Unvarnished diary of a lill Japanese mouse

douleur

JOURNAL 7 novembre 2025

Alors je commence à essayer de me remémorer la douleur. Je ne sais pas par où commencer. Je dois repartir du plus loin ou bien du plus proche ? Je n'ai pas demandé. Je vais repartir du souvenir le plus vif, celui qui vient tout de suite et c’est le froid. Je me souviens du froid d'abord. Dans la secte, pour limiter mes possibilités d'évasion je devais dormir nue, déposer tous mes vêtements devant la porte du placard ou je dormais. C'était pas chauffé, j'avais tout le temps froid, je grelottais la nuit, je me réveillais avec cette sensation d'être glacée. Oui si on parle de la douleur c’est la première chose qui me vient à la conscience, et curieusement je ne me souviens pas avoir eu froid quand je me suis évadée enroulée dans ma couette sous la neige. J'avais les pieds qui commençaient à geler je ne souffrais pas. J’ai perdu tous mes ongles. Ils ont repoussé. C’est drôle comme je me souviens très bien des faits mais pas de la douleur qui les accompagnait. Je me souviens des coups, de la sidération, de la colère, de l'humiliation, de la rage, pas de la douleur physique. Il y a du boulot alors, je crois bien qu’il va falloir que je creuse profond on dirait…

#douleur

JOURNAL 9 novembre 2025

Je remonte mes souvenirs pour retrouver la trace de la douleur Pourquoi je la niais ? Je ne voulais pas reconnaître ma faiblesse peut-être ? Je niais la fragilité de mon corps, Peut-être que je niais être une fille ? Peut-être j'aurais voulu être un garçon grand fort courageux, les garçons ne pleurent pas. Ils n’ont pas mal ? Peut-être que c'est ce que j'imaginais petite fille. Je remonte mes souvenirs, je commence par les plus récents mes souvenirs de la secte. C'est très dur Je vais y aller doucement.

Je ne compte pas le réveil de mes pieds gelés j'étais sous sédatif je ne sentais rien. Alors 2012, ma deuxième évasion. C'était un piège ils m'ont reprise tout de suite Ils m'ont battue et laissée pendue par les poignets toute une nuit Je ne suis pas morte, la nuit n’était pas si glaciale que ça, c'était mars ou avril je me souviens mal. Je me souviens la vie revenant dans mes épaules mes bras mes mains c'était terrible. Les épaules surtout j'avais l'impression qu’on les avait démontées. J’avais mal sous les bras jusqu’aux seins. J'ai déliré. J'ai eu la fièvre plusieurs jours. C’est la vieille chamane qui m'a sauvée. J'ai connu la mort cette nuit-là. Je frissonne en évoquant le froid la douleur dans tout mon corps en feu après les coups. J’ai eu mal cette fois-là je ne maîtrisais pas. Je n'ai pas toujours vaincu la douleur alors ? Est ce une question d'intensité ? De durée ? C'est intéressant, vous trouvez sensei ? (ici on dit sensei on dit pas docteur)

#douleur

JOURNAL 10 novembre 2025

J'ai écrit écrit écrit mais je ne publierai pas c’est indécent et dégoûtant mais ça me fait du bien les souvenirs affluent comme une marée ça me fait peur qu'ai je mis en route ? en même temps ça me fascine toutes ces choses que je croyais mortes perdues elles reviennent et ça me libère et c'est ça le plus étonnant

J’avais écrit un long post où je détaillais mes souvenirs de la dernière fois où on m'a punie de ma deuxième évasion de la secte. J’avais tout dit, tout détaillé, ce qui me revenait : un flot de douleurs retenues en silence, je n’avais pas émis une plainte et puis je ne l'ai pas publié. Quelque chose m'a retenue. Je sais. C'était parfaitement indécent, illisible de crudité on dit obscène je crois. On peut pas publier ça, il faut respecter celui qui lit, vous. Je l'ai détruit après l'avoir envoyé à mon médecin comme il le demande, et ça me soulage de l'avoir écrit mais pas communiqué. Est-ce la honte encore de ce qu'on m'a fait ? C'est possible mais peut-être aussi simplement de la pudeur moi qui croyais ne plus en avoir. Puis peut-être aussi ce genre de témoignages, il faut les réserver à la justice pas en faire un spectacle. peut être je suis pas très claire j'essayerai de preciser

#douleur

JOURNAL 11 novembre 2025

Ma grand-mère je ne vous ai jamais dit, mais j'ai rêvé d'elle la nuit dernière. Elle avait 19 ans en 1945, infirmière militaire à okinawa hontô, elle aurait dû mourir je ne serais pas née. Puis elle a préféré rester défendre ses blessés plutôt que se faire sauter et eux avec. Elle disait mon frère m'a raconté, qu’elle était là pour soigner pas pour tuer. Les Américains l'ont libérée à la fin de 1945. Elle est rentrée à tôkyô, plus de maison plus de famille, tous morts dans l'incendie. Elle a travaillé dans un dispensaire il y avait du boulot, c'est là qu'elle a rencontré son mari le futur père de ma maman. Il avait perdu un bras, il était bourré d'éclats, c’est l'un d'eux qui se baladait qui est entré dans son cœur 20 ans plus tard. Elle venait d'une grande famille, elle était la seule survivante, l'empereur lui a attribué une place à la cour, c’est comme ça qu’après leur fille a été mariée à mon père, autre grande famille. Elle me disait, j'étais toute petite mais je me souviens : « le Japon c’est pas un pays pour les filles » Et c’est toujours pas… #mamy


Me reviennent en cascade les trouvailles inventives sadiques et misogynes incroyables des mecs de la secte pour humilier et faire mal à la jeune femme que j'étais entre 16 et 18 ans. Ah ils savaient s'amuser. Je ne vais pas raconter ici, mais ils faisaient preuve de beaucoup d'ingéniosité. Y penser me fait mal encore aujourd'hui. Ça m'a même déclenché mes règles une semaine en avance. Là-bas, je n'avais plus de règles. Vous savez les mangas décrivent souvent la réalité, aussi dingue que ça puisse paraitre. J’ai des marques 15 ans après, mais il y a des choses qui ne laissent pas de marques juste des souvenirs douloureux. J'ai encore cependant une certaine fierté mal placée peut être, mais quand je revis ces scènes qui sont gravées dans cette mémoire que je croyais perdue, je sens que jamais pas une fois ils ne m'ont tiré une plainte ni un cri. Je serrais les dents à les briser mais pas un son. Mon frere m'avait imposé de ne jamais me plaindre, jamais pleurer dès 6 ans. Je tenais le coup. Pourtant ils s’acharnaient je vous garantis. Pour une fois qu’ils pouvaient s’amuser avec une petite aristo, c'était double fête ils m’appelaient la princesse. Pendant plus de trois ans j'ai tenu bon, tenu tête avec fierté et cette arrogance qui les mettait hors d'eux. Évadée trois fois, reprise deux. Je mettais un désordre inacceptable dans leur tranquille organisation esclavagiste jusqu'à ce qu'ils décident ma mort presque “naturelle” et j'ai survécu avant ma troisième et définitive évasion, j'ai connu quelques mois de relative tranquillité comme s'ils avaient été découragés, jusqu'à ce que je trompe une dernière fois leur vigilance. Et c'’était pour me suicider par le froid, leur rendre service en quelque sorte ! Les dieux en avaient décidé autrement. Je commence par la fin, vous voyez. Je ne suis pas pressée de remonter à l'origine de mes troubles, dont je vois bien l'ombre au loin, cachée dans les couloirs sombres de la maison familiale. Une chose à la fois, c’est déjà beaucoup.

#douleur

JOURNAL 13 novembre 2025

Mais pourquoi je me souviens de ma #mamy maintenant ? – vous avez bien une idée non ? La psy avait un grand sourire, elle me dit : Vous allez vite ralentissez un peu, vous allez vous faire du mal, mais si vous le supportez... vous avez un tempérament violent mais faites attention à vous. Ménagez vous.

Oui je sais. Ma grand-mère a été internée dans un camp de prisonniers, comme moi et elle est revenue je m'identifie à elle.


J'ai appelé mon frère. Il a les papiers de ma (notre) mamy Il n’a jamais regardé ces deux cahiers. Il va regarder s’il y a des choses qui pourraient me servir...


Dès mon arrivée dans la secte ça a commencé. C'était la nuit j'étais abrutie on m’avait droguée pour que je ne cause pas d'ennuis pendant le voyage. Au premier arrêt j’avais essayé de me sauver déjà et dans le bateau aussi. C’est une femme qui m'a accueillie. Elle ma forcée à me dévêtir, tout enlever, puis m'a poussée dans une salle de douche. C'était froid ça m'a salement réveillée. J'ai râlé. Alors elle m'a frappée direct avec une baguette, d'abord les jambes puis une pluie de coups. J'étais marquée de rouge. Elle m'a donné un samue gris genre celui des nonnes bouddhistes mais on ne m'a pas tondue. Quand mes cheveux dont devenus longs on me les a coupés sur la nuque. Pas de sous-vêtements, et au lit dans un placard sans lumière. Par terre un matelas très mince roulé et une couette encore plus mince, juste la place de dérouler le futon. Un petit éclat de lumière dans la porte, une ouverture pour me surveiller. Ma première nuit dans la secte je me suis endormie tard juste un peu avant qu'on me réveille et c'était mon premier jour. J'ai vu les autres filles vêtues pareil, on a eu un vague déjeuner sous la surveillance d’un type, interdit de parler. Un peu de riz dans beaucoup d'eau. Avec ça au boulot, ramasser le bois en bûches pour le refendre, je regardais déjà comment me sauver de là, en même temps j'étais sidérée de ce qui arrivait. Avec les filles on communiquait par signe, on chuchotait quand on pouvait le faire sans risque. J'étais la plus jeune, les autres entre 17 et 19 ans.

Plus tard le chef de la secte m'a expliqué que mon père m'avait mis là pour soigner mon exaltation et mes idées délirantes, que ça se passerait bien si j'étais docile et que je respectais les règles. Les règles, c'était simple : interdit interdit et interdit J'ai vite compris qu’ils avaient tous les droits sur moi et moi aucun sauf me taire et faire ce qu’on me disait sans hésiter. Il y a plein de sectes au Japon, parfois délirantes. La police laisse faire tant qu’il n’y a pas de scandale. Celle-ci était importante et très riche. Le village voisin en tirait un gros profit et donc personne ne trouvait à critiquer. Officiellement c'était une espèce de fondation pour soigner les troubles nerveux de filles envoyées par leur famille. On m'a dit qu’en France il n’y a pas si longtemps ça existait aussi géré par des bonnes sœurs, on y mettait des mineures “difficiles”.

#douleur

JOURNAL 15 septembre

On est rentrées. J’ai mal dormi, je travaille trop, je suis fatiguée. Mon frère veut que je prenne des vacances tu parles je vais prendre des vacances quand A travaille 🤪 Je prendrai mes vacances comme tout le monde en décembre. J'ai mal dormi la nuit dernière. D'abord rêvé. Ma première évasion, je crois avoir de l'aide au village et ils me courent après en hurlant ça les excitait. Vous savez ce que c’est être gibier d’une meute ? À la fin ils m'ont coincée dans une cour il n’y avait pas d'issue, ils arrivent en ricanant. Je préviens : le premier qui me touche gaffe à lui. J’avais déjà maigri j’étais pas grosse pas grande, j’avais pas fini de grandir. Ça les fait marrer. Le premier qui me touche je l'envoie contre un mur il encaisse dur, du coup les autres hésitent. Ils m'entourent en gueulant, j’ai pensé comme dans un film de sabre. Je pensais aussi à cette histoire de la chèvre que ma nanny m'avait lue autrefois. Puis j’ai reçu un truc une espèce de toile sur la tête le temps de me dégager ils étaient sur moi avec des cordes. Ils m’ont passé une corde au cou, rien de plus humiliant pour une Japonaise. Puis le type que javais envoyé bouler a ouvert mon samue il m'a giflée le visage et les seins, je ne sais pas ce qu'ils m'auraient fait si le 4 x4 de la secte n'était pas arrivé. Ils m'ont embarquée comme un paquet. J’ai été battue devant tous les membres de la secte, ils obligeaient les autres filles à regarder je me souviens elles avaient des larmes en silence.

Et c'est là je me suis réveillée j'étais raide, ma peau me brûlait sur tout le corps, impossible de bouger les bras, je ne savais pas si je rêvais ou si j'étais encore dans la secte, puis petit à petit j’ai réalisé que mon bras gauche a bougé un peu, j'ai senti le corps de A. Je suis revenue ici. Mon corps s’est calmé je me suis levée doucement, je suis allée respirer dans la véranda. On voyait la petite lune qui était déjà basse et si jolie. Je me suis calmée, mon coeur a repris un rythme normal. Un verre d'eau et je me suis retouchée. Mais j’ai mis longtemps à me rendormir puis c'était l'heure de se lever. Je suis contente j'ai bien géré toute seule sans perturber le sommeil de ma chérie. Je sais que je ne suis pas dingue, que ces manifestations sont produites par le stress. Je sais que je peux m'en guérir, que je suis en bonne voie, que le travail de mémoire que j'ai commencé va inévitablement réveiller les traumatismes et qu'il me faut les regarder en face pour les désamorcer. Je sais que ça va être dur. Ça vaut le coup d'y aller pour vivre libérée.

#douleur

JOURNAL 17 novembre 2025

À mesure que j’avance dans ma mémoire reviennent des choses des douleurs que je préférerais pas sentir revenir. Puis-je en parler ici ? C’est la question qui me préoccupe depuis des jours, depuis que j'ai commencé ce travail en fait Est ce que c’est intéressant ? Est ce que le dire, dire des choses aussi intimes et aussi humiliantes est-ce que ça peut servir ? Me servir ? Me libérer ? Oui, je pense que ça peut me libérer, le dire publiquement peut me libérer

Alors voilà. Il y avait dans la secte un membre qui me haïssait. Il était en charge de nous surveiller en extérieur quand je me suis évadée la première fois. Il avait été puni et rétrogradé dans la hiérarchie compliquée de leur organisation, c’est lui qui m'avait fouettée ensuite et il y était allé avec entrain, ensuite il ne me manquait jamais. Cette fois-là j'avais à ramasser des rames de soja, il était derrière moi à me pousser pour que j'aille plus vite, au bout d’un moment j’en ai eu assez et je me suis redressée et j’ai tout envoyé balader. C'était plus fort que moi, alors il a eu ce méchant sourire qu’il m’avait fait avant de me frapper il me prend par le poignet je me dégage d’un coup et je me mets en garde prête à me battre. Il y avait d’autres gars pas loin, il les appelle et à eux cinq ils me maîtrisent. J’avais dix-sept ans, très amaigrie déjà, et mal nourrie, ils étaient cinq sous la direction de ce salaud, ils me couchent par terre et enlèvent ma culotte. Je passe les ricanements, je pouvais toujours gigoter, je ne pouvais pas me libérer, un gars normalement nourri sur chacun de mes membres je pouvais même pas mordre ils me tordaient les bras à les déboîter. Alors tranquillement ce salopard me viole avec un piment. J'ai les larmes qui me viennent au souvenir de la brûlure qui vient. C’est affreux. L'impression d'avoir le feu au sexe, le feu à l'intérieur. Je me mords les lèvres jusqu'au sang je ne leur ai pas fait le plaisir d’un cri d’un gémissement, mais Je croyais que j’allais mourir brûlée de l'intérieur. Ils me lâchent en s'écartant, je me retourne sur le ventre en me tenant le sexe à deux mains. Ils m'ont laissée pour regarder de loin au bout d'un temps infini j’ai senti que ça se calmait un peu, j’avais fait pipi. Un coup de pied dans le côté m'a remise debout et j'ai dû me remettre au travail, et le soir j’ai été punie pour ne pas avoir ramassé assez de légumes. La brûlure n'a vraiment disparu qu’au bout de plusieurs jours, elle se réveillait à chaque fois que je faisais pipi ; j’aurais préféré ne pas avoir à évoquer ça c’est une des pires choses qu’ils m'aient fait là-bas, cette douleur-là je la sens encore quand je l'évoque. Cette scène aussi elle revient dans mes cauchemars, j'en avais jamais parlé parce que je la trouve dégueulasse. On dirait qu’il faut que je revienne sur tout sans rien épargner puisque ces souvenirs s'imposent à moi. Je crois quand même que c’est dans la secte qu'on m'a imposé les pires choses que j’ai jamais connues, pourtant mon problème remonte à avant, bien avant probablement et il faudra que je remonte toute la pente jusqu'au début, mais quand même je me demande si je n’aurai pas fait déjà le plus pénible, bien que je sache que tout au fond se cachent des démons féroces, ceux qui ont hanté ma petite enfance et m’ont sans doute terrorisée assez pour que je m’invente ce bouton marche-arrêt de la perception de mon corps. Il y a quelque chose je le sais du côté de mes premières règles aussi, et je pense de ma prise de conscience toute petite alors de ma différence avec les garçons et l’insignifiance de ma personne qui en découlait, ça a dû se faire très tôt puisque aussi loin que je me souvienne je me considérais moi-même comme un être de seconde zone 3 ans ? 4 ? À l'école c’est ce que je ressentais déjà j’étais étonnée que des étrangers c’est-à-dire autres que ma maman et ma mamy, donc mes professeurs pouvaient s’intéresser tellement à moi qu'ils m'adressaient la parole et me posaient des questions, j'allais jusque me sentir d’une espèce différente des autres petites filles...

#douleur #secte

JOURNAL 18 novembre 2025

J'ai eu mes premières règles aux environs de l'anniversaire de mes 15 ans, j'étais en pleine dépression après mon viol quelques semaines plus tôt. J'étais affolée, je croyais qu'ils m'avaient démoli le vagin et que j’allais en mourir. Ma salope de tante je sais plus ce qu'elle m'a dit, mais ça m'a rassurée et quand j’ai été assez rétablie pour me lever à la fin de l'été, j'ai remarqué que les attouchements et toute les saletés de mon oncle étaient terminées. En fait à partir du moment où j’avais les règles je n'étais plus intéressante pour lui, il me voulait petite fille pas femme. En revanche les séances d'épilation ont repris avec encore plus de maniaquerie. J'en reparlerai parce que c’était très humiliant ça encore, et très douloureux l'épilation quelle me forçait à faire à la pince. Heureusement pour moi, je n'étais pas très poilue, une chance de la nature. Et puis au bout de toutes ces années ça repoussait de moins en moins, ça me vient ce soir parce qu’on a pris notre bain 😍 et j'avais un poil que j'ai enlevé 😅 Ça aussi ça fait partie du travail de cure de la petite souris. J'ai eu comme ça à me défendre tout au long avec des douleurs plus ou moins grandes, mais toujours imposées. L'arrivée des règles ça a été pourtant un moment de libération, mais en même temps elles étaient si discrètes ( 2 jours mal au ventre 1 jour saignement 1 jour vaguement nauséeuse et fini) et si irrégulières, je n'avais toujours pas, moi, l'impression d'être une vraie femme. Une chose que j'ai encore plus niée quand les médecins à Sapporo m'avaient diagnostiquée stérile par suite d'une malformation des trompes. J'avais un gros problème à accepter ce corps et ses exigences biologiques. Il m'a fallu rencontrer un photographe respectueux pour accepter ma propre image et sa beauté. Non pas que je me trouve belle mais merde alors qu'est-ce que le corps d'une femme est un chef-d'œuvre de beauté et il se trouve que celui qu'on me montre c’est le mien Ça a été une révélation et une libération. Alors je ne suis pas qu'un sac qu’on manipule, un instrument pour donner et recevoir du plaisir, non, mon esprit habite une pure merveille esthétique, il suffit de la mettre dans la lumière, y capter les jeux des ombres, et respectueusement exalter ses formes sans idée derrière la tête autre que capter la beauté. Après ça j’ai commencé à respecter et soigner ce corps qui n'était pas qu'une enveloppe, mais qui participait de mon esprit aussi et je me suis sentie unie, et j'ai commencé à aller mieux, à ne plus faire de conneries. C'est à ce moment-là que j’ai repris le sabre avec celui qui allait devenir mon sensei et à suivre la discipline qui allait avec. On m'a dit qu’à cette époque j’avais changé d'apparence, que j'étais devenue lumineuse et plus présente au monde. Je sais bien que cet artiste n’aime pas que j’en parle comme ça mais il m'a sauvée lui le premier, il m'a mise sur le chemin pénible mais lumineux de ma vraie naissance au monde. Il sera pour toujours mon ami le plus cher, l'homme le plus proche de mon cœur, comme un véritable père symbolique à l´égal de mon sensei qui pour toujours guidera mes pas.

#douleur #règles #corps #photographe

#douleur #secte

Dans le hokkaidô en cette saison il faisait très froid. Après ma première évasion ils m’obligeaient à laisser tous mes vêtements à la porte de mon placard. On nous donnait des couettes moins fines à partir d'octobre mais c'était pas du tout suffisant, on n’avait pas de chauffage, je me caillais toutes les nuits à grelotter ramassée sur moi-même en boule comme un rat. Je ne suis pas frileuse mais vraiment ça a été très dur, j'étais très amaigrie, pas un pouce de graisse sur le corps, c’est pour ça et d’autres choses ça m'a poussée à m'évader à nouveau. Un soir ils ont oublié de fermer ma porte j’en ai profité, une fenêtre était ouverte dans le couloir j'ai sauté. J'aurais dû me méfier, c'était un piège grossier, ils m'attendaient cachés dehors, ils m'ont attrapée aussitôt et enfermée dans une espèce de cabane à outil, évidemment sans rien manger ni boire. Je ne pouvais même pas m'allonger les jambes jusqu'au lendemain fin d'après midi, et là ils m'ont déshabillée et pendue par les bras et battue jusqu'à ce que je perde presque connaissance, et laissée comme ça toute la nuit dans l'espoir que d'accord avec mon père au moins sur le principe, je meure de fatigue et de froid. Le lendemain j'aurais été déclarée morte d'un arrêt cardiaque, incinérée et terminé pour moi. Manque de pot, ça n'a pas marché, et le lendemain je respirais encore. J’ai déjà raconté ça par morceaux c’est juste que ça me revient alors je l'écris. Conseil de mes médecins, attention ce n'est pas de la rumination maniaque...

JOURNAL 20 novembre 2025

#douleur #secte

Dans le hokkaidô en cette saison il faisait très froid. Après ma première évasion ils m’obligeaient à laisser tous mes vêtements à la porte de mon placard. On nous donnait des couettes moins fines à partir d'octobre mais c'était pas du tout suffisant, on n’avait pas de chauffage, je me caillais toutes les nuits à grelotter ramassée sur moi-même en boule comme un rat. Je ne suis pas frileuse mais vraiment ça a été très dur, j'étais très amaigrie, pas un pouce de graisse sur le corps, c’est pour ça et d’autres choses ça m'a poussée à m'évader à nouveau. Un soir ils ont oublié de fermer ma porte j’en ai profité, une fenêtre était ouverte dans le couloir j'ai sauté. J'aurais dû me méfier, c'était un piège grossier, ils m'attendaient cachés dehors, ils m'ont attrapée aussitôt et enfermée dans une espèce de cabane à outil, évidemment sans rien manger ni boire. Je ne pouvais même pas m'allonger les jambes jusqu'au lendemain fin d'après midi, et là ils m'ont déshabillée et pendue par les bras et battue jusqu'à ce que je perde presque connaissance, et laissée comme ça toute la nuit dans l'espoir que d'accord avec mon père au moins sur le principe, je meure de fatigue et de froid. Le lendemain j'aurais été déclarée morte d'un arrêt cardiaque, incinérée et terminé pour moi. Manque de pot, ça n'a pas marché, et le lendemain je respirais encore. J’ai déjà raconté ça par morceaux c’est juste que ça me revient alors je l'écris. Conseil de mes médecins, attention ce n'est pas de la rumination maniaque...