Unvarnished diary of a lill Japanese mouse

secte

HOKKAIDÔ

J’ai appris qu’en Europe, il n’y a pas si longtemps on pouvait se débarrasser d’une fille en l’enfermant dans un couvent. Au Japon, aujourd’hui on a les sectes. Si une secte réussit à obtenir un statut légal elle peut faire pratiquement tout ce qu’elle veut tant que ça ne fait pas trop de bruit.

Mon père m’avait livrée à une secte des montagnes du Hokkaidô dirigée par un moine psychiatre qui prétendait soigner les filles un peu dingues ou exaltées.

Traitement simple : nous étions utilisées comme esclaves domestiques pour toutes les corvées de fonctionnement de ce que nous devions nommer « le camp » la secte comptait une trentaine d’adeptes, tous adultes, pas d’enfants. Ils se livraient à des pratiques dont nous (six filles en tout, toutes mineures, j’étais la plus jeune) étions totalement exclues On nous nourrissait juste assez pour ne pas tomber. À ce régime je n’ai pas mis longtemps pour perdre les bonnes joues d’enfant que j’avais eu juste le temps de refaire.

Issue d’une famille de la vieille aristocratie, les tâches les plus répugnantes m’étaient réservées. J’étais rétive, pétrie de préjugés de classe, car si je n’avais pas été entourée d’attention familiale, en revanche j’avais reçu l’éducation très stricte donnée aux filles de mon milieu. L’humiliation permanente étant un des moyens utilisés pour nous remettre dans le droit chemin de l’obéissance silencieuse. On me donna, par exemple, à nettoyer la porcherie, qui était un grand local abritant ordinairement quatre truies et leurs petits. Comme je n’y mettais pas assez de zèle, on m’y enferma trois jours durant, sans nourriture, jusqu’à ce que tout reluise de propreté. J’avais les ongles usés jusqu’à la chair et les genoux en sang et pour finir j’aurais mangé n’importe quoi.

Lorsque je pense à ces deux années la première impression qui me revient c’est le froid. On nous vêtait de minces samue, une simple culotte de coton, des tabi de coton et des zori à semelle plastique. Pour les corvées d’extérieur on nous distribuait de vieux hanten qu’on devait rendre aussitôt rentrées. Les douches collectives prises sous surveillance d’une femme ou d’un homme étaient toujours froides…

De tout ça j’aurais pu m’accommoder, ne pensant qu’à m’évader, mais j’ignorais que le producteur de videoporn avait réclamé son dû, mon contrat de location en main, et qu’il se préparait un nouveau tournage. On vint donc me chercher un matin, je dus revêtir mon pauvre costume sale de collégienne et on me passa des menottes avant de monter dans une auto. Je compris immédiatement ce qui m’attendait, les mains sur mes cuisses pendant toute la durée du trajet me le confirmèrent. Ce deuxième tournage se passa exactement comme le premier, excepté qu’il y avait cinq hommes, qui se relayèrent afin que trois me maintiennent en permanence, j’étais menottée et on m’avait passé une laisse au cou, c’était horrible. On me ramena à la nuit, prostrée, je restais 2 jours alitée puis on me força à reprendre mon activité comme si rien ne s’était passé. J’étais malade, je ne retenais pas le peu d’aliments ingérés, ça n’avait aucune importance.

Un mois plus tard, je commençais à récupérer, on était au début de l’automne, je profitai d’un moment de répit alors que nous ramassions des fagots dans la forêt qui cernait le camp de toutes parts et je me jetai dans les taillis. En partant pour le tournage j’avais remarqué que nous traversions un village en contrebas du camp, Je pensais y trouver de l’aide. Malheureusement pour moi ce village tirait des profits importants de sa collaboration avec la secte, à peine on me vit, je compris mon erreur. On m’a pourchassée jusque dans une impasse ou je dus faire front. J’envoyais le premier homme au sol, mais ils étaient trop nombreux, la petite chèvre de monsieur Seguin ne put tenir longtemps et je fus ficelée prête à être livrée au camp. L’homme que j’avais frappé se vengea sournoisement en me découvrant les seins pour les gifler à toute volée… Le pick-up du camp arrivant j’échappais sans doute à pire… Je fis connaissance alors avec ces méthodes dissuasives de punitions se voulant exemplaires. C’est l’homme à qui j’avais faussé compagnie qui fut chargé de la tâche. Suspendue, nue, par les bras, devant tous les adeptes on vous fouette sur tout le corps avec des ceintures de soie mouillées. J’entendais les ricanements répondant à mes tortillements de défense. C’est affreux, au bout de quelques minutes tout le corps vous brûle, impossible ensuite de supporter un vêtement avant des heures, impossible de s’allonger… L’homme qui me fouettait le faisait avec autant de cœur que son inattention lui avait valu d’être rétrogradé dans sa hiérarchie. Par la suite il me voua une haine qu’il exprima à chaque fois que ça lui fut possible. Pour finir on m’obligea à assister publiquement à la projection de la vidéo N°1, copie aimablement offerte par le producteur… Fuir à nouveau devint l’obsession qui me gardait en vie. Donc, livrée au camp à 16 ans, l’été de mes 17 ans on m’avait forcée à tourner la deuxième vidéo, à l’automne je m’étais évadée une première fois, au début de l’année suivante le producteur me faisait à nouveau chercher. Comme précédemment, j’avais revêtu mon uniforme de collégienne, j’avais grandi mais aussi maigri, il m’allait encore. Je fais à nouveau le trajet menottée, dans l’auto on m’enlève ma culotte, mais j’étais devenue indifférente, à nouveau on me met une laisse au cou, je me laisse faire, pensant m’épargner la violence, le viol étant certain, mais ça les rend furieux au contraire, ma prestation les intéressait dans la mesure ou je me défendais bec et ongles, la fille docile n’avait aucun intérêt. Dans les vidéos japonaises il faut que la victime pleure, protège sa pudeur, cherche à se sauver, etc. Ce fut encore immonde.

Je me méprisais totalement, les humiliations répétées subies au camp ne me touchaient plus, j’avais perdu toute pudeur, mon corps ne m’inspirait aucun intérêt, je n’étais pas loin d’être brisée comme ils le souhaitaient. Arriva l’été de mes 18 ans, je profitais d’une occasion soudaine et m’évadai à nouveau. J’aurais dû me méfier, bien sûr, le piège était assez grossier, mais je n’étais plus en mesure de réfléchir correctement. Bref on me rattrapa d’autant plus aisément qu’on avait préparé ce simulacre. Naturellement je subis la même punition que la première fois, plus longuement, plus soigneusement, mais cette fois on ne me détacha pas, je restais les pieds touchant à peine le sol, suspendue à cette espèce de potence. Il fait froid la nuit à cette altitude, en septembre. Mes épaules me faisaient très mal, je ne sentais plus mes mains ni mes bras, j’avais mal au dos, mal aux hanches…

J’appelais la mort, je n’en pouvais plus. Au milieu de la nuit elle vint. Oh, elle est douce et souriante la mort, comme une maman elle vient vous consoler et vous entourer d’amour. Je n’aurai pas peur de mourir quand le moment sera venu, n’ayez pas peur non plus… La douleur atroce de mes épaules et de mon dos me fit rouvrir les yeux au matin, j’étais revenue à la vie, je criais, on me détacha, le retour dans mon corps a été un moment abominable, mes bras mes mains grouillaient de décharges de douleurs intolérables.

Je ne peux pas croire qu’on m’avait laissée une nuit entière au risque de me voir mourir sans l’accord explicite de mon père. Je suis absolument persuadée qu’il souhaitait ma mort, le sensei du camp étant médecin, il délivrait un certificat de décès en règle, et ma famille n’avait plus qu’à pleurer la disparition prématurée de cette fille malade qu’on avait envoyée à la montagne pour soigner sa santé physique et mentale. Peut-être était-ce déjà arrivé ?

On me confia ou plutôt une femme âgée me prit en charge. C’était la mère du sensei, elle jouissait au sein de la secte d’une indépendance totale, elle était chamane et personne n’osa l’empêcher s’occuper de moi. Je ne pouvais me mettre debout, j’avais une fièvre terrible, je délirais, je ne sais combien de temps je restais couchée, elle était toujours à mes côtés quand j’ouvrais les yeux, marmonnant je ne sais quel dialecte je ne comprenais pas. Elle me scrutait avec une intensité incroyable quand je commençais à m’asseoir et me nourrir. Ses gestes étaient très doux. Je crois bien qu’elle m’a sauvé la vie. Elle me parlait dans un japonais bizarre plein d’expressions dialectales. Elle me disait que j’avais passé une porte, que je ne reviendrais pas en arrière, que la vérité était mon signe, que je partirai d’ici bientôt et que ça marquerait la fin d’un cercle, plein de choses bizarres, des prophéties incompréhensibles me concernant. Personne dans le camp ne semble avoir voulu s’opposer à elle, et une fois guérie je crois qu’on m’a laissée plus tranquille qu’avant, je n’étais pas mieux traitée que les autres filles mais pas plus mal et ça c’était une nouveauté. Je n’ai pas parlé des autres pensionnaires, nous avions interdiction absolue de nous adresser la parole, mais bien sûr nous saisissions toutes les occasions. Nous étions complices par beaucoup de petits gestes affectueux, pour nous soutenir et nous aider mutuellement autant que nous pouvions. J’étais la plus jeune et les deux plus âgées avaient pour moi de gentilles attentions, comme me garder des petits fruits cueillis dans la forêt par exemple.

L’hiver arriva, je craignais de voir arriver l’équipe de tournage une nouvelle fois, je cherchais de m’évader à nouveau dès que possible, mais cette fois je monterais sur les sommets, je me coucherais dans la neige et j’attendrais la mort, elle vient vite dans le froid, on s’endort, c’est une mort sans douleur. Les mois passaient, sans occasion, puis pour une raison que j’ignore, on m’a fait dormir dans un petit local servant à stocker du bois, un peu à l’écart des autres bâtiments, Depuis ma deuxième évasion on m’obligeait à dormir nue, je devais laisser tous mes vêtements à l’extérieur de ma cellule, devant la porte. Dans ce local sans chauffage je restais vêtue. Durant mon insomnie la première nuit je sentis un courant d’air, la porte métallique était fermée, je compris qu’il provenait de derrière le bois, il me suffisait de déplacer des bûches et je me rendis compte qu’il y avait des ouvertures destinées à l’aération du bois. Je n’étais pas grosse naturellement, de plus le régime du camp m’avait amaigrie, je pouvais passer ma tête la première, le reste suivit, il faisait nuit noire, je m’enroulai dans ma couette et commençai à monter, la forêt de conifères était assez clairsemée, la neige tombait en abondance elle recouvrirait mes traces, et effectivement quand le jour arriva, personne n’était à ma poursuite.

Je marchai toute la matinée avant de sentir que le froid commençait à m’engourdir le corps et l’esprit, je tremblais comme une feuille, il était temps de m’allonger. Je fis encore quelques pas en direction de ce qui semblait être une clairière et je tombai sur une route. Une voiture de police freina de justesse pour ne pas me renverser…

J’étais sauvée.

La suite c’est la justice qui s’en est chargée. Pendant mon séjour de trois mois à l’hôpital en plus de tous les spécialistes médicaux de l’île y compris psychiatres, j’ai eu affaire aux policiers et un juge. Ma famille est de celle qu’on ménage, trop proche du pouvoir pour être réellement inquiétée, cependant le scandale risquait d’être trop grand, il leur fallut transiger. Sous la surveillance attentive du juge, mon père renonça à ses droits sur moi, bien que mineure je pus être libérée de son autorité, il fut conclu que j’irai vivre à Nara, avec une pension alimentaire, mon logement était assuré par l’entreprise, en échange je réservais ma plainte, sans toutefois m’engager à y renoncer définitivement, suivant les conseils privés et bienveillants du juge, qui tenait à m’assurer des garanties. La secte fut dissoute par décision de justice, mais il n’y eut pas de poursuites. J’ignore ce qu’ils sont devenus… des autres filles, libérées, je ne sais pas davantage. Les plus âgées devenues majeures échappaient de toute façon à l’autorité familiale… Le producteur est toujours en activité, la troisième vidéo n’est plus en ligne, elle n’a jamais eu de succès, les deux autres, surtout la première, marchent toujours très bien, elles ont très largement amorti leur investissement. Deux des « figurants » sont morts comme des yakuzas : salement. Les cameramen font carrière…

Ceci est un récit que j’ai essayé de garder pudique autant que possible, j’ai évité de m’étendre sur de nombreux détails particulièrement dégoûtants, limite crédibles non par autocensure mais parce que inutiles. La société japonaise est beaucoup plus dure que ce qu’on imagine en occident, et les pratiques que je décris ne sont pas absolument extraordinaires, la perception de la cruauté est très différente dans l’archipel de ce qu’elle est en Europe, pour vous en rendre compte par d’autres moyens il vous suffit de visionner les jeux et « farces » télévisées japonais, particulièrement lorsque des femmes en sont victimes… le niveau de violence qui y règne serait inimaginable en France.

Maintenant que j’ai réussi à terminer le projet que je m’étais mise en tête de développer j’espère ne plus écrire que de jolies choses.

Merci à ceux qui ont bien voulu me lire.

#secte

JOURNAL 17 novembre 2025

À mesure que j’avance dans ma mémoire reviennent des choses des douleurs que je préférerais pas sentir revenir. Puis-je en parler ici ? C’est la question qui me préoccupe depuis des jours, depuis que j'ai commencé ce travail en fait Est ce que c’est intéressant ? Est ce que le dire, dire des choses aussi intimes et aussi humiliantes est-ce que ça peut servir ? Me servir ? Me libérer ? Oui, je pense que ça peut me libérer, le dire publiquement peut me libérer

Alors voilà. Il y avait dans la secte un membre qui me haïssait. Il était en charge de nous surveiller en extérieur quand je me suis évadée la première fois. Il avait été puni et rétrogradé dans la hiérarchie compliquée de leur organisation, c’est lui qui m'avait fouettée ensuite et il y était allé avec entrain, ensuite il ne me manquait jamais. Cette fois-là j'avais à ramasser des rames de soja, il était derrière moi à me pousser pour que j'aille plus vite, au bout d’un moment j’en ai eu assez et je me suis redressée et j’ai tout envoyé balader. C'était plus fort que moi, alors il a eu ce méchant sourire qu’il m’avait fait avant de me frapper il me prend par le poignet je me dégage d’un coup et je me mets en garde prête à me battre. Il y avait d’autres gars pas loin, il les appelle et à eux cinq ils me maîtrisent. J’avais dix-sept ans, très amaigrie déjà, et mal nourrie, ils étaient cinq sous la direction de ce salaud, ils me couchent par terre et enlèvent ma culotte. Je passe les ricanements, je pouvais toujours gigoter, je ne pouvais pas me libérer, un gars normalement nourri sur chacun de mes membres je pouvais même pas mordre ils me tordaient les bras à les déboîter. Alors tranquillement ce salopard me viole avec un piment. J'ai les larmes qui me viennent au souvenir de la brûlure qui vient. C’est affreux. L'impression d'avoir le feu au sexe, le feu à l'intérieur. Je me mords les lèvres jusqu'au sang je ne leur ai pas fait le plaisir d’un cri d’un gémissement, mais Je croyais que j’allais mourir brûlée de l'intérieur. Ils me lâchent en s'écartant, je me retourne sur le ventre en me tenant le sexe à deux mains. Ils m'ont laissée pour regarder de loin au bout d'un temps infini j’ai senti que ça se calmait un peu, j’avais fait pipi. Un coup de pied dans le côté m'a remise debout et j'ai dû me remettre au travail, et le soir j’ai été punie pour ne pas avoir ramassé assez de légumes. La brûlure n'a vraiment disparu qu’au bout de plusieurs jours, elle se réveillait à chaque fois que je faisais pipi ; j’aurais préféré ne pas avoir à évoquer ça c’est une des pires choses qu’ils m'aient fait là-bas, cette douleur-là je la sens encore quand je l'évoque. Cette scène aussi elle revient dans mes cauchemars, j'en avais jamais parlé parce que je la trouve dégueulasse. On dirait qu’il faut que je revienne sur tout sans rien épargner puisque ces souvenirs s'imposent à moi. Je crois quand même que c’est dans la secte qu'on m'a imposé les pires choses que j’ai jamais connues, pourtant mon problème remonte à avant, bien avant probablement et il faudra que je remonte toute la pente jusqu'au début, mais quand même je me demande si je n’aurai pas fait déjà le plus pénible, bien que je sache que tout au fond se cachent des démons féroces, ceux qui ont hanté ma petite enfance et m’ont sans doute terrorisée assez pour que je m’invente ce bouton marche-arrêt de la perception de mon corps. Il y a quelque chose je le sais du côté de mes premières règles aussi, et je pense de ma prise de conscience toute petite alors de ma différence avec les garçons et l’insignifiance de ma personne qui en découlait, ça a dû se faire très tôt puisque aussi loin que je me souvienne je me considérais moi-même comme un être de seconde zone 3 ans ? 4 ? À l'école c’est ce que je ressentais déjà j’étais étonnée que des étrangers c’est-à-dire autres que ma maman et ma mamy, donc mes professeurs pouvaient s’intéresser tellement à moi qu'ils m'adressaient la parole et me posaient des questions, j'allais jusque me sentir d’une espèce différente des autres petites filles...

#douleur #secte

#douleur #secte

Dans le hokkaidô en cette saison il faisait très froid. Après ma première évasion ils m’obligeaient à laisser tous mes vêtements à la porte de mon placard. On nous donnait des couettes moins fines à partir d'octobre mais c'était pas du tout suffisant, on n’avait pas de chauffage, je me caillais toutes les nuits à grelotter ramassée sur moi-même en boule comme un rat. Je ne suis pas frileuse mais vraiment ça a été très dur, j'étais très amaigrie, pas un pouce de graisse sur le corps, c’est pour ça et d’autres choses ça m'a poussée à m'évader à nouveau. Un soir ils ont oublié de fermer ma porte j’en ai profité, une fenêtre était ouverte dans le couloir j'ai sauté. J'aurais dû me méfier, c'était un piège grossier, ils m'attendaient cachés dehors, ils m'ont attrapée aussitôt et enfermée dans une espèce de cabane à outil, évidemment sans rien manger ni boire. Je ne pouvais même pas m'allonger les jambes jusqu'au lendemain fin d'après midi, et là ils m'ont déshabillée et pendue par les bras et battue jusqu'à ce que je perde presque connaissance, et laissée comme ça toute la nuit dans l'espoir que d'accord avec mon père au moins sur le principe, je meure de fatigue et de froid. Le lendemain j'aurais été déclarée morte d'un arrêt cardiaque, incinérée et terminé pour moi. Manque de pot, ça n'a pas marché, et le lendemain je respirais encore. J’ai déjà raconté ça par morceaux c’est juste que ça me revient alors je l'écris. Conseil de mes médecins, attention ce n'est pas de la rumination maniaque...

JOURNAL 20 novembre 2025

#douleur #secte

Dans le hokkaidô en cette saison il faisait très froid. Après ma première évasion ils m’obligeaient à laisser tous mes vêtements à la porte de mon placard. On nous donnait des couettes moins fines à partir d'octobre mais c'était pas du tout suffisant, on n’avait pas de chauffage, je me caillais toutes les nuits à grelotter ramassée sur moi-même en boule comme un rat. Je ne suis pas frileuse mais vraiment ça a été très dur, j'étais très amaigrie, pas un pouce de graisse sur le corps, c’est pour ça et d’autres choses ça m'a poussée à m'évader à nouveau. Un soir ils ont oublié de fermer ma porte j’en ai profité, une fenêtre était ouverte dans le couloir j'ai sauté. J'aurais dû me méfier, c'était un piège grossier, ils m'attendaient cachés dehors, ils m'ont attrapée aussitôt et enfermée dans une espèce de cabane à outil, évidemment sans rien manger ni boire. Je ne pouvais même pas m'allonger les jambes jusqu'au lendemain fin d'après midi, et là ils m'ont déshabillée et pendue par les bras et battue jusqu'à ce que je perde presque connaissance, et laissée comme ça toute la nuit dans l'espoir que d'accord avec mon père au moins sur le principe, je meure de fatigue et de froid. Le lendemain j'aurais été déclarée morte d'un arrêt cardiaque, incinérée et terminé pour moi. Manque de pot, ça n'a pas marché, et le lendemain je respirais encore. J’ai déjà raconté ça par morceaux c’est juste que ça me revient alors je l'écris. Conseil de mes médecins, attention ce n'est pas de la rumination maniaque...