Unvarnished diary of a lill Japanese mouse

Les notes du laptop, par NEKO

JOURNAL #erotica

nue toute nue pour toi je te propose mon corps tout entier comme tu veux pour ton plaisir pour mon plaisir j’aime quand tu me regardes tu me mesures du haut en bas du bas en haut par avance tu choisis l'endroit la place ou tu poseras tes lèvres pour un premier baiser cela cela seul suffit suffit à m'envahir suffit à m’enfiévrer la chaleur gagne mon visage mes oreilles mes joues en feu mon vagin mon ventre mon ventre se contracte un effleurement à peine du bout du doigt ton souffle à la pointe à la pointe de mon sein j’ai un spasme immobile j'ai un spasme un frisson brûlant je me retiens je me retiens ma tête tourne j'offre ma gorge à ton baiser ventre à ventre doucement nos corps ondulent au même rythme au même rythme doux mon dos cherche un appui lentement je cède mes genoux plient à genoux nos bouches se cherchent doucement de la main tu me guides doucement tu m'étends sur la surface odorante du tatami tes baisers au rythme de mes soupirs tu fais durer le moment oh le moment le moment que je retiens que je retiens jusqu'à jusqu'à l'explosion l’explosion qui part de dedans du bas du dos et du ventre en même temps qui me raidit en arc une fois deux fois trois fois je suis secouée oh tremblements oh séismes oh soleil soleil dans mon ventre dans mon crâne éblouissement tout n’est plus que lumière tout n’est plus qu´amour amour et beauté

20 mai 2025

Journal 24 mai 2025

L'océan est noir le ciel gris et blanc c'est un vieux film un peu lent la bande-son monotone le scénario très simple deux filles ensemble qui regardent l'horizon des vagues sur la mer des vagues dans les cheveux

JOURNAL 26 mai 2025

Tandis que je vieillis devant un écran vide, du dehors la vie m'appelle qu'est ce que je fous ici ? ma joie : vivre à tes côtés je te sais proche mais lointaine aussi, inaccessible derrière tant de murs je suis l'animal sauvage mis en cage j'attends ta main qui caresse, la seule chose qui fait supporter l'enfermement

Dans l'attente de toi mon amour j'étouffe libère-moi, ouvre la porte, permets que je courre libre sous le ciel que je respire à pleine gorge l'air des forêts que je me baigne dans l'eau des cascades et des torrents sauvages que je partage mes repas avec le renard et la buse que nous courrions toutes deux nues sous l'averse que nous nous aimions sur la mousse odorante des clairières que nos corps se parfument de l'odeur des fougères... oh que nous vivions que nous vivions que nos vies soient un chant un chant d'amour de liberté de liberté sans cesse jusqu'à ce que la mort nous prenne et nous emmène pour toujours ensemble, unies enfin inséparablement dans le ciel infini des amantes éternelles.

JOURNAL 29 mai 2025

J'ai mal au ventre, je vais rentrer à la maison mais avant je raconte le dôjô hier. Mon frère a proposé une rencontre amicale entre mes deux filles et des élèves de différents niveaux “pour voir”. Aucun n'a été capable de leur marquer un point, tous niveaux. Elles se sont mises à chaque rencontre au niveau de leur adversaire pour les battre sans les humilier, tranquillement sans aucune agressivité c'était si beau, j'étais super contente. Elles sont belles et efficaces, tellement dans les enchaînements on a l'impression qu’elles sont lentes alors qu’elles sont deux fois plus présentes... Elles ont complètement intégré ma façon de vivre le sabre, leurs mouvements sont complètement naturels comme le vol des oiseaux.

les deux hirondelles dans leur vol tendu se rient du faucon

Les deux hirondelles ne l'ont pas encore admis mais elles n’ont plus besoin de moi, je n'ai plus rien à leur apprendre, elles ont pénétré l'esprit du sabre, maintenant c'est à elles d'aller au-delà sans moi.

Ce n’est pas sans tristesse mais quand le moment est arrivé il faut accepter la séparation c’est nécessaire pour devenir ce qu’on doit devenir.

24 juin 2025

je plonge dans ton amour comme dans l'océan je me laisse couler je n'ai jamais touché le fond

* * *

Dans tes bras tes bras doux je suis petite fille je blottis mon âme tu consoles mon cœur j'oublie le monde j'oublie j'oublie ma peine j'oublie J'oublie le mal j'oublie j'oublie la cruauté j'oublie j'oublie la douleur j'oublie j'oublie l'humiliation j'oublie j'oublie les hommes j'oublie

je suis petite fille toute à la paix toute au présent la nuit qui nous enveloppe dans tes bras tes bras doux je peux dormir sans rêve sans peine sans mémoire seulement ce présent de ta douceur de ton amour

JOURNAL 26 juin 2025

Demain demain demain n'existe pas demain nous serons mortes mon amour demain ou après demain je ne crains pas la mort je crains de te perdre les dieux seraient ils si cruels ? si cruels qu’après nous avoir réunies au coin d'une rue de Paris ils nous sépareraient pour toujours à peine aurions-nous échangé quelques baisers ? oh ne plus goûter tes lèvres oh ne plus goûter la saveur de ton corps soit mais ne plus éprouver la présence de ton amour lumineux, comment aurais-je mérité un tel avenir ? Oh dieux écoutez ma prière accordez-nous l'éternité des amantes célestes même si pour cela nous devons la passer dans un de ces enfers des paravents bouddhistes accordez-nous de le faire ensemble

JOURNAL 4 juillet 2025

La pluie sur l'océan vue de la chambre de l´hôtel moche c'est calme et silencieux à cause du double vitrage on s'est douchées on a revêtu les yukatas frais on a monté la clim il fait presque froid dans le noir noir du ciel noir de la mer obscurité de la chambre noir ou gris foncé de la couette noir des coussins par terre noir de ma chevelure, tiens, j'ai pas fait exprès je suis née comme ça les seules traces de vie dehors ce sont les oiseaux blancs et noirs qui planent en silence de temps à autre un coup de vent plaque une rafale de pluie sur la vitre on entend alors un bruit léger : du papier froissé. Il sera bientôt dix heures, une heure raisonnable pour que les filles sages ferment le yeux, se donnent la main et s'endorment pour une grande nuit sans mauvaises rencontres ou alors hop. je vais laisser tomber le yukata arrivera ce qui arrivera.

Maîtrise 12 juillet 2025

Je devrais avoir honte, j'ai pas honte du tout. On sort du cinema, à shinjuku, on a décidé d'aller boire un verre avant de rentrer, il est pas tard on aura un métro. Une nouvelle mode en ce moment : des mecs de nos âges s'amusent à bousculer les gens, de préférence les femmes, forcément. Voilà trois mecs, ils viennent dans notre dos et boum je reçois un coup d'épaule mais violent exprès J'aime pas bien. Je gueule évidemment ce qui est plutôt gentil de ma part mais fort. Ils se retournent, l'un d'eux vient vers moi et me pousse, enfin il essaye, il a pas le temps de regretter il est sur le cul dans les cartons et les poubelles (c'est pas très propre shinjuku).  Je suis hyper cool, je lui casse rien vous noterez. Un des deux autres s'approche avec l'air très méchant que peut prendre un salaryman le vendredi soir, là je préviens que s'il avance un pas il y aura des dents cassées, il se croit Tarzan dans la jungle, il avance d'un pas et voilà qu'il se tient la bouche j'avais prévenu, je sais pas si c'est les dents ou la langue, ce con il sait pas se battre il saigne. Je regarde le troisième qui recule et fait signe que non il veut rien merci. Le premier s'est relevé, il a plus l'air très sûr de lui, il demande pas la suite non plus. Pas de flic en vue, je voudrais pas que A soit mêlée à des embrouilles... Les filles dans la rue se marrent très fort et applaudissent, on file par une ruelle de côté, je connais un peu le quartier, on tourne deux fois on revient sur une grande artère pleine de gens, du coup on se paye une boisson forte dans un bar (avec musique du vieux jazz). Je me sens très calme, c'est pas mal, j'ai géré raisonnablement comme une vraie pro après tout... Ma princesse me confirme que c'était très propre, elle est fière de moi. Je ne me suis pas laissée emporter par la colère. Ça n'a pas duré 1 minute. Kanpai !

JOURNAL 20 juillet 2025

Les milliards de soleils par la baie vitrée éclairent à peine la nuit et nos petites vies à peine une étincelle quelle importance ?


La nuit sur l'océan au loin des petites lumières qui clignotent comme des étoiles bateaux de pêche bercés par les vagues un gros tanker promène à l'horizon le sapin de Noël de ses multiples lampes sur toute sa longueur qui n'en finit pas seraient ils deux ?

de notre lit on ne voit pas la plage le regard porte au loin on est au 4e niveau de temps en temps les oiseaux de mer viennent planer tout prêt ils jettent un regard curieux dans cette chambre sans lumière aux rideaux grands ouverts sur le ciel

mes yeux se ferment comme hier je vais m'endormir d'un coup j'éteins le cellphone

JOURNAL 26 juillet 2025

Les filles de la maison

On est reçues plus que gentiment, avec amour. Les aubergistes nous ont redit qu’on est comme leurs petites filles qui viennent jamais les voir, elles, et on peut venir, nous, quand on veut sans prévenir il y aura toujours un futon et deux bols pour nous tout le temps même si l'auberge est pleine. Ça nous tire des larmes douces qu'on retient parce qu’on est au Japon quand même, on s'aime mais pas d´effusions, jamais. On va aller manger, c’est fête ce soir « pour l'arrivée des filles de la maison ». On ne se ressemble pas vraiment, une blonde une brune, les clients ne comprennent pas mais personne ne moufte, ça aussi c'est le Japon…

* * *

C'est l'heure du onsen. On est prêtes pour y aller avec les autres clients, puis la patronne (je vais l'appeler mamie, ça traduit bien l'idée en français) vient nous chercher en douce. On sort par derrière, on traverse le potager puis un petit bois à la lumière des étoiles, et dans les rochers qui font une piscine naturelle, la vapeur de l'eau chaude : c’est le onsen privé… Ici on sera toujours seules c'est pas ouvert aux visiteurs. C’est un super cadeau une super preuve qu’on est adoptées au plein sens japonais. Voilà, maintenant on est comme les filles de la maison, on fait partie de la famille jusque dans l'intimité du onsen.

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Tout est éteint Il y avait juste une petite lampe à la porte de derrière pour qu’on ne se perde pas en revenant du onsen. C'est drôle comme dans ma vie depuis la mort de maman et ma grand-mère j'ai été beaucoup plus aimée par des gens étrangers que par ma famille qui ne m’accepte que depuis pas longtemps. J'ai été adoptée plusieurs fois même. Ça m'émeut beaucoup. Je me dis que finalement je dois être aimable plus que je ne pensais quand j'étais petite. Il ma fallu beaucoup d'années pour comprendre et admettre ça, et beaucoup d'amour.

Maintenant les filles sages vont éteindre à leur tour les téléphones et les lampes et dodo…