une dizaine de meetups par an en moyenne, de temps un temps un cod’apĂ©ro, et une grosse variĂ©tĂ© de sujets.

Et maintenant ?

En regardant dans le rĂ©troviseur, en pensant Ă  nos moyens humains (un noyau dur de Ÿ personnes) et Ă  notre situation gĂ©ographique, on a de quoi ĂȘtre fier de nous. On se dĂ©carcasse et ça change tout. On arrive Ă  braquer les projecteurs sur notre TrĂ©gor et Ă  faire des choses.

Mais maintenant, je dois bouger, pour raisons familiales. Je garde de supers souvenirs, et j’ai gagnĂ© des bons potes À voir maintenant ce que je ferais, mais je vois dĂ©jĂ  qu’il y a de quoi faire Ă  Toulouse entre le GDG et le Capitole du Libre. Quand on est un animal associatif on trouve toujours un endroit oĂč creuser, pour que je m’arrĂȘte ce n’est pas gagnĂ©. En tout cas, merci les copains et kenavo ! 👏

Et si vous avez du temps, n’hĂ©sitez pas Ă  voir ce que eux ou leurs boites font :) Je pense Ă  Marc, Samuel, Pierre, SĂ©bastien et Kristal, Nicolas et DC Brain, mais aussi Eric, Erwan ou encore Sylvain et CĂ©dric avec Saooti.

— DerniĂšre mise Ă  jour : mercredi 26 juin 2019 PrĂ©cĂ©demment sur Medium et paper.wf —

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La galÚre du choix des speakers pour une conférence

đŸ‡«đŸ‡· – mardi 4 juin 2019

Mots clés : #DevFest, #CFP, #CallForPapers, #conferences, #meetups

AprĂšs avoir organisĂ© la 1Ăšre Ă©dition du DevFest du Bout du Monde avec Code d’Armor (le GDG des CĂŽtes d’Armor) et les copains du FinistDevs (celui du FinistĂšre), j’ai dĂ©cidĂ© d’aborder le dur choix de la sĂ©lection des intervenants pour une confĂ©rence, car plusieurs façons de voir les choses s’opposent, les polĂ©miques se rĂ©pĂštent, et aucune solution n’est vraiment meilleure que l’autre


âžĄïž Savoir se lancer, et minimiser les risques

Je prends exemple ici du DevFest du Bout du Monde mĂȘme si finalement on retrouve cette problĂ©matique partout. Lorsque l’on dĂ©cide de crĂ©er la 1Ăšre Ă©dition d’une confĂ©rence, en plus de tout le travail de lancement du projet, on doit faire le choix des personnes qui interviennent pour des confĂ©rences, quickies ou ateliers, et un outil de Call For Paper (comme Conference Hall) fait gĂ©nĂ©ralement grandement l’affaire. Chaque organisateur vote mais se pose souvent les mĂȘme questions que ses collĂšgues : quelle stratĂ©gie adopter ? qu’est-ce qui ferait consensus ?

On pourrait miser sur les gros poissons, et dans l’IT ce n’est pas ce qui manque. En 2019 une entreprise du secteur qui n’a pas de Dev Rel / Dev Advocate / Dev Evangelist / Dev {insĂ©rez un titre qui claque ici} n’a pas tout compris Ă  la culture software. DerriĂšre ces candidats-lĂ  ce sont des entreprises qui rĂ©munĂšrent les intervenants et qui sont objectivĂ©s Ă  faire des tournĂ©es un peu partout pour partager voire Ă©vangĂ©liser sur un sujet, une techno ou sur le fait que c’est l’entreprise que-c’est-elle-la-meilleure-avec-des-paillettes. Et parfois on peut se retrouver avec ces rockstar speakers Ă  participer Ă  leurs tournĂ©es comme si on Ă©tait leur roadies en leur prĂ©parant la scĂšne et avoir la chance insigne de les avoir. Dans les faits le contenu proposĂ© par les intervenants est rĂŽdĂ© dans une majoritĂ© des cas, et il n’y a pas de regret Ă  avoir quand Ă  leurs prestations (ouf !). Mais parfois, on se dit qu’avoir telle ou telle entreprise reprĂ©sentĂ©e dans les confĂ©rences peut ramener davantage de monde et faire gagner l’évĂ©nement en visibilitĂ© (et en r€cettes) ; on peut ĂȘtre amenĂ© Ă  faire le choix de simplement profiter de son aura sans s’assurer d’avoir quelque chose de qualitatif derriĂšre. C’est con, mais pour se lancer on doit prendre des dĂ©cisions et ne pas faire des paris trop risquĂ©s pour assurer la viabilitĂ© du projet. Quitte Ă  avoir Jean-Rufus qui (re)parle encore dans un grand slideshow du fonctionnement du nouveau BullShitLayout proposĂ© dans la prĂ©-alpha-release d’une lib.

âžĄïž Savoir se lancer, mais miser sur le local

On peut aussi faire le choix du local pur-terroir-certifiĂ©-bien-de-chez-nous-100%-green. L’intĂ©rĂȘt ici est de mettre en avant des p’tits nouveaux, de chercher des talents ou des intervenant.e.s qui ont du potentiel et de construire l’aventure avec elles et eux.

Cette façon de faire a un bel avantage qui est celui de donner une identitĂ© rĂ©gionale Ă  l’évĂ©nement avec des thĂ©matiques pas forcĂ©ment abordĂ©es ailleurs. Ainsi on aurait, si toutes les confĂ©rences Ă©quivalentes faisaient ce choix, des Ă©vĂ©nements avec leur identitĂ© propre et faisant que le public se dĂ©place pour profiter du contenu plus ou moins original. Miser sur les talents locaux rĂ©sous un autre problĂšme qui est que, au jour d’aujourd’hui, si on prend les plus grosses confĂ©rences (voire d’autres plus petites aussi), on retrouve les mĂȘmes intervenants. Constamment. Pire encore, on retrouve les mĂȘmes sujets mais Ă  des dates et lieux diffĂ©rents (vous vous rappelez quand je parlais de tournĂ©es ?). De fait quand bien mĂȘme ce serait qualitatif, le paysage dĂ©jĂ  saturĂ© ne va pas spĂ©cialement faire de place aux nouveaux venus qui veulent tenter l’aventure. Dit autrement, si ta boite au gros capital ne te paye pas pour te dĂ©placer partout pour faire des confĂ©rences racoleuses, tu pourras au mieux te contenter des meetups du coin. N’est pas le U2 du dev qui veut nan mais oh. Les Stades de France du logiciel ne sont pas pour les keupons du coin.

Mais le problĂšme du “tout local” est que des confĂ©rences peuvent ne pas faire le mĂȘme poids que d’autres. Elles pourraient se retrouver malgrĂ© elles trop spĂ©cialisĂ©es sur un domaine n’attirant pas assez de monde, ou alors en concurrence frontale avec d’autres spĂ©cialisĂ©es dans le mĂȘme sujet mais avec plus de moyens. Miser sur le “100% local ou presque” implique aussi que le public ait Ă  se dĂ©placer exprĂšs, ce qui peut parfois ĂȘtre bloquant lorsque l’on habite sur la cĂŽte mĂ©diterranĂ©enne et que l’on veut aller Ă  une confĂ©rence en Hauts-de-France ou dans le FinistĂšre. Pourquoi aller au CongrĂšs National de l’Oignon Rouge Ă  PlougasnouĂ«t alors que je peux aller au Salon National de l’Oignon Ă  Paname ?

Quand bien mĂȘme cela pourrait marcher, il faudrait avant tout que les entreprises du secteur s’investissent. Pour certaines ĂȘtre sponsor n’est pas envisageable (💾) ou implique des process particuliĂšrement complexes (đŸ€Ș), pour d’autres envoyer des collaborateurs animer des confĂ©rences ne reprĂ©sentent pas d’intĂ©rĂȘt ni de retour sur investissement (💾💾💾). Curieusement ce sont souvent les mĂȘmes qui se plaignent de ne pas rĂ©ussir Ă  recruter des talents ou Ă  les voir s’en aller vers de plus verts open spaces („ლ).

Bref, proposer du contenu trop local rendrait l’évĂšnement trop
 local, il faut savoir ce que l’on veut. Pour Libre en FĂȘte en TrĂ©gor 2018 on a pris ce paris, il a Ă©tĂ© rĂ©ussi. Plus de 700 personnes en une journĂ©e avec ateliers, stands et confĂ©rences, une belle rĂ©ussite :–) On a appliquĂ© la mĂȘme stratĂ©gie pour le CafĂ© Vie PrivĂ©e 2018 de Lannion : un bar bondĂ© avec une bonne quarantaine de personnes, des confĂ©rences d’acteurs du coin, et de vrais bons retours.

🏁 Et alors dans tout ça ?

Je voudrais dire qu’il faut rĂ©ussir Ă  faire le bon compromis.

Pas celui qui sĂ©curise un projet qui n’a mĂȘme plus besoin de l’ĂȘtre car il est bien rĂŽdĂ© et reconnu. Pas un compromis qui ne rĂ©pond qu’aux lois sacrĂ©es des bilans sur tableur, oĂč on doit attirer des tĂȘtes d’affiche et des grosses boĂźtes pour faire venir un maximum de spectateurs histoire de s’assurer d’avoir des bĂ©nĂ©fices Ă  5 chiffres đŸ€‘. Non. Clairement pas. Surtout pas quand on retrouve les mĂȘmes confĂ©rences partout alors qu’elles ont Ă©tĂ© enregistrĂ©es plusieurs fois et mises sur YouTube.

Il faut faire un compromis qui satisfait Ă  la fois les organisateurs et le public, et ce n’est pas facile. Avoir des speakers de renom va Ă©viter aux personnes de faire des dĂ©placements trop longs : on fait venir les speakers reconnus auprĂšs des gens pour qu’ils en profitent, et il faut le faire. Ce que l’on fait parfois dans nos meetups de GDG ou autres user groups peut ĂȘtre refait ici : on fait venir des bons intervenants de loin pour les gens du coin. En plus, ça sĂ©curise le projet et, ouf !, ça rassure.

Mais il faut aussi laisser leur chance aux autres. Je ne parle pas de laisser 10% des slots disponibles pour les “petits” avec des quickies de 15 minutes le midi lorsque tout le monde mange, quand les “grands” eux ont 90% des slots toute la journĂ©e. Non. PlutĂŽt faire du 50–50. Il ne faut pas confondre l’égalitĂ© devant le sacro-saint CFP et l’équitĂ© entre les intervenants n’ayant de base pas les mĂȘme chances ni la mĂȘme visibilitĂ©. Quand on organise une confĂ©rence on doit proposer du contenu intĂ©ressant d’abord, et flatter l’égo des uns et des autres ensuite. Pas l’inverse.

Ça peut ĂȘtre couillu et risquĂ©, mais il faut tenter. Les GDG et autres users groups servent Ă  ça aussi : faire connaitre et tester des intervenants du coin pour ensuite les propulser sur des Ă©vĂ©nements plus gros, ou Ă©changer entre eux des infos sur des speakers pas encore connus d’autres rĂ©gions mais qui peuvent faire de belles choses. Du cĂŽtĂ© du DevFest du Bout du Monde, on a rĂ©ussi Ă  avoir 25% d’intervenants de Bretagne, 42% si on compte ceux venant de Nantes (troll spotted?). Pour une premiĂšre c’est pas mal dĂ©jĂ . Mais le choix ne fut pas Ă©vident du tout, on s’est bien pris la tĂȘte, sachant aussi que l’on se refusait de mettre en avant des collĂšgues. On ne voulait pas avoir des commandos de nos entreprises respectives dans le programme.

Bref. Que l’on soit organisateur d’évĂ©nements ou pas, on retrouve souvent les mĂȘmes remarques : des speakers de renom qui ont rĂ©pondu prĂ©sents 👍, et parfois un manque de speakers peu connus qui pourtant peuvent proposer de belles choses 👎. Pourtant il y a moyen de corriger ça. Faut juste du courage et de la curiositĂ©, et prend des risques.

Toi qui rĂąles d’avoir les mĂȘmes noms dans les confs, j’espĂšre que tu comprendras mieux la problĂ©matique. Mais toi qui organises ces confs, j’espĂšre que tu comprendras le rĂ©el problĂšme.

— DerniĂšre mise Ă  jour : mardi 4 juin 2019 PrĂ©cĂ©demment sur Medium et paper.wf —

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