Unvarnished diary of a lill Japanese mouse

Les notes du laptop, par NEKO

La vie avec ma Nanny (6/12 ans)

Bien sûr, pendant toutes ces années j’allais à l’école. J’avais quitté la maternelle l’année de la mort de ma maman, je devais rester en primaire (shôgakkô) jusqu’à ma douzième année pour entrer au collège (chugakkô) à 12 ans, étant née en juin. Quand je dis que j’y allais, on m’y conduisait, en fait. En voiture, et la même voiture me reprenait à la fin des cours. C’est pour ça que je n’ai jamais appris à faire du vélo. Je n’étais pas le seul enfant dans ce cas, cette école était très sélect et les autos très grosses et très chic généralement. Je ne crois pas qu’un seul de mes camarades ait pris le train pour venir à l’école. On portait l’uniforme, ça n’est pas toujours le cas dans les petites classes au Japon, c’est très variable. Jupe grise à bretelle et chemise blanche pour les filles, les garçons portaient un short, gris également. Chaussettes hautes blanches ou noires selon la saison pour tout le monde, les garçons avaient une casquette blanche, les filles le petit bob en paille à ruban noir classique. Chemise obligatoirement rentrée dans les shorts, hauteur de jupe mesurée au centimètre près en cas de doute, même nos franges de cheveux devaient être à distance réglementaire des yeux… Select ou pas, nous avions en gros le même fonctionnement que tous les écoliers du Japon : service à tour de rôle à la cantine ou à la cuisine et ménage des classes et des extérieurs, cours le matin, l’après-midi activités diverses. Piscine deux fois par semaine (c’est là qu’on remarquait mes marques sur le corps) en maillot bleu sukumizu, activités sportives en short bleu et polo comme tous les écoliers. J’étais devenue bonne en sport, le dressage physique auquel me soumettait mon frère m’avait musclée, rendue nerveuse et résistante, c’était une réussite de ces points de vue. J’aimais la natation, je suis restée une bonne nageuse, en eau douce et en mer, pareil. J’aime nager dans les vagues, je regrette de ne pas pouvoir le faire plus souvent, surtout à la montagne où je vis maintenant… J’étais plutôt bonne élève aussi, j’aimais l’école qui me changeait de l’ambiance lourde de la maison, j’avais surtout des amies, à cause de mes frères sans doute les garçons ne m’attiraient pas, ou bien mes préférences sexuelles se révélaient déjà, je ne sais pas. Les années comme ça passaient, je grandissais, l’affection que me portait Nanny m’avait équilibrée, on me trouvait maintenant jolie, en tout cas on me le disait lors de ces réunions familiales où l’on m’exhibait obligatoirement. J’étais parfaitement au courant des convenances, je savais faire la révérence à l’occidentale, utiliser les fourchettes et toute la quincaillerie qui accompagne les repas européens, je connaissais parfaitement les usages japonais, le vocabulaire approprié pour chaque adulte que j’avais à saluer, je faisais sagement l’apprentissage du futur rôle d’épouse décorative et sage auquel j’étais destinée, au moins je pourrais servir à ça, permettre une alliance commerciale par l’intermédiaire d’un mariage arrangé. Je crois même que mon père avait déjà des idées précises à ce sujet, et c’est sans doute pour ça qu’il m’avait pourvue de cette Nanny anglophone, pour augmenter ma valeur ajoutée par une deuxième langue maîtrisée, qui plus est LA langue des échanges internationaux. Je devais en revanche prendre garde à ne pas paraître trop intelligente, le mari japonais n’apprécie généralement pas. J’avais intégré ce rôle et ce destin comme inévitable et normal, ma soumission était totale, j’étais incapable d’imaginer une autre vie. Cependant, une autre vie était bien présente : les livres. Je dévorais déjà toute sorte de littérature, japonaise évidemment, Shônagon Sei était devenue très tôt pour moi une amie de chevet, Bashô naturellement, les contes de Akutagawa qui me faisaient frémir, mais il y avait aussi des mangas, faut pas exagérer, cependant je lisais en cachette ces histoires que me prêtaient mes amies, cette « sous littérature » étant strictement interdite à la maison. Entre, disons, 7 et 15 ans j’ai lu tout ce qui me tombait sous la main, et y compris en anglais les livres que me procurait Nanny. J’ai découvert éblouie Lewis Carroll, oh la la, ça c’était une autre vie, mais aussi Mark Twain, Dickens, Kipling (j’adorais particulièrement Kim, je m’identifiais à ce garçon sans effort tout en l’enviant de mener cette vie libre qu’il m’était pour toujours interdit d’espérer) je ne peux faire une liste complète des auteurs qui me sortaient d’un avenir plombé, d’ailleurs certains ne valent pas la peine qu’on en parle. En retour, je partageais avec ma Nanny mon monde d’enfant bizarre qui parle aux arbres. Nous allions souvent dans les parcs, il y a beaucoup de parcs à Tôkyô, pour y passer des journées de détente, respirer loin d’une maison sans joie et c’étaient des heures heureuses rien qu’à nous, nous respirions librement l’une et l’autre, discutant à l’infini en anglais et en japonais.

La vie avec ma Nanny 6/12 ans (suite et fin)

Pendant ces cinq ou six années, mon frère avait fait de moi une enfant accomplie dans le maniement de la naginata et du katana. Je savais même comment « sauver mon honneur » d’une pression de la lame de mon tanto en un point précis entre les côtes pour atteindre mon cœur infailliblement, et mourir en un instant. Un jour, j’avais dû trancher une carcasse de porc d’un seul coup d’une vraie lame, j’ai encore la sensation affreuse dans les bras, le bruit dans les oreilles. Mon « maître » était content, la coupe était propre, sans hésitation, je ne sais pas quelle aurait été la punition si j’avais raté mon coup… À onze ans je pouvais tuer un homme, trancher une tête même d’un adversaire plus grand que moi. Je haïssais cela, mais je n’en disais évidemment rien. Le masque au sourire permanent ne quittait plus mon visage, maintenant, quoi qu’il arrive, même sous un coup particulièrement douloureux comme celui que je reçus un jour entre les jambes, porté de bas en haut, kata répertorié que je n’avais pas paré à temps. je décollai du sol, il me fut impossible d’uriner sans douleur pendant des jours, malgré les soins attentifs de Nanny que je surprenais, elle, parfois, les larmes aux yeux. À partir de mes dix ans environ, mon frère était très fier de me « sortir » et me faire faire des démonstrations au dojo de son école de kenjutsu ou ailleurs dans des réunions privées. C’est très fréquent au Japon ce genre de spectacle, là je comptais soudain, j’étais la petite sœur prodige, le petit chien savant et lui était le maître. Ça n’était pas toujours apprécié des aînés. J’ai gardé dans ma mémoire ce jour ou, après un assaut réussi contre un adulte, un sensei présent avait dit à mon frère : « Tu crois la surpasser et la contrôler toujours mais si elle continue dans cette voie un jour elle sera plus forte que toi et elle te battra. » Mon frère avait ri, bêtement, mais il était secrètement vexé, je m’en suis rendu compte à sa dureté et ses réflexions méchantes à mon égard lors du retour. J’y gagnai de voir ces numéros de singe savant qui me déplaisaient tant s’espacer puis cesser tout à fait lorsque je finis ma dernière année de shôgakkô. En fait je quittais la maison lors de l’été de mon douzième anniversaire et je lui échappai définitivement. J’en ai été bien soulagée, excepté que j’échangeais ce que je pensais être l’enfer contre une vie bien pire, et pour six années, mais je l’ignorais.

Depuis une année, peut-être plus, ma Nanny avait de soudains coups de fatigue, elle avait maigri la dernière année, je la surprenais se tenant les reins… Elle n’avait plus cette énergie qui m’avait tant soutenue depuis cinq ans que nous vivions si proches l’une de l’autre. Je commençais à m’inquiéter, mais sans rien dire, comme toujours désormais, j’avais aussi appris le silence et la réserve. Et un soir, m’attendant au retour de la piscine, des larmes dans les yeux elle dut m’annoncer qu’elle était malade et qu’elle devait repartir aux USA pour se faire soigner. Mon chagrin fut à la mesure de mon attachement, c’était un deuxième deuil, comme si ma maman mourait une seconde fois. Elle ne me verrait jamais dans l’uniforme de collégienne que je devais passer à la prochaine rentrée scolaire. Nous nous en étions tellement réjouies. Il était commandé, sur mesure naturellement, les deux tenues réglementaires, été, hiver, le foulard bleu des premières années, elle ne me le nouerait pas autour du cou pour la rentrée… Je commençai à accumuler en moi ces larmes que je ne réussis à purger que bien des années plus tard, grâce à un véritable amour, mais cette histoire n’est pas terminée…

Je n’ai plus jamais eu de nouvelles. J’ai appris son décès des années plus tard, on ne m’en avait jamais avertie, et les lettres qu’elle n’a jamais cessé de m’envoyer durant sa maladie, je l’ai su récemment par une employée, ont toutes été détruites par mon père. Il ne m’a pas été permis de l’accompagner à Narita et le jour même de son départ j’allais emménager chez mon oncle et sa femme, pédophiles, comme je devais l’apprendre petit à petit durant les quatre années que j’ai été laissée à leur « responsabilité ».

FIN du Journal de 6 à 12 ans.

NOTE : Le Journal des jours évanouis se nommera maintenant « Notes du laptop » en hommage aux « Notes de l’oreiller » de Sei Shônagon.

#NotesDuLaptop

16/02/2022

Quelqu’un a cassé la poupée, il y a longtemps déjà. Jetés par terre, dans la poussière, les fins rouages, les délicates petites pièces, si fines, si fines, les ressorts petits, éparpillés. Alors on l’a remontée, amoureusement mais sans le plan, sans le plan. Elle fonctionne maintenant, elle sourit, elle fait des tours, mais quel est ce geste interrompu, ce regard soudain fixe ? Elle tombe la poupée, le nez par terre, oh, vite, un peu de peinture rose sur ce bout de nez mignon, écaillé. On resserre cette petite vis ? On retend ce petit ressort ? Mais qui sait les réglages précis ? Elle danse à nouveau la poupée, légère, légère, elle sourit son joli sourire, gentil, gentil, elle est gaie, elle a l’air heureuse. Jusqu’à demain.

#mercredifiction

16/03/2022

Ce matin je me suis pas réveillée. Enfin, si, je me suis réveillée mais j'étais morte. En fait c'est ça qui a dû me réveiller, je crois. Je me suis levée, j'étais toute bizarre, je suis descendue dans la cuisine, y'avait mon père. – Je suis morte, je lui ai dit. – Ça m'étonne pas de toi, tu fais toujours tout ce que tu peux pour nous les briser. Alors c'est tout ce que tu as trouvé pour te faire remarquer, ce coup-ci ? Tu m'excusera mais c'est pas du tout original. J'ai essayé de lui faire comprendre que j'avais pas fait exprès, il m'a envoyée paître. Ça m'a pas coupé l'appétit, j'ai mangé mon petit déj' et je suis partie au boulot. À l'arrêt du bus y'avait toujours les mêmes crétins, j'attends à l'écart en général. Pour tout arranger le bus était plein, j'ai essayé d'avoir une place mais personne n’a voulu savoir que j'étais morte, c'est pas une raison, ils disaient, on était là avant vous etc… Au bureau, je suis allée voir mon boss, il a cru que je voulais discuter mon salaire, quand il a compris que c'était parce que j'étais morte, il m'a fait remarquer que c'était pas une condition syndicale ni rien du tout, et que je ferai les heures sup' comme tout le monde et que d'ailleurs j'arrivais en retard et les histoires de bus il en avait rien à foutre j'avais qu'à partir plus tôt etc. À la pause de midi les copines étaient comme ça : – Oh là là, quelle histoire, c'est con, juste avant l'été, tout ça… Mais je me demande si elles se foutaient pas un peu de moi. Le seul changement c'est quand je suis rentrée le soir, le chat de la voisine m'a adressé la parole, tiens, je savais pas qu'il parlait celui-là, et il s'est carrément fichu de moi, que j'avais l'air d'une méduse hors de l'eau et que si ça continuait à ce rythme-là je risquais de rester morte pour longtemps. Ben je vais vous dire, si c'est tout ce qu'on gagne à être morte, je vois pas du tout l'intérêt.

#mercredifiction

19/03/2022

La forêt était belle sous la lumière blanche de ce ciel voilé, je voyais entre les troncs au loin les montagnes, montées les unes sur les autres comme des vagues, de plus en plus incertaines, de plus en plus imaginaires. En bas, dans les ravins, l’ombre faisait un peu peur, comme ces trous noirs dans la mer, là ou le fond s’est perdu… Levant la tête je voyais immobiles dans l’air sans vent les si hautes branches sans feuilles des chênes et des châtaigniers aux troncs gonflés de siècles. La forêt est un ventre maternel dans lequel on peut revenir, la forêt accueille les larmes des petites souris aussi tendrement que les cris d’amour des grands cerfs, les combats furieux des ours en rut, la démarche gracieuse du renard. La forêt est mon amie, elle reconnaît et accepte ma présence de bâtarde, moitié humaine moitié sauvage, elle me reçoit à ses fêtes, elle m’accorde de contempler les spectacles étrangers à l’humain, de sentir ses parfums, mon corps y a sa place malgré son étrangeté.

#NotesDuLaptop

20/03/2022 #erotica

Audace

Il pleut J’aime la pluie J’aime la pluie quand elle colle mes cheveux J’aime la pluie quand elle décore de perles les pointes des mèches J’aime la pluie quand elle glisse ses doigts malins dans mon cou au long de mon dos J’aime la pluie quand elle pousse son audace jusque dans la fente de mes fesses

#NotesDuLaptop

20/03/2022

L'horloge de l'église sonne onze heures, onze passages dans le mur léger de la pluie, onze passages où dansent les fines fines gouttelettes. On pourrait goûter le son en ouvrant la bouche grande grande, langue tendue vers le ciel, le son qui parfume la brume d'eau légère, légère, ces notes qui écartent les pans du rideau humide, à peine visible, pour jeter un regard tendre sur les formes douces douces de la jeune femme à la fenêtre, nue sortie de la douche.

#NotesDuLaptop

Le renard
#erotica

En arrivant de Nara, pour passer quelques jours de repos dans la vieille maison de vacances de ma tante, je remarquai que la maison d’en face, que j’avais toujours connue inoccupée, avait les cloisons tirées. Cette ancienne maison traditionnelle disposait d’un jardin sur le devant et surtout d’un grand jardin paysager sur l’arrière, qui s’étendait jusqu’à la forêt. Au moment où je poussais le portillon de chez ma tante, une voix de femme me salua, plutôt cérémonieusement, me forçant à me retourner. Vêtue d’un ravissant yukata bleu foncé à motifs d’éventails rouge et blanc, une très jolie jeune femme sortait de ce jardin. Aussitôt ses yeux m’ont fascinée : très fendus, leur teinte incertaine changeait du presque jaune au noir profond, son sourire était ravissant. Elle se présenta comme une étudiante venue faire l’inventaire de la flore de la forêt. Comme je m’excusais de devoir ouvrir la maison pour l’aérer, elle se proposa de m’aider. J’étais encore fatiguée du voyage, et la proposition était faite avec tellement de grâce et de spontanéité, j’acceptai. J’avoue que j’étais sous le charme, elle me plaisait beaucoup, nous devions avoir à peu près le même âge et la perspective de passer ces vacances avec pareil voisinage me plaisait vraiment : j’aime les femmes, dois-je le préciser ? Nous avons vite fait connaissance, j’avais l’impression de lui plaire également, mais la nuit tombait, nous nous sommes séparées sur la promesse de nous revoir le lendemain. Je passai une nuit pénible, troublée, vers la fin de la nuit un orage avait éclaté, la chaleur et le bruit rendant tout sommeil impossible, je me levais. De l’autre côté de la rue, aucune lumière, ma jolie voisine ne semblait pas, elle, souffrir d’insomnie. Je passai une journée de paresse, seule, allongée sur la terrasse de la pièce d’entrée, je me sentais merveilleusement détendue après le stress des examens, j’avais passé un yukata léger mais je serais volontiers restée nue si je n’avais craint une visite soudaine. Ma jolie voisine apparut en fin de journée, aussi fraîche et gracieuse que la veille, vêtue élégamment d’un nouveau yukata, blanc aux motifs de vagues bleues que fermait un merveilleux obi ancien rose et or. Elle ne semblait pas, comme moi, porter de sous-vêtement, il faisait encore extrêmement chaud. Nous bavardions depuis un moment quand, brusquement, du dos de la main, elle me caressa la joue en souriant, puis, se levant, elle me proposa de visiter le jardin. Son geste m’avait surprise mais peut-être aussi n’attendais-je que ça ? Je la suivis docilement, sa main si douce m’avait jeté comme un charme… Ce jardin, quoique manifestement sans soin depuis des années restait magnifique, planté d’érables et de différentes variétés de prunus et cerisiers d’ornements, au fond, bordé par une extraordinaire rangée d’ormes énormes. Au pied de l’un d’eux, sur le côté, j’aperçus un terrier qui semblait fraîchement creusé, l’entrée en était inhabituellement large. Comme je lui faisais remarquer, elle haussa les épaules « sans doute un renard, il y en a beaucoup je crois, par ici »… Nous nous quittâmes en fin d’après-midi, elle m’avait pris les mains et me regardant droit dans les yeux, de son regard incroyable, d’une voix soudain sérieuse « nous nous reverrons n’est-ce-pas ? » Je ne comprenais pas pourquoi tant de sérieux dans cette question banale, « bien sûr nous nous reverrions le lendemain et les jours suivants », elle eut alors un sourire incroyablement malicieux et se retournant vivement repartit au jardin.

La nuit étant encore très chaude, je me couchais nue, le mauvais sommeil de la veille aidant, je m’endormis presque aussitôt. Vers le milieu de la nuit m’arrive un rêve très fort. Je suis dans un lieu obscur, allongée sur le dos, nue, je suis attachée de sorte que mes jambes sont écartées tandis que mes bras sont tirés en arrière. Je ne sens pas de liens, je n’ai pas mal, comme s’il s’agissait seulement de m’empêcher de bouger. Je sens alors sur mon sexe un frôlement d’une grande douceur, comme de poils très doux et longs, puis la face d’un renard s’approche de mes seins, la petite langue aigüe commence à les lécher, progressivement ensuite de petites dents mordillent mes mamelons qui se dressent aussitôt, je suis très sensible des seins, pendant ce temps je sens de légères griffures sur mon ventre, puis sur tout mon corps tandis que les caresses sur le sexe atteignent un sommet, je me tords, je me cambre, je pleure de plaisir, un premier orgasme me tend comme un arc, l’excitation augmente encore, j’ai perdu toute notion de temps, après une montée de plaisir intense un deuxième orgasme d’une violence terrible m’arrache une longue plainte… Je me réveille brusquement, en sueur, mon sexe est mouillé, le jour dehors commence à colorer de rose les écrans de papier des fenêtres, mon cœur bat à un rythme fou. Je n’ai jamais connu plaisir comparable ni orgasme aussi fort.


Ce deuxième matin je traînais dans la maison, je me sentais fatiguée mais pas désagréablement, évoluant comme dans un monde au ralenti. Aucune trace de vie chez ma voisine, le monde semblait dormir, d’ailleurs nos deux maisons, les dernières du village, en étaient assez éloignées. Aucun bruit ne parvenait jusqu’à moi, en fait le village était maintenant occupé uniquement par quelques personnes âgées, nous étions les 2 habitantes les plus jeunes de l’endroit. Comme la veille, la jolie jeune femme apparut vers la fin de la journée, elle portait le même yukata bleu que le 1er jour, orné cette fois d’un petit obi de couleur rousse, d’allure ancienne. Je proposai un thé, elle accepta à condition d’en faire le service, ce qu’elle accomplit avec un raffinement admirable dont j’aurais été bien incapable. Il émanait d’elle une séduction à laquelle j’avais beaucoup de mal à résister. Ce fut elle qui fit le premier pas, alors que nous étions assises proches l’une de l’autre, elle effleura mes lèvres d’un doigt, puis y posa un baiser que je reçus avec bonheur. Sa main se glissant dans mon yukata caressa mon sein droit, joua un instant avec le téton, celui-ci durcissant sous ses doigts… Son regard rieur me fixa un instant, elle posa un nouveau baiser sur mes lèvres et, en riant comme une enfant espiègle, repartit en courant légèrement, tout cela s’était passé sans que je tente le moindre mouvement. Je me rendis compte alors brutalement que la nuit était tombée, il s’était passé beaucoup plus de temps que je n’en avais eu conscience… Cette fille m’avait définitivement séduite, cela ne faisait aucun doute, la perspective de passer ces prochains jours dans ses bras me remplissait de joie. La nuit promettait encore d’être étouffante, je me couchai nue, étendant simplement mon yukata sur moi. À nouveau m’arriva ce rêve si incroyablement réel : Toujours attachée dans la même position que la précédente fois je vis venir à moi, dans la pénombre, un renard, très grand, il avait ma taille, quelque chose dans sa façon de se mouvoir, et une certaine finesse, me fit comprendre qu’il s’agissait d’une renarde, À nouveau elle commença à sucer et agacer mes seins, en même temps, un doigt semblait-il me caressait et massait l’anus, très vite je me sentis extrêmement excitée, les baisers et caresses sur mon corps me provoquaient des spasmes de plaisir, le doigt m’avait pénétré l’anus, de plus en plus profondément et me massait de l’intérieur tandis qu’un autre doigt passé le long de la fente de mon sexe excitait mon clitoris tendu. À nouveau j’eus plusieurs orgasmes, tordue de plaisir, je perdais tout contrôle… Je me réveillai en sueur, le jour venait derrière les shôji, mon sexe était douloureux de tension, j’étais sans force, ruisselante encore, tremblante comme un agneau naissant. Je dus attendre un long moment avant que mes jambes acceptent de me traîner jusqu’à la cabine de douche, Je passai la matinée dans un état en même temps de ravissement et d’épuisement total. J’avais des difficultés à mettre mes idées en ordre, Un curieux sentiment naissait en moi, et petit à petit, avant la fin de l’après-midi m’étaient revenues toutes les légendes concernant les renardes appâtant les hommes, les épousant et épuisant leur force vitale pour s’en nourrir et assurer leur éternelle jeunesse…

En début de soirée ma jolie voisine est arrivée, vêtue d’un magnifique kimono bleu foncé aux sakura blancs et rose, certainement ancien ainsi que l’obi rose et or qui le complétait, elle ne semblait pas porter de juban, je voyais son cou fin sortir du col croisé, sans autre ornement. Elle resplendissait, on l’aurait dite illuminée de l’intérieur. J’étais littéralement fascinée.

La nuit est tombée à présent, elle m’a invitée à la suivre au jardin, me tenant par la main, elle m’a menée au fond, prés du terrier je laisse tomber mon yukata sur le sol, inutile dorénavant… J’ai à peine besoin de me baisser pour entrer, je connais l’endroit, je sais ce qui m’attend et c’est justement ce dont j’ai envie…

FIN

#mercrediFiction

01/04/2022

La neige sur mes cheveux, un pétale sur le bout de ma langue, tendue tendue, bouche ouverte grande au ciel, à sa bénédiction, la neige partout pareille, la neige de mon archipel, la neige ici, un joli cadeau des nuages. Sous les grands sapins le sol est sec, rouge et craquant, doux, je m'assois et regarde entre les hautes colonnes le brouillard blanc tourbillonnant de lutins légers légers si légers que souvent, regrettant le ciel là-haut là-haut ils y remontent.

#NotesDuLaptop

03/04/2022

La neige a commencé à tomber à nouveau alors que j’écoutais les lentes réflexions d’un ancêtre châtaignier. Il a la gentillesse des grands vieillards : distante et distraite. Je suis rentrée avec les jolies fleurs que le ciel arrangeait sur mes cheveux. Plus blanche était la neige et plus noire ma chevelure. Le monde était beau, vu des hauteurs, dans cette demi-brume des lointains, quand le blanc des sommets épouse et se fond dans le blanc du ciel.

#NotesDuLaptop

NOUVEAU JOURNAL DE PARIS 8 Mai 2022

Dimanche, j'ai accompagné A. à une invitation de ses amis. C'était une grande maison avec un jardin, tout ça pas très bien entretenu, dans un quartier de Paris très loin du centre, à ¾ d'heure de bus. Je n’étais pas fière, des gens que je connais pas, surtout des universitaires, et aussi des artistes… A. me tenait la main, elle m'avait rassurée, me disant que c'étaient tous des gens gentils mais j'avais le trac. En effet j'ai été très bien accueillie, très affectueusement, comme la femme de A., en tout cas sa compagne, on ne me regardait pas non plus comme une attraction exotique, comme parfois.

Je craignais surtout de pas savoir m'exprimer ni me tenir, éviter de trop boire, quand je suis intimidée c'est mon défaut, tout ça. Le premier truc c'est que tout le monde se fait la bise, oh là là j'aime pas j'aime pas, alors là j'ai fait la Japonaise, je m'incline bien avant d'être assez près pour la bise et hop, tout le monde trouve ça charmant et les voilà tous à me saluer pareil. Ça met l'ambiance !

Certaines personnes me connaissaient déjà, car A. leur avait raconté mes aventures, alors c'était plus simple pour moi. À un moment un type commence à me prendre à part (on était tout le monde à se balader dans 2 grandes pièces avec des verres à la main, il y avait aussi une grande table avec plein de trucs d'ailleurs super bons à manger ) avec une jolie fille très jeune, un photographe, et il commence à me baratiner qu'il voudrait faire des photos avec moi, que je lui montre mon cul quoi, c'est drôle tous les photographes que j'ai connus sauf un voulaient tous commencer par me mettre à poil. J'ai laissé dire et puis je l'ai bien déçu, je lui ai dit que je ne posais plus, ou alors seulement pour G, et que de toute façon on pouvait regarder mais pas toucher alors passez votre chemin monsieur, bien respectueusement, d'ailleurs vous semblez avoir déjà un modèle à portée de main (en fait il la pelotait tout le temps pendant la conversation)... Tout ça dans un français finalement pas trop mauvais, en évitant le parler de Rungis… Comme je commençais aussi à me sentir un peu exposée toute seule je suis vite repartie vers A qui discutait avec un type assez vieux, elle me le présente, c'est un spécialiste du Japon contemporain, il était très étonné que je fasse partie de ma famille car il avait toujours eu en tête que mon père avait seulement 3 fils, comme sur la photo qu'il connaissait. Je connais aussi très bien cette photo, prise pratiquement quand je venais d'avoir 15 ans, j'étais alitée, je ne mangeais plus rien après la première vidéo de viol 2 mois avant je crois, on me nourrissait de force par perfusion, tu parles si je n’étais pas sur la photo… J'avais dû perdre 1/3 de mon poids ! Ensuite on m'a fait disparaître 3 ans, quand j'ai réapparu c'était prière de rester incognito. Et boum, voilà la fille qui ressort toute seule du jeu de cartes. On a discuté pas mal, il parle un japonais parfait, très chic, je lui ai donné plein de renseignements, sur la fin de la secte du Hokkaidô par exemple, une petite histoire qui ne lui avait pas échappé à l'époque, mais il savait pas que j'y étais plus que mêlée puisque c'est mon évasion qui avait déclenché les procédures. Le phénomène des sectes c'est une partie sensible du Japon contemporain qui l'intéresse vachement, justement.

La journée finalement s'est bien passée, j'ai réussi mon examen d'entrée pas trop mal, je n’ai eu que des sourires, c'est agréable. J'ai du mal à retenir tous les noms, c'est embêtant. A. est très contente de moi, elle me dit tu vois, c'était pas la peine de t'inquiéter, j'étais sûre que tu t'intégrerais très bien. Quand même c'est intimidant pour une fille qui n'a même pas fini sa dernière année de collège de rencontrer des gens aussi pleins de diplômes que le chêne de glands.

On est rentrées en taxi, ça nous a coûté la peau du cul mais y'avait plus de bus apparemment…

#JournalDuLaptop


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