selmakovich

je ne travaille plus et écris le reste du temps

collage de chaussures et de la couverture du libre into the wilds Je fais mentalement mon sac à dos. j'ajoute un à un les éléments qu'il me faut pour partir dans le lointain brosse à dents, docs, tee-shirt, deux jeans.

Le lointain n'est pas défini car il n'existe que dans un coin précis de mon cerveau je connais mieux la carte du monde que celle de mon corps. le lointain n'est ni pour la tête ni pour le cœur il est pour les jambes quelque chose vers lequel tendre la main ne remplacera jamais la tête mais le reste du corps peut essayer.

Read more...

collage d'adolescents qui s'embrassent, des flammes sont ajoutées

Je ne pardonne, ni m'excuse. Les erreurs sont faites pour être dérivées, je marmonne dans le vent. Ce n'est pas la tangente que j'entrevois, c'est une courbe sous la courbe, espace non euclidien qui ne se voit pas mais se conçoit en plissant les yeux.

Il y a l'absolu de la faute et le relatif de la fuite. Rien ne fuite entre mes lèvres, car quand elles s'ouvrent je glapis. Légions, des armées en masse dans mon esprit. Je ne peux les retenir toutes, elles glissent dans mes yeux. Paupières cousues.

Lire la suite...

immeubles découpés

Une lumière diffuse entre dans la pièce. Les rideaux jaunes sont ouverts sur une impasse pavée. Un voisin secoue son tapis de yoga. Nos regards ne se croisent pas. La proximité nous embarrasse. On ne sait pas quoi faire de ces corps un peu trop proches. Entre nous, un grand vide et plusieurs étages. Mais nos visages se touchent presque. Je peux voir ses cernes, je peux voir son tee-shirt lâche et gris. Je peux voir, dans le fond de la pièce, son tapis de yoga neuf. La cour de l'immeuble a disparu, la distance anéantie, dans cet échange de regards en biais.

Lire la suite...

image google map d'une autoroute “Tu sais en hiver, notre corps n'est pas fait pour travailler”. Je souris en entendant cette remarque, tant elle ne fait écho en rien à ce qu'il se passe à l'intérieur. Mon corps veut travailler. Je ne sens aucune injonction à l'inaction de son côté. C'est en haut que les fils lâchent.

Lire la suite...

image d'une plage, aux couleurs modifiées, bleues et jaune au lieu de doré

La pente du rivage est douce, comme celles des mers du Nord, que je ne connais pas. Je ne connais rien d'autre que la mer méditerranée, ses plages artificiels et ses rochers chauds. Là, c'est une plaine immense, une horizon sous l'horizon. Autant de sable que de ciel. La mer n'est qu'une couche intermédiaire. L'air se retire et je sens la vague arriver.

Lire la suite...

C'est un pays où l'on revient souvent. On ne sait pas tout à fait pourquoi, soudainement, on est dans ce train, en direction de cette adresse si bien connue. Par la fenêtre, les paysages mornes défilent : on les connait par cœur. On les a vus, été comme hivers, dérouler leurs histoires sans secrets. Les belles couleurs de l'automne n'y font rien. C'est un de ces chemins qui ne nous apprennent rien.

Lire la suite...

une araignée au bord de mon visage, ses pattes caressent ma joue, un fil nous sépare, j'attends les fils qui nous tiennent.

la cheminée fume derrière la vitre quelques minutes à peine je sais qu'elles n'existent pas quelques minutes, à peine, quelque existence c'est un sentiment océanique de ne vouloir être nulle part être l'horizon même des parcelles de soi réagencé en un tout incompréhensible.

Lire la suite...

deux statues sans visage

Je ne prends pas de risque, tout se passe à l'intérieur d'une boite crânienne solide, je ne l'ai brisée qu'une fois, un été de retour de voyage, le chauffeur de bus était bourré et il a freiné d'un coup, j'étais debout à tenir les bagages, j'ai fait un vol plané, je crois qu'on n'a jamais rien dit au chauffeur bourré, ma mère gérer seule mes sœurs et nos bagages, j'ai eu des points de suture et j'étais étonné que ça ne fasse pas plus mal ;

la douleur c'est compliqué, je n'arrive jamais à savoir si elle existe ou pas, pourtant j'ai vu ses dégâts, j'ai vu le fantôme de la douleur passer sur le visage de ma mère, mais j'ai préféré l'appeler fatigue et même fainéantise, j'en suis pas fier mais parfois je me dis qu'il faut reconnaître ses erreurs pour apprendre d'elles ;

Lire la suite...

sac en plastique volant Je regarde par la fenêtre et il y a le début d'un orage. Les platanes se balancent, pleureuses annonçant l'heure. Des feuilles tourbillonnent comme des hirondelles au bord d'un lac. D'où viennent toutes ces feuilles en plein mois d'août ? Un sac plastique nous joue une scène d'American Beauty, j'ai envie de le prendre en photo mais tout va trop vite. Le pas des gens dans la rue se fait plus pressant. L'odeur de la pluie est partout, pourtant on ne la voit pas.

Il y a cinq personnes le long d'un porche qui ne bougent pas. L'un d'eux fume une cigarette, deux autres regardent leur téléphone. Le premier éclair ne les fait pas broncher. Le deuxième non plus. Ils sont sous un porche après tout, que peut-il leur arriver ?

Lire la suite...

Annette, de Leos Carax n'a pas été un film difficile à regarder. La musique de Sparks, Adam Drivers et la beauté des couleurs aident. Pour tout le reste, c'est le naufrage. Cela faisait longtemps que je n'étais pas sorti du cinéma en me disant : c'était vraiment un mauvais film. Ce n'est pas tant l'assemblage, l'humour loupé ou même le jeu des acteurs qui m'a frappé, mais l'intention du film qui ne va pas.

L'histoire est simple : un comique rencontre une soprano, ils s'aiment very very much (une chanson de 6 minutes leur est consacré), ils ont une enfant, il est accusé de frapper ses précédentes partenaires, il tue sa femme, il tue l'amant de sa femme, il fait de son enfant un enfant-star, il va en prison et donne à son enfant des conseils sur la vie très utiles comme : ne contemple jamais l'abysse. La gamine à 8 ans et lui répond ok papa. Fin. Ah oui et sa femme le hante aussi, mais ça ne fait pas trop partie de l'histoire.

Lire la suite...

Enter your email to subscribe to updates.