ma chevelure me porte sur le vent ses vagues ondulent dans les airs je suis un nuage de douceur qui plane les bras amplement ouverts pour embrasser les fleurs
Dessin de Queen of Argyll
ma chevelure me porte sur le vent ses vagues ondulent dans les airs je suis un nuage de douceur qui plane les bras amplement ouverts pour embrasser les fleurs
Dessin de Queen of Argyll
la nuit n'a pas de clé
la nuit n'a pas de clé n'a même pas de porte
on entre on vit sans savoir si on y est encore
parfois on se demande depuis quand et vers où on s'est mis à marcher dans l'obscurité
la nuit gonflée de secrets embrase une légion de signes et puis lance au hasard les braises dans nos mains
les cendres seules restent entre les doigts meurtris
les scories de la nuit le matin les emporte
Image par bituur esztreym, licence LAL 1.3
longtemps nous avons
cherché vers le haut
les lointains nuages
nos branches et brindilles toutes dressées en vain dans le vent et la pluie
puis de nos racines jointes nous avons su capturer un vrai morceau de ciel blanc
les feuilles et les mousses lui ont fait bon accueil et parfois nous voyons dans son miroir passer le soleil
Photo par Ithilwen
brutal partage des roches jaillissements de falaises rongées par les siècles de l'eau du fleuve écrasées sous leur propre masse et clivées jusqu'aux noires profondeurs
elles résistent cependant redressent leur effrayant mufle contre les vents malgré l'entaille contraire d'un sentier qui n'ira nulle part
Photo par Ian Cylkowski licence CC BY-NC-SA 4.0
on peut s'assoupir l'esprit tranquille le front serein tout est bien classé placé rangé tout est lisse rien ne dépasse
le chemin de fer aux rails bien parallèles la fille de l'air dans l'hélicoptère
posés sur tes sourcils deux ailes de mésange et les cuillers à dessert dans le tiroir de gauche de la salle de bains
en recomptant les jours de la semaine dernière on trouve que tout est conforme aux sept doigts de la main du lundi au lundi sans erreur ni oubli notre vie s'est déroulée suivant le plan prévu
tout est bien on peut dormir tranquille jusqu'à hier matin
pourvu que la nuit doucement nous accompagne nous aurons mille chemins pour entendre de nos corps noyés l'un dans l'autre les soupirs si longtemps retenus
puis nous irons ensemble là où je ne sais rien ni de toi ni de moi ni du reste du monde étreindre le sommeil
pourvu que la nuit doucement nous abandonne
rêve obscur où je glisse mon corps
je n'ai peur ni de toi ni de l'ombre de tes doigts
les mains de la nuit veillent sur mon sommeil
j'attends leur sombre caresse
Image « Dans ta main » © Rita Renoir & ADAGP
bas-côtés
le long des routes au tracé obstiné les fossés parfois profonds hébergent dans les ronces et les orties détritus papiers gras et papiers cul lamentables lambeaux de sachets en plastique parfois même entre d'immenses herbes folles une orchidée sauvage
j'aime les bas-côtés qui nous rappellent en somme ce que nous sommes