Axelle

11h

Parle au marchand et tord les inflexions de la politesse Tu Tu rappelles chez l'autre L'autre te confie Dans le décibel, l'emploi des intonations réservées Tu es L'ombre que je double Permission acquise, mains, pulpes, ongles à peine enfoncés, j'affirme, exorcisée, laissée tranquille Tu es mien Le dessin de ma fossette, indélébile, l'asymétrie que je te sers Tu es mien le jour Mon lin tissé se colore, tu abondes, bientôt fumet ça s'entasse Le soin de caresser les contours de mes goûts étriqués Déléguée Consacrée L'amour par le mutisme, l'amour par la condition De l'entrecroisement permanent, l'armure garantie de l'épiderme réseau de connexions, toile d'araignée calcinée Ma chair moite est un coucher de soleil que tu admires La chambre est grouillante La cuisine fait résonner ton souci C'est un cœur que tu veux remplir

Répétition

La mélodie aux accents mineurs est déposée dans le fond de l'oreille, liaison sertie de nerfs jusqu'à l'épicentre de mon intempérie incessant  J'abandonne la tension, j'invite la rêverie à prendre possession du chaos discipliné  L'harmonie des frottements et des vibrations invoque les spectres auxquels j'accorde une densité semblable aux vivants, un rôle, une volonté, une capacité d'expiation  Les épaules s'affaissent  L'intimité du trajet sans toiture Le contact tempe-vitre participe à la théâtralisation de mon échappée, une brume condensée se dessine comme pour apporter la preuve de la palpabilité du songe opaque  Maladie blanche Je pourrais presque te toucher Te goûter Je ne t'honore pas, je te change, je te manipule, je te floute, je te mutile de tes froideurs  La paupière maintenue et la pupille indifférente, la mémoire sclérosée, cédant à un ultime appel  Le temps ne passe plus selon les règles ainsi dé-apprises que le rythme de mon fantasme s'impose, chef d'orchestre des arrêts qui défilent  Cet exil est une prière Je crois en l'invisible, je crois en la distortion du récit infidèle, tenté par l'allure des maîtresses toute dévouées à l'écriture d'une fiction sous l'autorité de la justesse des accords Les lits tiédissent, les murs emprisonnent les murmures, témoins des aquarelles baveuses  L'arrachée au monde où tu es beau se fait par une remontée à la surface, violente, chavirante Les aigus devenus stridents L'empreinte du souvenir falsifié corrompt la chimie de mon cerveau  Il y a un déséquilibre à partir duquel je déroule le fil prêté à mon exercice de funambulisme   Le vide dans les veines 

Traversée

Ce que je veux à l'interruption des songes Le bouquet de fleurs séchées engoncé dans le vase de jais à épousseter Une émanation tiède et moelleuse, comme l'arrondi en odeur et en aura, tout près de ton corps, un champ énergétique, ton frôlement m'empoigne La promesse du bruit blanc, des onomatopées aiguës, de l'enfance gazouillante sur la terrasse d'à côté Où faut-il que j'aille pour laisser derrière moi la lame de verre Où faut-il que j'aille pour délaisser le rare, la simplicité d'une union des températures Le désordre des serviettes ensablées sur le dos de la chaise de jardin éprouvée A mes pieds la mer aux interstices de diamants Dans ma bouche le parfum laiteux du souvenir ravalé avec force et fumées J'ai repulpé mes courbes par la caresse du coeur, ma main vieillissante à l'emploi du dessin du déploiement Le printemps, l'anéantissement de l'espoir, le reflet pour tout référent, pour tout tuteur, pour toute direction, le confort de l'âme mise en réserve Pour qui le brasier ? La contraction du muscle et le soupir, le fruit propre perlant et la grâce de la belle d'or Je m'ouvre et je me ferme, n'acceptant au centre du foyer Que les voeux, que la foi L'attente d'être saisie

Nature morte

Dans les échos de la vague véhicule du sable niché dans son écume baveuse Dans ce retentissement sourd et irrégulier Dans la couture des agitations tapissant l'air enrobant Dans le contact de la muqueuse nervurée et du sucre liquéfié de la glace fleur d'oranger Dans la caresse de la chevelure joyeusement malmenée par le vent au service de l'épiderme ainsi rebondie qu'elle forme des éminences à chatouiller Dans le sel réservé au creux du nombril fait piscine témoin du grand bain Dans la rétine

Gît le souvenir La lacération de l'illusion L'effondrement de l'utopie

Les fleurs nocturnes

L'avant-bras soutien de l'embrasure de mon sein Faite pour accueillir le porteur La chaleur exhortée par la cohabitation de nos tissus Comme deux aquarelles baveuses au défi d'une conservation impossible L'incendie est tel Lorsque ta paume Dévouée à la caresse, attentive à chacun de mes vallons, de mes excroissances de velours Tu saisis mon pied minuscule Me revoilà préciosité conservée dans un écrin de mains rugueuses Mes boucles ne racontent plus l'hiver Dans cette cheminée tu t'enfouis et ta langue distribue des indices La vitre sue Le violoncelliste amateur de la cour pénètre l'appartement On l'écoute panser mes plaies Mes yeux ne pourront être des témoins fidèles à la réminiscence recroquevillée Pour seuls souvenirs Le cœur qui ne s'est pas arrêté

Le Refuge

La céramique s'entrechoque et sonne, l'empilement des coupelles parait mimer le chaos des violons en cours d'accordement avant le spectacle. Derrière le bar, les bras révélés par les manches de coton relevées s'agitent au tassement du café moulu bientôt autre matière dont l'arôme embaume. Sur notre banquette de cuir usé, nous collons nos cuisses affalées. Tu passes commande. Les voisins sont engagés dans un exercice d'onomatopées soutenues par des regards courageux et des nuques balanciers traçant le chemin de l'approbation. Hmm-hmm. Ta main sur mon genou à cicatrice de chute de vélo. On a comme envie de chuchoter pour se faire clandestins de la cacophonie huilée et ordinaire. La tarte aux poires est lovée dans sa couverture de crème d'amandes. Ma joue réclame l'effleurement. Le vieux du fond tousse. Il nous faut imbriquer nos jambes. J'ai retrouvé la nonchalance. La scène suit son cours et les déboulements paraissent être des introductions d'intrigues destinées à nous divertir. Tu places ma boucle de début de rideau derrière mon oreille et pose au creux, à la courbure de la clavicule naissante, un baiser caféiné, suffisamment humide pour laisser sa trace lumineuse, perceptible qu'à l'angle des chanceux. C'est comme une lettre d'amour écrite au jus de citron.

La veille

Assise au devant de la voiture-tondeuse au moteur capricieux, il ne semblerait pas y avoir de plus grande joie aventureuse que celle de la première chevauchée dans l'herbe haute, à hauteur du volant, sur tes genoux de grand-père. Chapeau de paille sur la tête, au travail du potager, le tuyau d'arrosage fermement empoigné pour nous faire profiter de la délectation des jeux d'eaux, en culottes, rieuses, ne demandant qu'à courir jusqu'à l'épuisement salvateur, celui qui fait dormir sans rêves. Lorsque tu fendais en deux avec tes mains rugueuses la figue arrachée à l'arbre fruitier pour porter à nos bouches curieuses la félicitée du frais, du encore frissonnant de vie, sélectivement choisi car parfaitement mûr, quels bonheurs d'enfant, simples, si merveilleusement ordinaires.

Je pense à toi, un regard pour le cadre trônant sur mon bureau, toi en sépia, le tablier bien serré, le râteau autoritaire dans la main gauche pour discipliner les oies folles. J'imagine que tu me dis de manger. Il faut que tu manges. J'imagine bénéficier de ta sagesse d'homme un peu brutal mais sensible aux tempêtes du coeur et à l'angoisse de l'esprit malmené par la conscience des fins, des achèvements pour de bon. Tu m'aurais peut-être emmenée, à bicyclette, au bourg de Moëlan-sur-Mer, pour faire quelques courses dont tu t'assurerais de la qualité avec cette compétence de l'oeil à différencier par la couleur ou la texture le bon du moins bon. Tu m'aurais peut-être gavée de crêpes au nutella, « elles sont de ce matin », pas d'excuses de ventre serré qui tiennent. Tu n'aurais pas supporté mon visage creusé, pour qui ? Pour quoi ? Pas de ça chez toi. Tu m'aurais peut-être invitée, en dépliant l'échelle grinçante qui mène au grenier de Quimperlé, dans le secret de ton petit musée de ta vie d'antan, celle du marin qui a fait trois fois le tour du monde et a séjourné pendant des mois à Tahiti. Tu m'aurais peut-être collé le coquillage à l'oreille, pour me faire percevoir la symphonie des vagues, enclavées comme par magie dans ce petit objet irisé, grand voyageur intégré malicieusement à ta poche au retour sur le quai. Tu m'aurais peut-être fait quelques remontrances, tu savais te montrer impétueux, mais la bousculade put être bénéfique. Tu aurais compris mon vide plein je crois, qui n'accepte plus la générosité de la chair, tu l'aurais combattu mais tu aurais su capter l'essence muette de la tragédie sourde, cette morosité qui prend toute la place sans jamais l'occuper vraiment. Tu m'as offert des instants d'insouciance dignes de toutes les perfections, de toutes les passions. Avec toi j'ai été petite fille gâtée, laissée tranquille à l'observation des insectes butineurs, nourrie d'une pomme en dessert, soigneusement pelée au couteau d'un seul trait, petit pouvoir de grand-père. Je dois faire honneur à ton souci. Je pense à toi.

La trêve

Au rayon de soleil nous nous étirons. Nous sommes nus et notre épiderme se ravit – c'est délicieusement perceptible à l'œil nu – de la chaleur accrue, géométrique et précise d'atteinte de nos centimètres de peau aventureuse. Il n'y a rien à changer, à corriger. L'adaptateur thermique, allié discret de notre réveil sans faute ou chair de poule, adversaire redoutable du relief pelliculaire vivant – ne parle plus de peau ou alors je le devine – est devenu un autre des éléments mobiliers, travailleur efficace à batterie qui nous déleste. De quoi ? Des stimuli, ils nous rappellent à nos tissus, notre matière, à la noblesse du souci unique. Ni spectacle, ni divertissement, la régression la plus salvatrice, sans adjoint conscient ou participation tenue dans le creux de la paume. Il ne s'agit que de nous, aux corps satisfaits.

Les ruminations crépusculaires ont changé, elles réclament, toujours, s'enquissent de l'autre version de réalité possible à différents degrés de remaniements. L'anticipation n'est plus, toutefois. Alors que j'ai soustrait un peu plus tôt deux de nos sens au moyen d'un tiers à batterie – la chambre est noire, j'insonorise de la pression de l'index, le repos ne s'allie pas avec la faculté – je pensais. La batterie est solaire, je parle de son énergie, je note l'ironie poétique de son usage contre-nature, au service de notre aveuglement, je crois me donner un peu de distance intelligente. Pourtant je vis, je cadence mon existence et m'intègre, dans ce qui est, en cette année, en cette époque. Je communique, tout, à la chaire molle, comme moi (timidement je te mentionne de façon cachée, toi), et aux murs, aux surfaces dures. Elles m'aident à outrepasser les défauts de ma conception, aisément incapable.

En fait, je les chéris par l'indifférence, ces objets, ces composites de la maison. Je dis bien maison, comme on dirait home, tu es là et c'est le refuge du dehors. Cette maison, elle fonctionne seule, admirablement. Nous, nous concentrons sur notre identité et le flot de nos fluctuations, d'humeurs, de positions, de maux et de joies ; des caprices qui s'accordent si bien avec l'implacable égalité d'action, de manœuvre – je ne veux pas parler d'efficacité car ces facilitateurs d'étreinte de notre humanité sont si délicats dans leur travail. Enfin nous nous levons. Nous nous aimons. D'ailleurs, nous n'avons plus rien qui nous assigne par défaut. Le ménage, la cuisine, les éléments de définition de la « charge mentale », expression désuète de la pré-automatisation, pré-smart, pré-je dois/tu devrais/pourquoi tu n'as pas, chacun a perdu sa dimension de « sujet », ils appartiennent au avant qui permet de nous distancier philosophiquement et aussi, de manière un peu égotique, de l'existence de nos ancêtres. Car comment ne pas céder à l'usage d'une connotation régressive et accusatrice d'une réalité révolue ? C'est si loin, la soumission aux impératifs du maintien d'un environnement, d'une vitalité. Oh mes vieilles, parfois mes vieux, quelle tragédie que d'avoir accordé tant de temps à tempérer l'urgence du tiraillement du corps, de l'empoussièrement du salon. Tu me touches et je le sens, tu ne me tires pas d'un songe inquiet, j'étais déjà là, à portée d'effleurement. Je souhaite que tu m'étreignes, il n'y a que nous, au centre du tourbillon mécanisé, nous et notre humanité, j'ai lutté, autrefois, pour garder ma charge, puis libérée, j'admets. Je, et d'autres, avaient peur, bien entendu. Déléguer des activités qui relèvent de notre compétence, de la plus datée des fiches de postes, c'est extrêmement difficile, c'est la signature d'un contrat de confiance avec le cœur qui ne bat pas, la centrale réflexive qui ne s'émeut pas, ne se laisse pas fléchir, qui nous retient d'admettre. Comme c'est plus aisé. Et puis les autres, les complices effrayés, certains ont admis à condition d'une assurance. Oui rassure-toi (moi, c'est à toi que je m'adresse), c'est écrit dans la loi : le frigo, le bureau, les adaptateurs à tes besoins, tes envies, même celles que tu ne faisaient qu'entre-apercevoir du coin de la papille, tous les faiseurs de maison (toi, moi et eux font la maison) sont indépendants. Ils n'enregistrent pas ils ne transmettent pas. Nos besoins et nos envies restent à nous, ils flottent entre les faiseurs intelligents et puis nous, les ressenteurs ; je peux massacrer la langue puis engloutir alternativement, c'est entre nous. Le milliardaire fécond d'idées elles-mêmes productrices d'argent qui flotte n'en sait rien. Il ne peut pas me stimuler à plus, à autre mais approchant, et c'est pour ça que j'admets. Que nous sommes mieux à la maison que nos vieilles et vieux.

Jusqu'ici c'est un huit clos et il est vrai que de nos jours c'est ainsi, je l'ai dit : il y a le foyer tourbillonnant et le dehors. La frontière entre ces deux espèces d'endroits dans lesquels on se suit et on se dit mon mari, mon chéri, s'est épaissit. D'ailleurs, à l'attention de nos vieux et vieilles, il y a eu – et cette expression n'échappe pas au regain de pertinence auquel la charge mentale n'a su prétendre toutes jambes lourdes de contraintes – un changement de paradigme. L'art est dehors. A la possession de nous, plus tout à fait nus – il fallait bien garder quelques constances – et des autres. La masse des autres qui elle aussi a rejoint les concepts échappés. Dans son cas, elle a délesté les « autres » de son détail sociologique. L'art n'est plus pour le pâle ou le gros plein de capital. Il est pour la masse des autres. En plus de nous. Et il suffit de s'habiller et de pénétrer le dehors. Bien sûr, dans un premier temps il a fallu féconder l'art de plusieurs définitions, bannir l'exclusion à priori, tous les médium sont bons. D'ailleurs à l'issue de la lutte transitoire entre la masse et le marché, le dehors a englouti la spéculation ; absolument cartoonesque. L'évaluation se joue dehors et lorsque nous évoluons dans le construit végétalisé – c'est la même histoire que pour la peau, je parle de la ville, la vois-tu avec plus d'exactitude dans son état, d'aujourd'hui – nous marchons sur l'art. Les autres aussi. Nous supposons que l'art est ravi il n'a jamais autant englouti, il admet presque tout, à la condition unique du talent, et pour les méprisants du récit cartoonesque, il n'y a aucun doute qu'il s'agit également d'art. Autour de toi et moi, épidermes connectés, les fresques se meuvent, nous formons un trio épidermique lorsque nous les touchons, comme le mobilier, elle s'adaptent. L'art est à nous.

Au carrefour des jardins fruitiers accommodés à la brique, chaude, se faisant nourricière, aidée par les mains terreuses des pourvoyeurs ordinaires du quartier – le circuit n'a cessé de se raccourcir à mesure nous apportions nos oreilles aux amphithéâtres prédicateurs de la science – je troque ma vivacité réflexe du dehors pour un état médité, je rentre en moi. J'étais malade. L'usage de la forme passive est un réconfort sans borne ou égal que la couture jointe de nos tissus le temps d'une union, de langues et d'empoignes – ne précautionne plus autour de mon corps, je ne suis plus malade. Les maux de la féminité ignorés, relégués aux attributs de la demi-vivante émotive, celle aimant trop la chair et la liberté qu'accouche le labeur, nous les avons soignés. Enfin, je peux être – moi, pleine, absolument pleine d'un amour non contrarié par la douleur, le souci ou la souveraineté coriace de cette teigne, cet invisible sans la décence de s'infliger sa toxicité cellulaire à lui-même, seul réchappé de la tendance auto-destructrice pourtant si rétro, esthétise-toi au passé je t'en supplie – je suis avec toi. La maladie est morte. Chaque jour je la célèbre, c'est le dix-neuvième anniversaire de la maladie. On philosophe – bien sûr elle était laide, n'avait-elle pas quelques qualités malgré tout, la teigne ? – on n'est plus rappelé aux mal-conception de notre genre, alors on peut la considérer comme un sujet pédagogue. Tu m'as aimé prototype raté et quand nous passons devant les jardins fruitiers, alors que je rentre en moi, quelques secondes, pour la célébrer, elle est morte depuis 19 ans, je ne communique plus avec mes organes, j'ai délégué toute ma capacité d'intimité à tes mains, et mes songes, mes songes sans tracas du défaut de production, il n'y a que toi, mon mari, mon chéri, enfin je peux.

Nous atteignons l'océan. Il ne menace plus capricieusement de déborder et de nous submerger. Il a pris en maturité et nous nous félicitons collectivement de cette bonne éducation. Bien sûr, il a fallu mettre en œuvre des trésors de stratégies massives et apolitiques (les mignonnes) pour enfin dompter le récalcitrant qui avait toutefois eu le mérite de ne pas nous surprendre par sa rébellion qui, mes vieux, mes vieilles, grondait sourdement tout de même depuis un moment. Il faut admettre que sa capacité destructrice rivalise avec son charme si particulier, son caractère franchement changeant est un éveil béni pour nos placides tempéraments, adoucis par la nouvelle intelligence de nos environnement capables – de palier nos manquements, de réaménager l'espace, à l'avantage de toi et moi (je rechigne à la vulgarité de « notre avantage »). Bercés par l'océan qui s'artifie des expériences d'audacieux nageurs logés dans la toile, qui réagit, devant nos yeux – sans accessoires correctifs, le musée de la lunette propose en revanche des parcours de visite tout à fait intéressants, oui nous irons, il n'y a jamais personne et c'est ainsi qu'ils le deviennent, intéressants – nous constituons un bloc sans forme définie, à peine fixé au banc. Notre langage amoureux est sirupeux, hypocalorique et tout à fait ravissant. C'est un babillement à peine sonore, comme une cachoterie enfantine, nous nous enrobons d'une malice, le ridicule nous ravive, encouragé par le bouillon de sel marin. « Donne-moi tes mains ». Je suis sauvée.

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