Par moment, vous allez lentement, si lentement. Vos phrases sont interminables, vous répétez les mêmes choses, en boucle. Vous prenez un soin incroyable dans vos gestes, votre diction. Chaque étape du raisonnement est détaillée, comme si vous aviez peur qu'on glisse et qu'on loupe la marche.
Dans la fable du lièvre et la tortue, je sais de quel bord je suis. Je pars vite et fort, je m’essouffle, reviens en arrière, m'arrête, m'effondre. Je vous regarde, vous êtes si loin. Vous êtes arrivé‧e‧s.
Je regrette tous les débuts. Ils défilent dans mon esprit, des mois après la fin. Je me dis : j'ai dérivé à partir de ce moment. J'ai encore pris un détour, ma destination s'est éloignée. Je n'ai pas de destination, pourtant je suis persuadée de perdre mon temps.
Ces débuts sont si douloureux en ce qu'ils révèlent des rêves naïfs et volontaires, dont ni le but ni la réalisation ne me satisfont.
Je pense à ma sœur et à tous ses projets. Elle fabrique, coud, remue la terre, achète trop de pommes, en fait des compotes. Loin d'une fermeture autour du monde parfait d'une maison catalogue, c'est une suite de petites réalisations qui forment un ensemble chaleureux.
Quitte ton travail
Impose toi une routine stricte
Fais de la course à pieds
Le gluten tu sais
Est-ce que tu fais du yoga
Tu as lu le dernier d'Emmanuel Carrère, il a comme toi
La ville aussi, c'est pas un bon environnement
Tous ces conseils deviennent des échecs à l'instant même où ils sont formulés.
Ce blog aborde principalement les thèmes de la santé mentale, la ville et des identités. Un peu de poésie aussi.
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